Le XIVe-XVe est la période de l'avènement des princes, de la mise en place d'un État monarchique. Politiquement, les seigneuries évoluent en États princiers. Parallèlement, c'est une période de renouvellement de la production artistique.
[...] Cette nécessaire accumulation des richesses n'est pas nouvelle. La différence est ici que l'accumulation de ces richesses est devenue, en rapport avec la théorie aristotélicienne, une vertu. L'objet d'art n'a pas un statut particulier dans le Trésor. Ce trésor est souvent connu par des registres de compte (inventaires après décès). Il y a toute sorte d'objets de plus ou moins grande valeur (orfèvrerie, gemmes, vaisselle, tapisseries, etc.). Une partie de ces biens participent à la vie quotidienne de l'hôtel, mais d'autres sont immobilisés dans certaines pièces. [...]
[...] Elle est décorée par un grand maniériste, Le Rosso. Il propose, dans la décoration de la galerie, L'ignorance chassée. D'un côté, il tient l'épée d'une main, et de l'autre, le livre. C'est le modèle du roi mécène, du roi humaniste. Ce modèle est loin d'être neuf ; il émerge au XIVe siècle, et se développe en parallèle avec un autre modèle, celui du roi guerrier. Cette relation entre le roi et la connaissance est un modèle hérité de la relation entre le roi et la sagesse. [...]
[...] C'est donc aussi une bibliothèque de travail. Cette bibliothèque s'est étoffée : elle compte 1271 volumes sous Charles VI. Cet exemple représente la meilleure attestation de la circulation des livres, de prêts de livres. Un gardien fait un décompte scrupuleux des prêts aux membres de la famille, de la Cour. Le but du roi est de diffuser une culture, un savoir, dans la Cour, de telle façon que le roi serve de relais pour un modèle sage de gouvernement. Jean, duc de Berry Est souvent associé aux livres : c'est un bibliophile, qui a commandé l'illustration de certains de ses livres à des enlumineurs. [...]
[...] Ainsi de Louis de Guyenne, fils de Charles VI, qui est volontairement entouré dès sa naissance par des objets d'arts, qui devaient former son goût. Bébé, il reçoit un hochet d'argent. Sa mère fait accrocher des petits tableaux au chevet de son lit. III. Un goût pour les arts. Il faut faire la distinction entre l'art au service de la légitimation du prince ou du roi, l'art comme outil de gouvernement, l'art pour la construction du prince idéal, et le goût. A. Une fréquentation variable selon les Princes. [...]
[...] Ces deux siècles du bas Moyen Age permettent de montrer le mécénat des rois de France et des princes italiens dont l'éducation permet de transmettre le goût des arts et d'être novateur. En Italie les condottieres se servent des arts et de leur mécénat pour légitimer leur pouvoir dans les villes. Bibliographie Ouvrages généraux L. BELY, La société des princes, éditions Fayard, 1999. P. Boucheron, P. Brioist, D. Carrangeot, M. Traversier, Le Prince et les Arts, France, Italie, XIVè-XVIIIè siècles, éditions Atlande, Paris C. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture