Propriété et société rurale en Europe au XIXe siècle

Résumé du document

Fiche de lecture de l'ouvrage de Geneviève Gavignaud - Fontaine, Propriété et société rurale en Europe, Les doctrines à l'épreuve de l'Histoire sociale française (1780 ? 1920).

Extraits

[...] Les industries rurales ont été particulièrement vulnérables. De nombreuses délocalisations ont affecté les productions de lainages, soieries, cotonnades et accéléré la désindustrialisation des campagnes. La pluriactivité est en passe de réduction. Lyonnais, Nivernais vacillent dès 1875. Une vague d'exode rural sans précédent sévit un peu partout, à coup de quelques cent mille départs annuels. Les villages sont exsangues. Les saisies de déchaînent sur des parcelles de quelques centaines d'ares, les huissiers passent par les chaumières, quelques coquins se servent. Huit cent mille Français ont emprunté les routes du désespoir. [...]

[...] La loi du 12 juillet 1899 concernant l'insaisissabilité, stipule qu'un bien de famille constitué pour une valeur inférieure à 8000 F ne pouvait être hypothéqué ni vendu à réméré. En 1909, l'abbé élargit la surface voisine de l'habitat et au jardin ouvrier, la propriété familiale que les créanciers ne pourraient faire vendre par autorité de justice. L'abbé Trochu met l'accent sur les problèmes de bail et de louage des terres. D'autres lois de 1899 à 1909 encouragent au retour à la terre comme l'octroi de 3000 F aux candidats à la propriété d'une petite exploitation. Dans de nombreux pays catholiques, la petite propriété foncière bénéficie de soutiens. [...]

[...] Les lois de 1897 et 1904 instituant le visa, et l'acquis à caution obligatoire pour l'enlèvement des alcools (1897), et des vins (1903) tente de moraliser le trafic de boissons. La loi du 1 er août 1905 relative à la répression des fraudes dans les denrées alimentaires et des produits agricoles est conforme aux attentes. Or, rien n'arrête l'encombrement des marchés. La loi de 1905, faute de moyens est restée lettre morte. La loi d'amnistie du 12 juillet 1906 vient entraver les actions en justice et démoralise les populations. [...]

[...] Ces exploitations font seulement appel à une main d'œuvre saisonnière. L'épreuve de force tentée en 1904 par les noyaux durs des syndicats prolétariens galvanise les réactions des propriétaires. Les grands et les locaux, plus que les forains s'organisent en syndicats qui ne tardent pas à réagir en dénonçant les syndicats rouges qui préparent la guerre civile Un fort gonflement des syndicats mixtes accompagne l'échec des grèves prolétariennes, tandis que prolifèrent les syndicats boutiques L'autodéfense progressiste des petits vignerons dès 1884. [...]

[...] L'économie sociale se développe dans la diversité. La coopération gagne des adeptes de tous milieux. Le but prôné est de mettre en marche une force unie et puissante, forme d'harmonie et de solidarité entre catégories sociales avec un soutien aux plus défavorisées. La très huguenote Ecole de Nîmes en cheville avec l'Association protestante pour l'étude pratique des questions sociales fondée en 1888 par des pasteurs, s'illustre par la défense des consommateurs encouragés à se grouper en coopératives afin de mieux contrôler les marchandises mise en circulation et peser sur les prix. [...]