« Les traités et les accords qui mettront un terme [à la guerre] doivent stipuler des clauses qui créeront une paix digne d'être garantie et défendue, une paix qui obtiendra l'approbation de l'humanité, et non pas seulement une paix qui servirait les intérêts particuliers et les ambitions immédiates des nations engagées dans le conflit ».
Woodrow Wilson pense au règlement de la paix bien avant la fin de la guerre, avant même l'entrée des Etats-Unis dans le conflit ; cette citation est d'ailleurs extraite d'un discours prononcé au Sénat avant l'entrée des Etats-Unis dans le conflit (voir le document 1 du dossier documentaire). Il saisit l'importance des conditions de la paix et il devient un leader théorique de la paix en introduisant très tôt ses conceptions sur l'après-guerre et en défendant une idée bien précise de ce que devra être le monde une fois la guerre finie. La citation illustre parfaitement la vision wilsonienne du règlement de la paix. Wilson l'idéaliste veut poser les fondements d'un nouvel ordre mondial basé sur le droit, et dans le même temps, Wilson le réaliste tente d'imposer les Etats-Unis comme la puissance diplomatique dominante. Cette question du règlement de la paix est pourtant très délicate puisque le Royaume-Uni, l'Italie et surtout la France ne comptaient pas sur la domination américaine de la conférence de Paris et entendent voir leurs revendications satisfaites. Se pose donc rapidement le problème des compromis et des orientations idéologiques à suivre pour régler l'après-guerre et éviter qu'un conflit embrase à nouveau l'Europe. La conférence de la paix est ainsi le lieu de règlement des différends entre les pays vainqueurs.
Aussi dans quelle mesure le rôle exercé par le Président Wilson influença-t-il le règlement de la paix ? Si la fin de la guerre s'annonce sous le jour du nouvel ordre wilsonien, le règlement effectif de la paix diffère largement des volontés du Président des Etats-Unis.
[...] BAINVILLE Jacques, Les conséquences politiques de la paix, Paris, Godefroy de Bouillon pages. (nota : première publication en 1920 ; édition de 1996 avec une préface de G-H Soutou) BARCLAY Thomas, Le Président Wilson et l'évolution de la politique étrangère des Etats-Unis, Paris, Librairie Armand Colin pages. BERSTEIN Serge, MILZA Pierre, Histoire du XXe siècle : 1900-1945 La fin du monde européen Paris, Hâtier pages, initial. LAUNAY Michel la mémoire du siècle : Versailles, une paix bâclée ? Bruxelles, éditions complexe pages. [...]
[...] Même certains Etats membres fondateurs comme le Canada souhaitent déjà en sortir en 1920. Surtout la SDN connaît une paralysie interne très forte : les décisions doivent être systématiquement prises à l'unanimité, ce qui ne laisse aucune chance à la plupart des problèmes de se régler. La SDN, censée garantir la paix, refuse ainsi d'intervenir dans le conflit entre l'Italie et la Grèce, ou entre la Grande-Bretagne et l'Egypte. En réalité la SDN devient principalement comme le voulait Clemenceau un instrument de garantie des Traités et notamment du Traité de Versailles, puisque seuls les Etats vainqueurs en font partie. [...]
[...] La citation illustre parfaitement la vision wilsonienne du règlement de la paix. Wilson l'idéaliste veut poser les fondements d'un nouvel ordre mondial basé sur le droit, et dans le même temps, Wilson le réaliste tente d'imposer les Etats- Unis comme la puissance diplomatique dominante. Cette question du règlement de la paix est pourtant très délicate puisque le Royaume-Uni, l'Italie et surtout la France ne comptaient pas sur la domination américaine de la conférence de Paris et entendent voir leurs revendications satisfaites. [...]
[...] La délégation américaine arrive à Paris théoriquement désintéressée, d'où la conviction que Wilson a qu'il est le porte-parole de l'ensemble des peuples, y compris les peuples français ou italien. Wilson se voit comme un élément essentiel de la Conférence puisque les Etats-Unis se positionnent dès le départ comme ceux grâce à qui le conflit a pu être gagné. Mais ils se voient surtout comme le seul élément modérateur de la Conférence, ils se désigneront d'ailleurs eux-mêmes comme une puissance associée aux vainqueurs et non pas comme faisant partie des Alliés. Il est important de souligner que Wilson a effectivement reçu un écho considérable dans le monde entier. [...]
[...] Le Diktat ressenti par les pays vaincus : lorsque le Traité de Versailles fut rendu public, les critiques furent énormes du côté allemand (mais aussi du côté anglo-saxon, contrairement à la France). Wilson était désavoué pour beaucoup, en tout cas les Allemands ont ressenti le Traité comme une trahison par rapport à l'armistice qu'ils avaient signé sur la base des 14 points. La responsabilité de la guerre leur était totalement imputée (article 321 du Traité), ce qui eut des effets considérables sur le ressenti des Allemands. [...]
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