Le XIXe siècle marque un tournant dans l'enseignement qui voit son développement s'accroître. Il est difficile de définir les professions enseignantes avant les grandes réformes du XIXe siècle. Certes, il existait déjà avant le XIXe siècle, des professions enseignantes, souvent issues du clergé, mais celles-ci étaient encore trop peu répandues, réservées à une élite.
C'est seulement à partir de la révolution en France, et dans les années 1860-1870 en Russie et en Angleterre par exemple, que l'on remarque l'apparition de l'idée de système scolaire pour tous. Cette idée se matérialise tout au long du XIXe siècle et au XXe siècle et entraine l'apparition d'un corps enseignant.
Comment à travers les grandes réformes du XIXe siècle et du XXe siècle s'est formé un corps enseignant organisé avec des caractéristiques sociales et politiques définies ?
[...] La mise en place d'un système scolaire en Angleterre et en Russie intervient plus tard. Pour la Russie, le tournant a lieu à partir de 1860 sous le règne d'Alexandre II, tsar plutôt ouvert, qui a déjà aboli le servage en Russie. Un grand débat est lancé à partir de 1862 au sujet de l'enseignement primaire en Russie. Il en résulte la loi du 14 juillet 1864 où finalement l'État ne prend qu'une part minime dans l'organisation de l'enseignement. Certes, il imposait la langue russe et les matières à étudier, mais la surveillance des écoles revenait au clergé, l'enseignement n'était pas obligatoire et la création des écoles, la qualité de l'enseignement, la rémunération et la qualification des maîtres dépendaient de la population et du pouvoir local. [...]
[...] En conclusion, nous avons vu qu'à travers les grandes réformes de l'éducation du XIXe siècle et du XXe siècle, s'est créée la profession enseignante dans différents pays d'Europe, répondant au besoin d'instruction des masses et d'un système éducatif étatisé. Celle-ci est organisée, hiérarchisée et s'est aussi affirmée en tant que véritable groupe social, semblable par exemple à celui des ouvriers à la même époque. BIBLIOGRAPHIE COMPAGNON Béatrice, THEVENIN Anne, Histoire des instituteurs et des professeurs de 1880 à nos jours, Éditions Perrin LANDRE Louis, L'enseignement en Grande Bretagne, Centre de Documentation Universitaire, Paris PROST Antoine, L'enseignement en France 1800-1967, Éditions Armand Colin, Paris Sous la direction de VAN REGEMORTER Jean-Louis, École et enseignement en Russie et en URSS de 1860 à nos jours Revue des études slaves, Tome 58, Paris VIAL Jean, Les instituteurs, douze siècles d'histoire, Éditions Jean-Pierre Delarge, Paris, 1980. [...]
[...] L'enseignement religieux était obligatoire et très important a fortiori dans les écoles congrégationistes. La plupart des écoles, que ce soit en France, en Russie ou en Angleterre, est d'ailleurs totalement dépendante de l'Église et des moyens financiers qu'elle a. En Angleterre, la religion elle aussi tient une place importante et la formation spirituelle et religieuse est l'un des principes des Public School par exemple. Il faut aussi souligner en Angleterre le développement des écoles soutenues par l'Église d'Angleterre et les écoles soutenues par les religions dites dissidentes. [...]
[...] La loi Ferry de 1882 rend l'enseignement primaire obligatoire et laïque. Enfin, la loi Goblet de 1886 approfondit encore l'organisation du primaire et on voit apparaître les premiers programmes scolaires. Les salles d'asiles sont aussi transformées en école maternelle en 1881. L'enseignement technique est aussi développé vers la fin du XIXe et au début du XXe siècle, mais il reste toujours délaissé par rapport à l'enseignement secondaire, qui lui aussi se développe avec l'apparition de filière classique (avec langues anciennes) et moderne (sans langues anciennes). [...]
[...] Dans l'enseignement secondaire coexistent le privé et le public. Le public se caractérise par les lycées, créés le 1er mai 1802 par Napoléon et quelques collèges. Public ne veut pas dire à cette époque gratuite et seule l'élite et quelques candidats boursiers étaient admis dans ces établissements. Le privé, lui, est caractérisé par les écoles secondaires communales ou particulières soumises à un contrôle de l'État, mais dont l'enseignement reste cependant moins poussé. Napoléon favorise l'enseignement public à travers notamment l'Université. [...]
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