La presse doit attendre 1881 pour jouir d'une réelle liberté. La lente et difficile mise en place de cette liberté montre combien la presse a pu constituer dans l'esprit des politiques un danger pour le pouvoir. Sous le Second Empire, le décret du 17 juillet 1852 fixe de façon autoritaire le régime de la presse «La plus mauvaise page du plus mauvais livre a besoin de temps pour être lue, et un certain degré d'intelligence pour être comprise, tandis que la gravure offre une sorte de personnification de la pensée, présentant ainsi spontanément, dans une traduction à la portée de tous les esprits, la plus dangereuse de toutes les séductions, celle de l'exemple». Cette déclaration du ministre de la Police, faite à l'occasion de l'entrée en vigueur du décret, est révélatrice de l'enjeu que représente l'utilisation de l'image dans la presse. La caricature est alors l'image de presse la plus problématique pour le régime en place, de par son caractère satirique, provocateur surtout lorsqu'elle s'attaque aux hommes politiques. La question des relations entre la presse et la caricature avec la vie politique se pose alors de la façon suivante : il s'agit de savoir si ces dernières, qui semblent bien nécessaires à la formation de l'opinion publique, constituent réellement un contre-pouvoir efficace et influent face au régime en place.
[...] L'Assemblé rétablit donc indirectement la censure en subordonnant la libre publication des écrits à l'action discrétionnaire des préfets. Le Second Empire Le coup d'État de 1852 par Napoléon III plonge la presse dans l'arbitraire administratif. Un décret du 17 février 1852 autorise des mesures répressives sévères et nombreuses, ainsi que mesures prohibitives : tout journal traitant de politique ou d'économie ne peut être publié sans autorisation préalable du gouvernement. De même, le taux de cautionnement est relevé, le droit de timbre est rétabli. [...]
[...] Les journaux continuent de paraître mais sous un contrôle total. La censure s'incarne dans madame Anastasie qui, équipée d'une paire de ciseaux s'en prend aux travaux des dessinateurs. Beaucoup d'entre eux ont eu l'occasion de faire un séjour pour cette raison à la prison Sainte Pélagie. Napoléon III est bien évidemment la cible principale des attaques directes ou indirectes tournées vers son entourage et ses gouvernements. On l'attaque sur son physique, son train de vie, sur sa vie intime, on reprend à sa charge l'image du porc. [...]
[...] L'image qui simplifie les points de vue frappe mieux. Une presse satirique d'occasion apparaît alors. Deux camps opposés agissent jusqu'au procès de Rennes en 1999. Les uns veulent interdire la mise en question d'un jugement prononcé par un tribunal militaire et les autres réclament la révision du procès. Parmi les personnages caricaturés on trouve, pour les dreyfusistes, le commandant Esterhazy considéré comme le véritable espion et ses supporters. On vise d'abord sa profession. La figure allégorique qui le représente est la vérité nue au miroir. [...]
[...] On remarque le mot merde écrit en miroir dans des chiffres au-dessus des visages Monuments Pour dénoncer la rigueur des dogmes et des autorités, les destinateurs proches de l'anarchie et du socialisme renouvellent les procédés caricaturaux plus anciens: les monuments architecturaux, symboles du pouvoir de l'Eglise ou des patrons, industriels, sont anthropomorphisés pour attaquer les institutions qu'ils représentent. Ces utilisations renvoient bien à un des premiers atouts du dessin caricatural: la subtilité du symbole dans la métaphore : il est nécessaire d'avoir les codes de l'époque pour pouvoir les comprendre aujourd'hui. Les caricatures de cet ordre s'inscrivent bien dans un contexte historique et politique, qui, s'il aide à les expliquer, explique aussi souvent leur réalisation. Les thèmes de la caricature 1-L'Anticléricalisme : Certains journaux, comme La lanterne, l'Assiette au beurre en font une spécialité. [...]
[...] Certains journaux ne vivent que le temps de l'affaire Dreyfus, comme le PSST ou Le Sifflet. Le 5 février 1998, quinze jours après J'accuse ; le Psst apparaît ; Forain et Caran D'Ache y participent au nom de la vérité. C'est un journal sans texte contenant selon les numéros trois ou quatre images. Ma première image est toujours dessinée par Forain (adversaire de Dreyfus). Les partisans veulent répondre à cette violente attaque. Le 17 février, le premier numéro du Sifflet sort dans les kiosques. [...]
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