Si l'on entend par progrès la démocratisation de l'enseignement et son élargissement à l'ensemble de la population, alors incontestablement celui-ci est en progrès en France, notamment depuis la loi scolaire de Guizot de 1833. Il en est de même pour d'autres pays tels que la Grande-Bretagne où une certaine démocratisation apparaît grâce à la multiplication des bourses ou encore les Etats-Unis qui sont les premiers à rendre l'école gratuite pour tous.
Mais si on observe ce phénomène de plus près en France par exemple, l'école qui était auparavant contrôlée par l'Eglise fait place à une école contrôlée par l'Etat, aboutissant à une main mise des élites sur l'enseignement tout aussi pesante, mais nécessaire selon les républicains, puisqu'il faut éduquer les élèves en tant que futurs électeurs.
Si l'idée d'une instruction plus large se répand en Europe et aux Etats-Unis, qu'en est-il de sa mise en application et de ses effets ? En considérant les progrès juridiques de l'instruction primaire et secondaire et leur mise en application, nous nuancerons ses effets quant à la qualité des savoirs enseignés et de sa portée sociale...
[...] - en des enfants de 6 à 13 ans ne sont pas encore scolarisés, car ils sont détournés de l'école par les travaux des champs ou des usines. b dans le secondaire Il ne s'adresse qu'à une minorité. En France et en Allemagne par exemple, on ne trouve que de la classe d'âge au niveau terminal de l'enseignement secondaire à la veille de 1914. D'autre part, il y a peu d'enseignants du secondaire : professeurs en 1870 pour toute la France par exemple. [...]
[...] Par ailleurs l'enseignement est interdit à tout membre d'une Congrégation non autorisée (les Jésuites sont particulièrement visés) et la Compagnie de Jésus est dissoute. L'éducation est facteur d'émancipation individuelle, et constitue une arme contre les dogmes religieux. La scolarisation massive débouche sur la bataille de la laïcité scolaire, comme condition de la liberté de pensée et de la liberté politique. Face aux protestations des catholiques, Jules Ferry réplique habilement par les lois de 1881/82, la laïcité des programmes et même du personnel en 82 et 86. [...]
[...] Annexes Progrès réalisés avant 1850 Déjà sous la Révolution, une demande de réorganisation de l'instruction est exprimée dans les cahiers de doléances (ex : extension de l'enseignement aux filles et à toutes les catégories sociales) : abandon du rapport Talleyrand sur l'instruction publique (une école gratuite par canton) : rapport de Condorcet (liberté de l'enseignement, gratuité et laïcité, apparition du terme instituteur non appliqué : les écoles primaires sont payantes et à la charge des communes ; création des lycées : 1e épreuve du baccalauréat (oral ; garçons seulement) 1816 : ordonnance royale sur l'enseignement primaire (apparaît dans le budget de l'Etat) 1820 : guerre scolaire oppose écoles mutuelles (libéraux) et écoles religieuses (ultras) : écoles publiques et privées accueillant élèves : Loi Guizot qui jette les bases de l'enseignement primaire public au sens moderne du terme (écoles publiques et privées ; une école normale par département ; une école primaire par commune ; instituteurs titulaires du brevet de capacité ; instruction morale et religieuse + lecture + écriture + calcul). L'instruction primaire universelle [au sens de connaissances qui dépassent le niveau local de la commune] est désormais une des garanties de l'ordre et de stabilité sociale. 1843 : écoles primaires et élèves. Références philosophiques - l'Emile, Rousseau : expression de la personne de l'enfant. - Hegel : l'éducation doit permettre à l'individu de s'intégrer dans l'Etat, ce qui implique que les structures familiales et bourgeoises soient dépassées. [...]
[...] Charle, Les intellectuels en Europe au XIXe siècle, Editions du Seuil F. Mayeur, Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France, Tome III : de la Révolution à l'Ecole républicaine, Nouvelle librairie de France C. Verrier, Chronologie de l'Enseignement et de l'Education en France, Anthropos J. Vial, Histoire de l'Education, PUF M. Winock, La France politique, XIXè-XXè siècle T. Zeldin, Histoire des passions françaises 1848-1945, orgueil et intelligence I Les progrès juridiques de l'instruction et leur application Le triomphe de l'école a été assuré par une série de mesures législatives et réglementaires qui marquent la continuité d'une tendance profonde des intentions et de l'opinion sur l'éducation primaire et secondaire. [...]
[...] En France plus précisément, la liberté de l'enseignement est proclamée dans la Constitution de la Seconde République (art. 9). Mais la loi Falloux de 1850 est largement favorable à l'Eglise : elle dispense les ministres des cultes des examens de capacité (la Lettre d'obédience suffit) ; le maire et le curé exercent à nouveau la surveillance de l'enseignement primaire ; les écoles libres peuvent tenir lieu d'écoles publiques. Elle reconnaît ainsi un enseignement primaire religieux qui peut être financé par les municipalités. [...]
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