« La propagande est le contraire de l'artillerie : plus elle est lourde, moins elle porte. » Jean Giraudoux.
Cette citation met en avant la complexité et la subtilité des dispositifs propagandistes, qu'il s'agit d'analyser au-delà des stéréotypes habituels. Webster définit la propagande comme des « idées, faits ou allégations diffusés dans un but précis comme pour toucher une cause opposée ». La propagande est donc, dans l'entre-deux-guerres, pratiquée par tous mais ce qui caractérise la propagande totalitaire, c'est son intensité, sa durée et son incroyable degré d'organisation. En d'autres mots, son institutionnalisation dans les systèmes politiques. Ces dispositifs obtinrent des résultats aussi efficaces que redoutables.
Cette période fut en effet marquée par l'essor des régimes totalitaires, qui s'emparèrent d'un espace politique laissé par des démocraties divisées et affaiblies. L'Allemagne d'Hitler et l'URSS de Staline réussirent ainsi, en un laps de temps qui frappe par sa brièveté (moins d'un quart de siècle), le tour de force de s'imposer au cœur du système international, alors qu'au lendemain de la Première Guerre mondiale ces pays semblaient condamnés à n'y jouer qu'un rôle périphérique. Les propagandes auxquelles ces deux acteurs eurent recours pour consolider leur unité nationale permettent d'établir le lien, indispensable dans toute analyse historique, entre politique intérieure et poids extérieur au sein des relations internationales.
Comment ces propagandes respectives ont-elles, à partir de pays « détruits » en 1918, aidé à construire deux États puissants et prêts à entrer dans la Seconde Guerre mondiale ?
[...] Précisons aussi que ces propagandes s'opposaient souvent les unes aux autres. Ainsi, la propagande nazie a également fait du communisme un ennemi à la grandeur du régime. Tract allemand en russe : Ne verse pas ton sang pour Staline Il faut d'ailleurs souligner que la propagande n'est guère l'apanage des régimes totalitaires, ceux-ci l'ayant simplement poussé à un degré jamais atteint auparavant, par le biais des avancées techniques du XXe siècle. Ce sont les régimes totalitaires qui mèneront la propagande à son apogée. [...]
[...] Le temps était un facteur crucial, car l'Union soviétique cherchait toujours à exprimer son opinion avant que les autres Etats ne le fassent. L'URSS est aussi parvenue à imposer ses expressions au reste du monde et à contrôler ainsi les termes du débat qui s‘infiltrent dans les cercles intellectuels occidentaux: on parle ainsi de démocratie socialiste pour caractériser leur système politique ou de mouvement de libération nationale pour caractériser les oppositions aux démocraties libérales et aux Empires coloniaux. Il s'agissait de montrer l'URSS comme un défenseur de la paix, de la coopération internationale et de la démocratie. [...]
[...] Les différences Allemagne utilise plus de moyens modernes que l'URSS au début de l'entre- deux-guerres : La radio était alors encore dans ses débuts. Quant aux réseaux de téléphone et même de télégraphe, ils ne dépassaient pas les grandes villes. La presse était le principal moyen de communication avec le peuple dans un pays qui du reste, est très vaste. C'est alors l'outil indispensable du Comité Central pour envoyer des ordres aux activistes en province. Cependant, il reste difficile de maintenir la distribution de la presse à bon niveau en raison de grandes difficultés matérielles : manque de fonds, transport difficile et infrastructures de communication mal organisées. [...]
[...] Comment ces propagandes respectives ont-elles, à partir de pays détruits en 1918, aidé à construire deux États puissants et prêts à entrer dans la Seconde Guerre mondiale ? Il s'agit d'analyser comment, en s'appuyant sur un contexte favorable l'URSS et l'Allemagne surent mettre à profit les moyens disponibles afin d'imposer au monde leurs idéologies (III). I. Passé : évoquer un Âge d'Or idéalisé 1. Une réaction aux échecs des régimes précédents Contradiction amusante : Si la propagande est tant omniprésente et acceptée en URSS, c'est qu'elle suit la lignée de la Russie tsariste dans laquelle cette dernière était déjà très présente. [...]
[...] - instrumentalisation patrimoine culturel : NIETZSCHE, WAGNER - techniques modernes permettent de toucher toutes les couches de la population : il y a un caractère TOTAL de la propagande : HITLER : Sans automobiles, sans avions et sans haut-parleurs, nous n'aurions pu nous emparer de l'Allemagne. Exemple : radio (nationalisation en 1934 en Allemagne), TV, presse En URSS propagande vise à mobiliser et à éduquer. Aléatoire en fonction des décisions politiques, des changements sociaux, culturels et économiques. Touche surtout la presse : système de quotas d'abonnements, subventions étatiques, distribution gratuite. Le parti dirige les journaux : leurs personnels, leurs publications, leurs distributions, leurs sources d'information. Les dénonciations pour incompétence et déviances politiques étaient fréquentes et encouragées par le parti dès 1926-1927. [...]
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