« Bonaparte n'est plus le vrai Bonaparte, c'est une figure légendaire (…) Bonaparte appartenait si fort à la domination qu'après avoir subi le despotisme de sa personne, il nous faut subir le despotisme de sa mémoire », écrit Chateaubriand afin de souligner l'impact que Napoléon Bonaparte a eu à travers l'histoire de par la représentation qu'il a forgée. Napoléon a usé de la propagande afin de conquérir le pouvoir, puis le consolider et le renforcer. En effet, du statut de général lors de la campagne d'Italie à celui d'Empereur, Napoléon a su faire évoluer son image en l'adaptant aux circonstances.
Dès la campagne d'Italie (mars 1796-octobre 1797), le général Bonaparte alors inconnu du grand public use de la presse et de l'image à des fins de propagandes. Napoléon crée le 20 juillet 1797 le Courrier de l'armée d'Italie ou le Patriote français à Milan, journal officiel de l'armée d'Italie qui exalte le patriotisme. A travers ce journal, Napoléon entend développer l'adhésion de ses troupes à sa personne, alors qu'il est peu connu. Avec le butin de ce journal, sont crées deux autres journaux La France vue de l'Italie, crée le 30 août 1797, et Le journal de Bonaparte et des hommes vertueux. Dans ces journaux, Napoléon se dépeint comme un génie militaire et politique. Le rôle qu'ont joué ces journaux dans la carrière de Napoléon n'est pas vain, puisque c'est au cours de la Campagne d'Italie qu'émerge la légende politique napoléonienne, et que cette image se diffuse dans la France entière.
[...] Sur la spirale autour de la colonne, sont racontés les exploits de l'armée impériale de 1805 à 1807. En 1809, Napoléon fait construire l'Arc de triomphe Carrousel en hommage à la Grande Armée. Par ailleurs, entre 1804 et 1810, Napoléon fait modifier la façade du Palais Bourbon, et y met douze colonnes en temple grec, ce qui fait pendant à celles de l'Église Madeleine. Le fronton représente Napoléon 1er à cheval, offrant au Corps législatif les drapeaux pris à l'ennemi à l'occasion de la bataille d'Austerlitz. [...]
[...] Le renforcement d'autorité sous l'Empire se manifeste par un contrôle croissant de l'opinion et de la société. Sensible à l'influence que la presse a dans l'opinion, Napoléon use de ce moyen en le contrôlant. Ainsi, en 1810, la Direction générale de l'Imprimerie est créée, et une censure stricte est mise en place ; tous les journaux à Paris sont supprimés à l'exception de quatre, dont le modèle est calqué sur le journal officiel Le Moniteur. Le contenu des journaux ne doit pas évoquer la dynastie Bourbon, ni les nouvelles alarmistes. [...]
[...] Napoléon Bonaparte se présente comme un homme de culture qui a des relations privilégiées avec d'illustres artistes. Dès la Campagne d'Italie, Napoléon s'entoure de personnalités telles qu'Arnault, Gros. L'avantage que lui procurent ses relations est non négligeable, puisqu'elles lui apportent une certaine renommée qui a des retentissements dans le public. D'autant plus qu'il cultive de cette manière l'image d'un homme protecteur des valeurs de la science et des arts. Autrement dit, Napoléon ne se définit pas uniquement en tant que stratège militaire, mais met en avant différentes facettes de sa personnalité. [...]
[...] Cette cérémonie est pleine de symbolique. D'une part, le lieu choisi pour le sacre est Notre-Dame de Paris, de par la volonté d'opérer le rapprochement entre la religion catholique et lieu politique qu'est la capitale Paris. La tenue portée par Napoléon lors de la cérémonie revêt une symbolique carolingienne ; long manteau de pourpre, couronne en laurier d'or, sceptre, main de justice, globe impérial, en référence au Saint-Empire. Ainsi, un système de signes est mis en place, afin de soigner l'image du personnage, ce qui revêt une importance dans l'exercice du pouvoir, comme l'avait déjà noté Rousseau ; Des marques de dignités, un trône, un sceptre, une robe de pourpre, une couronne, un bandeau étaient pour eux des signes sacrés : ces signes respectés les rendaient vénérables, l'homme qu'ils en voyaient orné, sans soldats, sans menaces, sitôt qu'il portait, il était obéi La magnificence de l'Empire donne très vite un cadre à celui-ci. [...]
[...] Si je reste longtemps sans rien faire, je suis perdu. Une renommée en remplace une autre ; on ne m'aura pas vu trois fois au spectacle que l'on ne me regardera plus. Du directoire au Consulat : Napoléon, Premier Consul (1800-1804) Le tableau Napoléon au col du Grand-Saint-Bernard, réalisé par David glorifie le Premier Consul, et symbolise son ascension personnelle. D'une part, l'inscription dans les rochers des noms Hannibal et Charlemagne qui fait allusion aux précédents passages historiques des Alpes, égale Napoléon Bonaparte à ces personnages. [...]
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