L'approche américaine de la politique étrangère renvoie à la problématique historique de l'isolationnisme. En 1823, la doctrine Monroe proclame « l'Amérique aux Américains » et pose ainsi les premières pierres de ce qui deviendra une forteresse mondiale. Les Etats-Unis se replient sur leur sphère privée et se détournent des problématiques mondiales, essentiellement marquées par le désordre européen d'alors. Cependant, cette volonté de mise à l'écart entre en contradiction avec le destin messianique de la nation américaine. Comme le précise A. Marienstras, dans "Les mythes fondateurs des Etats-Unis", le système de valeur américain incarne la supériorité rationnelle et vaut donc pour modèle à vocation universelle.
Mais comment rayonner sans pratiquer l'ouverture ? La contradiction nait de cette ambiguïté pose potentiellement un désaccord de principe entre le président des États-Unis et l'opinion publique, dont l'influence politique caractérise le système américain. En effet, il n'est pas toujours garanti que les ambitions présidentielles concordent avec les intentions publiques.
[...] Mais l'opinion publique américaine désapprouve et ne tarde pas à matérialiser son mécontentement. Le rejet du traité de Versailles par le Congrès en 1919, représentation du peuple, traduit la volonté de repli immédiat pour le maintien de l'autonomie américaine. Il n'était pas question pour les USA de s'enliser dans les contraintes imposées par une alliance avec la SDN. Quant au congrès, il ne cèdera pas le privilège de son influence en matière de politique étrangère à une institution supra nationale amenée à diminuer la souveraineté américaine. [...]
[...] De là prennent formes les lois de la neutralité de 1935 à 1937, dont le but est de minimiser les risques d'une nouvelle intervention américaine en Europe. Ainsi, le président n'agit pas en maitre mais se doit de respecter les directes que lui impose le congrès, reflet de l'opinion publique. Roosevelt, pourtant wilsonnien, sait qu'il ne peut pas décider seul de l'avenir du pays. C'est donc par prudence, et bon sens qu'il ne prend pas le risque immédiat de s'opposer aux dictatures naissantes en Europe. Il restera impassible face à la guerre d'Espagne ou la conquête de la Mandchourie par le Japon en 1931. [...]
[...] L'intervention américaine n'est donc pas exhaustive. Mais le crash de 1929 renforce encore les barrières protectionnistes et l'opinion en appelle au retour de l'isolationnisme. En effet, la chute de la bourse en 1929 entraine une crise financière qui ne tardera pas à s'étendre au secteur de l'industrie: Le choix des banques est de limiter, voire de suspendre le crédit, d'où une chute de l'investissement et de la consommation, moteurs de la croissance. On entre dans le cercle vicieux de la crise. [...]
[...] Le président, l'opinion publique et la politique étrangère aux États-Unis de 1917 à 1941 L'approche américaine de la politique étrangère renvoie à la problématique historique de l'isolationnisme. En 1823, la doctrine Monroe proclame l'Amérique aux américains et pose ainsi les premières pierres de ce qui deviendra une forteresse mondiale: Les Etats-Unis se replient sur leur sphère privée et se détournent des problématiques mondiales, essentiellement marquées par le désordre européen d'alors. Cependant, cette volonté de mise à l'écart entre en contradiction avec le destin messianique de la nation américaine. [...]
[...] Le premier international marque une première étape dans l'ouverture qui attend les États-Unis après 1945. Cependant, comme tout changement, l'apprentissage des règles du jeu international nécessite un temps d'adaptation, pour la population comme pour le nouveau chef d'État. Ainsi, l'entre-deux guerre a montré que l'ablution des mentalités ne pouvait être que progressive. Roosevelt l'avait compris et fit de la politique étrangère le résultat d'une interaction continue entre le gouvernement et la population. Bibliographie Le Siècle des excès : De 1870 à nos jours de Patrice Touchard, Christine Bermont, Patrick Cabanel, et Maxime Lefebvre La politique étrangère américaine de Lefebvre Maxime Les mythes fondateurs de la nation américaine de Élise Marienstras Conception américaine des relations internationales, diplomatie américaine. [...]
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