L'imprimerie est présente dans l'Empire Ottoman dès le XVème siècle. Elle est le fait des millets, des minorités religieuses et/ou ethniques de l'Empire Ottoman et essentiellement d'Istanbul. Pour la première fois, les Juifs en 1494, les Arméniens en 1567 et les Grecs en 1627 installent leurs imprimeries à Istanbul et contribuent ainsi à l'épanouissement culturel de leurs communautés respectives. Retardée par une interdiction religieuse, ce n'est qu'en 1727, grâce aux efforts déployés par Said Çelebi et Ibrahim Müteferrika, que l'imprimerie en langue turco-arabo-persane a pu être installée dans l'Empire Ottoman (...)
[...] Yeni Asır est le premier journal régional de l'Empire Ottoman à avoir lui-même transcrit son titre en alphabet latin en dessous du titre en caractères arabes, et ce en 1908, bien avant la réforme de l'alphabet de 1928 par Mustafa Kemal. Profondément partisan du régime constitutionnel, le journal paraît avec une Une peu commune dans son édition du 23 juillet 1909 : paré des couleurs et de dessins du drapeau impérial et avec l'inscription de vive le régime constitutionnel il s'agit d'une première dans la presse d'opinion turque. [...]
[...] Tercüman-ı Ahval Dans la voie ouverte par Ceride-i Havadis, Tercüman-ı Ahval est un journal également un journal privé, mais fondé et dirigé par deux membres de l'élite ottomane, Ibrahim sinasi (1824-1871) et Mehmed Âgah (1832-1885). İbrahim Şinasi, né en 1824 et décédé en 1871, est considéré comme le premier journaliste turc. Il est le co-fondateur mais aussi un rédacteur régulier de son journal Tercüman- ı Ahval et du Tasvir-i Efkâr. Mehmed Âgâh, né en 1832 et décédé en 1885 est un homme d'Etat ottoman, nommé à la fonction d'Ambassadeur de l'Empire Ottoman à Athènes quelques années avant sa mort. Le premier numéro du Tercüman-ı Ahval paraît le 2 mai 1860. [...]
[...] La création d'un nouveau moyen de communication a ses limites, et la plus dangereuse d'entre elle est de servir une propagande notamment étrangère, qui chercherait à toucher la population, même turque, et ainsi discréditer et affaiblir l'Etat. Ce qui s'avère juste parce que la presse de la fin de la Première Guerre Mondiale est marquée par les divisions politiques internes de l'Empire entre partisans de l'indépendance turque et partisans du mandant franco-britannique, divisions qui ont elles-mêmes des subdivisions. En réponse à cela, très vite les cadres de l'Empire cherchent à apporter des solutions, innover des principes, des administrations, des droits et des devoirs pour la presse, pour contrecarrer ses dangers sans toucher à sa fonction principale d'organe d'information. [...]
[...] La censure préventive est abandonnée au profit de peines de prison et de lourdes amendes. Ce Matbuat Nizâmnamesi clarifie également les rôles respectifs du Bureau de traduction de la presse étrangère basé à Bâb- ı Âli et de la direction de la presse (Matbuat Müdürlüğü) La réforme de l'alphabet de 1928 La réforme de l'alphabet, c'est-à-dire, le délaissement de l'alphabet arabe pour l'alphabet latin est entériné par une loi composée de 11 articles votée au Parlement National Turc (T.C. Büyük Millet Meclisi) le 1er Novembre 1928 sous l'impulsion du président Mustafa Kemal Atatürk. [...]
[...] Le document yeni harflerin kabulu (voir en annexe) est une sorte d'abécédaire mis à la disposition de la population pour faciliter et accélérer l'apprentissage. Ce document illustre l'élan de l'alphabétisation entraîné par la réforme de l'alphabet, qui est appuyé par les créations massives d'écoles primaire d'enseignement laïc en langue turque. En conclusion, le mouvement de la création de la presse en langue turque lancée dans l'Empire Ottoman dès 1831 avec le Takvim-i Vekâyi, paraît tout d'abord très profitable à l'Empire Ottoman et devient un grand moyen de diffusion d'idées et d'information. [...]
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