Présence française, Charles De Gaulle, France, population mondiale, double stratégie française, volontarisme diplomatique, puissance politique, présence économique, présence culturelle, relations internationales, influence
Passée en quelques décennies du statut de nation « ne pouvant être que grande », selon Charles De Gaulle, à celui de « puissance moyenne », selon Valery Giscard D'Estaing, la France, ancien empire colonial, mais ne représentant aujourd'hui plus que 1 % de la population mondiale, se trouve régulièrement confrontée à la question de sa place dans le monde ; de fait, c'est par une présence maintenue, et parfois renforcée, par de nombreux aspects (militaires, économiques, culturels...) que la France marque aujourd'hui dans le monde la place qu'elle souhaite voir être - ou rester - la sienne, avec de divers succès.
Nous montrerons en quoi la double stratégie française de maintien d'un volontarisme diplomatique et militaire, associée à un rôle renforcé de « soft power », est rendue concrète par une présence réelle à plusieurs niveaux, malgré les limites de cette dynamique dans le monde du XXI? siècle.
[...] Ce passé de grande puissance, cependant, produit encore des effets. Sur le plan intérieur, en premier lieu, si la France n'est qu'au 47ème rang mondial pour sa superficie, cela ne doit pas masquer la géographie réelle du pays, présent par ses territoires ultramarins sur tous les continents ; insulaires pour la plupart d'entre eux, ils offrent aujourd'hui à la France la seconde Zone économique exclusive (ZEE) la plus étendue au monde (11 millions de km2) ; ces territoires sont utiles à plusieurs niveaux, notamment géostratégiques - avec l'exemple de la base militaire française en Guyane ; ou celui de la Nouvelle Calédonie, dont le rejet de l'indépendance en 2018 a été présenté comme une manière de préserver la place de la France dans le Pacifique face à la nouvelle puissance chinoise. [...]
[...] La diffusion de l'art de vivre à la française et de la gastronomie classée au patrimoine mondial, renforcent l'intérêt du monde pour le pays, régulièrement classé première destination touristique. Si l'affaiblissement du français face à l'anglais ou au chinois ne peut être nié, la France garde, par son réseau d'entreprises, d'ambassades et d'établissements culturels, une image de distinction peu contestée. Conclusion La grande diversité des stratégies françaises de maintenir sa présence à l'étranger, si elles ne sont naturellement plus les mêmes qu'il y a un siècle, permettent aujourd'hui à la France de conserver un rang de puissance relative : si elle ne peut plus seule représenter un acteur déterminant pour résoudre les conflits mondiaux, sa place dans les organisations internationales et son armée, mais aussi son engagement européistes, lui permettent de garder une voix toujours écoutée ; si son économie est toujours plus menacée par celle des puissances émergentes, son réseau d'entreprises, mais aussi d'institutions culturelles, en font un soft power encore puissant et bien considéré. [...]
[...] ) en particulier dans ces mêmes pays. Nous ne saurions être complets sans évoquer la construction européenne, pour laquelle la France, membre fondateur, a encore récemment marqué sa volonté d'approfondir l'intégration (projets d'armée commune . Nous pouvons cependant nous interroger sur une possible perte d'influence du pays, alors que de nouvelles superpuissances gagnent en influence ; par exemple, la France n'a pesé qu'à la marge dans la guerre civile syrienne (pourtant un ancien mandat français) à la différence entre autres de la Russie. [...]
[...] ) que la France marque aujourd'hui dans le monde la place qu'elle souhaite voir être - ou rester - la sienne, avec de divers succès. Nous montrerons en quoi la double stratégie française de maintien d'un volontarisme diplomatique et militaire, associée à un rôle renforcé de « soft power », est rendue concrète par une présence réelle à plusieurs niveaux, malgré les limites de cette dynamique dans le monde du XXIᵉ siècle. Pour ce faire, nous observerons dans un premier temps les caractéristiques qui expliquent la puissance politique française, avant de nous focaliser dans un second temps sur sa présence économique et culturelle, tout en évoquant les limites de l'un et l'autre cas. [...]
[...] Sur le plan économique, la France, 6ème puissance mondiale par son PIB, reste très présente dans le monde. De nombreuses entreprises à l'étranger ou multinationales, estimées à 30.000 au total, investissent de par le monde, qu'il s'agisse de Total, Vinci, Dassault ou tant de firmes moins connues. L'économie française se trouve particulièrement réputée dans certains secteurs très variés : la haute-technologie dans des domaines comme le ferroviaire ou l'aéronautique, comme l'agroalimentaire ou encore le luxe. On peut regretter, cependant, que sa balance commerciale reste souvent décevante, ce dû principalement à des faiblesses sur le plan énergétique. [...]
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