La fin de l'Ancien-Régime et l'émergence progressive des Etats-Nations modernes, constitutionnels et sécularisés met fin à de subtils équilibres sociaux de solidarité et de charité qui soutenaient jusqu'alors les sociétés occidentales. L'aide aux pauvres apportée traditionnellement par les corporations, les guildes et surtout par l'Eglise, c'est à dire par les corps intermédiaires d'une société disparaît à mesure que s'institue cette organisation nouvelle fondée sur un contrat d'hommes libres dans une relation directe et sans intermédiaires avec l'Etat.
Et si la sécularisation des couvents et abbayes par Henri VIII entraîne la mise en place d'une taxe aux pauvres par la couronne d'Angleterre, si le droit français qui a supprimé les corporations par la loi le Chapelier en 1791 reconnaît dans sa constitution de 1793 un droit à l'assistance en proclamant que " les secours publics sont une dette sacrée ", il apparaît vite que le courant libéral dominant en cette période d'industrialisation galopante n'est pas favorable à une protection sociale des individus, chacun étant responsable de sa situation sociale et le droit de propriété étant un droit sacré.
Cependant, les États vont progressivement mettre en place des systèmes de protection sociale après le printemps des peuples.
[...] Mais de par l'échec de ce projet, le contrôle est ici négligeable. Laissée au libre choix des ouvriers mais très rigide, cette première forme de protection sociale va être grandement secouée par le succès d'un modèle de cotisation obligatoires, imposées mais participatives, le modèle de l'État social allemand. II. La révolution Bismarchienne, une illustration de la realpolitik impériale pour conforter l'ordre établi, un modèle pour l'Europe ? La mise en place de l'État social Allemand par un régime libéral et conservateur. [...]
[...] Paternalisme et protection sociale, un contrôle de la classe ouvrière. Un des acteurs majeurs de la protection sociale au cours de la deuxième moitié du 19ème siècle reste le patronat. Celui-ci souhaite accroître son emprise sur ses ouvriers, les fixer sur les lieux de production, les lier à l'entreprise, les fidéliser, les rendre dociles au travail pour s'assurer d'une main d'œuvre constante. Ce processus de contrôle de la classe ouvrière par les patrons est accentuée par une vision paternaliste de la relation de salariat entre un patron-père et un ouvrier/salarié-fils incapable de se débrouiller seul. [...]
[...] III.L'émergence de système de protection sociale avant la seconde guerre mondiale Des cheminements différents vers la mise en place de système de protection sociale moderne avant la seconde guerre mondiale. Il est bon de se permettre un retour historique sur des mises en place de protection sociale en partie inspirée du modèle bismarckien mais n'ayant pas été implémentées dans la foulée. Sous la pression des syndicats, des multiples grèves et de la Fabian Society, le parti libéral anglais se résout à une intervention sociale de l'État. [...]
[...] Par la suite, au cours de la première moitié du 20ème siècle, avant la mise en place du système universaliste de protection sociale beveridgien en Angleterre, les politiques de protection sociales sont accentuées par les nécessités de la crise et par l'interventionnisme grandissant des États après la première guerre mondiale. La mise en place d'allocations familiales, de protections sociales d'assistance ouvertes sans cotisation transforme la nature du contrôle social en l'élargissant, en l'accentuant et en le dotant d'un caractère normatif devant guider l'action des populations. I. Les prémices de la protection sociale moderne. [...]
[...] Ce contrôle peut être interprété comme un attachement territorial de l'ouvrier à son patron dans une relation néoféodal de quasi-servage. Les modalités de la protection sociale patronale à l'époque sont multiples. Comme dans une société féodale, le patron apporte à l'ouvrier sa protection en échange de son obéissance. Par la construction de cité-ouvrière, il isole sa main d'œuvre. Il crée des logements sociaux ouvriers. Il met en place des systèmes de retraite, d'assurance-maladie. Il prend en charge les soins médicaux. [...]
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