La professionnalisation du travail des femmes. Avant de commencer à traiter le sujet, il convient d'en définir les termes. En effet, le mot « travail » peut être compris au sens large du terme c'est à dire allant du simple travail domestique au travail professionnel effectué en l'échange d'une rémunération. Nous nous attarderons sur le terme de professionnalisation car le but sera ici de voir comment le passage s'est fait entre ces deux types de travail au sein du monde féminin c'est à dire, comment s'est réalisé ce processus d'acquisition d'une compétence particulière, processus qui nécessite des connaissances, une formation adéquate et surtout une reconnaissance légale et légitime d'un travail et qui offre des possibilités d'évolution. La distinction entre simple travail et professionnalisation d'un travail est importante car elle permet de mettre en valeur le caractère récent de cette dernière. En effet, si Sylvie Schweitzer nous explique que les femmes ont toujours travaillé, en revanche, la professionnalisation de ce travail elle n'est que récente et a pu faire l'objet de nombreux obstacles. Le but de cet exposé sera de comprendre comment s'est réalisé ce processus de professionnalisation du travail chez les femmes. Quelles en a été l'évolution, entre ruptures et continuité, et dans quelle mesure s'est elle accomplie ? Notre recherche débutera au fondement de la IIIème République jusqu'à nos jours.
[...] Comment expliquer ce déclin ? En fait, si la crise de 1931 a eut un rôle à jouer, c'est à travers la lutte contre le travail féminin. C'est en effet l'occasion pour les associations catholiques sociales qui militent contre le travail des femmes de revendiquer le rôle de la femme au foyer. La crise est aussi l'occasion de remettre en cause le travail des femmes en prétendant que le plein emploi serait possible avec le départ de ces dernières sur le marché . [...]
[...] Les années 70/80 c'est aussi un essor de la scolarisation des filles qui va de paire avec l'accès aux professions supérieurs jusque là réservées aux hommes. C'est le cas du métier d'ingénieur, de magistrat où les femmes ont été longtemps minoritaires, ou encore des cadres et des professions intellectuelles. Il y a donc à partir des années 70 un véritable essor de la professionnalisation des femmes. Mais cette période correspond aussi au début d'une lutte pour l'égalité professionnelle des femmes. [...]
[...] A ces figures traditionnelles, il faut aussi ajouter l'émergence d'associations qui permettent aux femmes par le tricot, et la couture pour les soldats, de ne pas sombrer dans la misère. Ainsi, la Première Guerre Mondiale apparaît comme une rupture, comme une première étape vers une émancipation professionnelle. Pourtant, il semblerait que cette professionnalisation présente bien des limites. Un essor qui rencontre de nombreuses limites En fait, l'idée d'une guerre émancipatrice est fausse car d'une part, les femmes en tant que remplaçante n'ont pas acquis des postes de décision et dès Novembre 1918 les femmes sont sommées de redonner leur place aux hommes et de repeupler la France. [...]
[...] La Libération, rupture ou continuité du travail féminin ? La Libération apparaît pourtant avec le droit de vote des femmes donné par le Général de Gaulle le 21 Avril 1944, comme une étape vers la professionnalisation puisqu'on reconnaît enfin aux femmes un véritable statut. Mais pour Françoise Bard, il est important de nuancer l'acquisition de la citoyenneté des femmes, de comprendre qu'il ne s'agit pas tant que cela d'une victoire. En effet, cette citoyenneté serait partielle et inachevée puisque la libération laisse plutôt la place aux hommes avec le mythe du héros alors que les résistantes elles restent dans l'ombre. [...]
[...] Il crée le ministère des droits de la femmes qui va permettre l'élaboration d'une loi reconnaissant en 1982, le statut des travailleuses indépendantes, puis, vient le tour de la loi sur l'égalité professionnelle entre hommes et femmes qui interdit les discriminations à l'égard des femmes au moment de l'embauche, mais aussi dans la qualification, la promotion, et dans le licenciement. Cette loi constitue une véritable évolution pour le statut professionnel de la femme puisqu'il reconnaît la valeur d'un travail égal, et qu'il n'y a plus à se poser la question d'une légitimité du travail des femmes. Toutefois, malgré ce changement décisif, les acquis ne sont peut être pas suffisents puisque perdurent encore les inégalités entre hommes et femmes en particulier sur fond de chômage massif qui n'annonce avec la crise économique dans les années 80. [...]
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