A feu et à sang. L'Europe du milieu du XVIe s, en pleine mutation, se voit contrainte d'opérer des changements aussi décisifs que radicaux. En effet, la chrétienté occidentale, jusque-là au cœur de la vie des hommes, se trouve soudainement et à la faveur d'une Renaissance affirmée, brillante, nouvelle et riche, contestée et éprouvée, accusée, dans ses plus hautes instances, de décadence spirituelle et morale, l'obligeant à une remise en cause de son système entier comme de ses fondements. Si, de l'intérieur, différents courants éclosent, ouvrant comme alternatives au catholicisme traditionnel encore très prégnant, le protestantisme et ses différents schismes, à l'extérieur, les divisions religieuses entraînent toute l'Europe politique dans une ère de conflits et d'instabilité durables.
[...] Les Princes face à la division confessionnelle de l'Europe baroque milieu du XVI/milieu du XVIIe s A feu et à sang. L'Europe du milieu du XVIe en pleine mutation, se voit contrainte d'opérer des changements aussi décisifs que radicaux. En effet, la chrétienté occidentale, jusque-là au cœur de la vie des hommes, se trouve soudainement et à la faveur d'une Renaissance affirmée, brillante, nouvelle et riche, contestée et éprouvée, accusée, dans ses plus hautes instances, de décadence spirituelle et morale, l'obligeant à une remise en cause de son système entier comme de ses fondements. [...]
[...] On voit par exemple Ludovic Le More soudoyer l'Empereur Maximilien pour être ordonné Duc en 1493. Ce type d'actions fait écho à l'achat massif d'indulgences qui avait entraîné la réforme protestante au siècle précédent. De même, dans cet affaiblissement général des autorités autrefois consenties, certains Princes se livrent bataille afin de se faire reconnaître de leurs pairs, tels ces commandes de tableaux et portraits officiels soulignant les qualités personnelles de tel ou tel gouverneur. Les cultes personnels se posent souvent comme transposition des cultes passés. [...]
[...] En effet, si beaucoup se sont ouverts aux Arts et au courant humaniste venu de toutes les régions d'Europe, entraînant dans leur sillon, une véritable révolution culturelle, l'affrontement inhérent au pouvoir spirituel et temporel, est également passé par le règne des princes. Influents et nobles, les souverains assoient leur autorité effective en renforçant notamment leurs effectifs d'armées et ouvrant des charges nouvelles pour en assurer le bon fonctionnement. Dès lors, l'Église et la noblesse apparaissent relevées de leurs charges. Or, partagés entre catholicisme ancré et humanisme ouvert, les souverains locaux se sont posés comme procédant d'un ordre nouveau dans une identité en crise. [...]
[...] Et lorsque Henri de Navarre monta sur le trône, ses changements de confessions successives, sous la fameuse tirade « Paris vaut bien une messe », rendirent fidèle image de la diversité mais également et surtout de la confusion politique et religieuse d'alors. Si donc, les princes ont traversé les siècles, ils ont surtout accompagnés les métamorphoses de leur temps. En effet, laïcisés au XVI e les souverains locaux ont vu leurs pouvoirs et autorité locale se renforcer dans une Europe en manque de repères et dans laquelle l'Église catholique chancelante, semblait sortir perdante de la guerre de pouvoir annoncée. [...]
[...] Quand dans l'ordre ancien, le statut des Princes était acquis par une légitimité d'ordre, on doit réaliser que dans une période de redéfinition dans laquelle un nouvel ordre est à rechercher, la figure du Prince subit un déplacement considérable. En effet, en bien des seigneuries, des actions de gouvernance ou de maintien de gouvernance sont effectuées avec violence. La dynastie instable des Borgia ou de ces Princes de l'Église symbolise cette « déperdition » entre pouvoir légitime et légitimation du pouvoir, décrédibilisant dans le même temps, pouvoir temporel et spirituel, entraînant, par là-même une grave crise du pouvoir institutionnel. [...]
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