Commencée en 1914 dans l'illusion qu'elle serait une guerre courte, semblable à celles d'autrefois, la Première Guerre mondiale s'achève, quatre ans plus tard, en ayant bouleversé de fond en comble non seulement la vie de la nation et de la société française, mais aussi de nombre de pays des cinq continents. Cette guerre, dont l'éclatement est multifactoriel, présente des aspects jamais rencontrés jusqu'à lors. Notre souhait est d'étudier les facettes de cette guerre afin de déterminer si l'adjectif « total » est adapté à ce conflit.
Il n'est donc pas inutile de définir ce qu'est une guerre totale : il s'agit d'un conflit dont les conséquences et les implications ne se limitent pas aux champs de bataille, mais touchent l'ensemble des sociétés (leur économie, leur organisation…) des pays mobilisés.
[...] En France, le chef du gouvernement Viviani appelle officiellement les femmes à travailler Désormais, elles occupent tous les emplois habituellement destinés aux hommes qu'ils soient liés intrinsèquement à l'effort de guerre ou non (tâches administratives, transports A la campagne elles s'occupent des travaux agricoles, de plus, beaucoup de jeunes femmes s'engagent comme infirmières dans les hôpitaux accueillant les blessés de guerre et assistent les chirurgiens qui opèrent sur le champ de bataille. Pour illustrer nos propos, on peut retenir les chiffres de la main d'oeuvre industrielle entre 1914 et 1918. Il convient cependant de rappeler auparavant que certains citoyens (cadres, ouvriers spécialisés ) furent démobilisés en raison de leur savoir-faire indispensable au bon fonctionnement des chaînes de production industrielle. Sur travailleurs affectés à l'industrie de guerre, on dénombre, à la fin de la guerre militaires femmes civiles jeunes coloniaux et prisonniers. [...]
[...] Les Etats ont alors recours à la propagande à travers des affiches, des tracts, des dessins parfois à connotation satirique, et ceci la plupart du temps pour convaincre la population de souscrire aux emprunts évoqués antérieurement. Les nombreuses affiches qui circulent dans les payes en guerre ont également vocation à encourager les femmes à travailler dans l'industrie de guerre ou en tant qu'infirmière et à persuader les hommes que leur place est dans l'armée, sur le front. La propagande, incontournable dans une guerre totale, est alors très répandue que cela soit du côté de la Triple-Entente ou de celui de la Triple-Alliance. [...]
[...] Ainsi, la France a mobilisé 9 environ 9 millions de citoyens entre 1914 et 1918. Jamais une guerre n'avait connu une telle mobilisation, d'autant plus que cet affrontement, initialement considéré par une grande majorité de la population française comme nécessaire et dont la fin était prévue avant Noël 1914, ne devait être que de courte durée. Les premiers soldats, partis au front la fleur au fusil dans une atmosphère de liesse patriotique et populaire, connaissent alors l'enlisement du conflit, une nouvelle forme de guerre, celle des tranchées et les conditions d'existence extrêmes qui en découlent. [...]
[...] La censure est justement un de ces moyens utilisés par les gouvernements (notamment français). On la retrouve dans les journaux qui, à défaut d'informer le lecteur sur l'évolution de la guerre et de décrire les atrocités qui se déroulent sur le front, ne laissent au citoyen que la lecture de messages et articles, scrupuleusement inspectés par les autorités, faisant l'éloge de l'armée française. Les lettres des soldats du front destinées à l'arrière font également l'objet de la plus grande attention et sont très souvent victimes de la censure. [...]
[...] Gardons cet exemple, l'Etat français imposa tout au long de la Grande Guerre des obligations de production (en matière d'armement et de véhicules) aux entreprises industrielles françaises notamment par le biais de son ministère de l'armement, dirigé de 1915 à 1917 par le socialiste Albert Thomas. Le gouvernement organisa ainsi la mobilisation de l'arrière et stimula sa contribution à l'effort de guerre. Dans chaque camp, les dirigeants ou gouvernements en vigueur cherchent à faire perdurer et à intensifier le phénomène d'« union sacrée qui désigne l'incroyable cohésion des forces de production mobilisées, unies derrière leur armée. [...]
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