Il est d'usage de faire commencer le 2Oème siècle avec le début de la grande guerre, et de le clore généralement en 1989 -1991, en suivant entre autres Eric J Hobsbawm dans « l'Age des extrêmes, histoire du court 20ème siècle », à moins de considérer en se projetant dans l'avenir que le point de retournement du 20 ème siècle vers le 21ème intervient avec le 11 septembre 2001. Le conflit de 1914-1918, par ses caractéristiques mondiales et totales semble apparaître comme un facteur de changement majeur, mais ce conflit est-il véritablement une rupture fondatrice du siècle à venir ?
Si la 1ère guerre mondiale apparaît comme une rupture évidente, évoquant la même idée de la naissance d'un nouveau siècle, elle s'inscrit dans le prolongement d'évolutions antérieures ?
[...] LA PREMIERE GUERRE MONDIALE CONSACRE T'ELLE LA NAISSANCE DU 20ème SIECLE ? Analyse du sujet : Il ne s'agit pas de débattre sur la signification des termes « consacrer » et « naissance ». Est-ce le passage d'une période historique à une autre ? Tout n'a pas changé du jour au lendemain pendant la guerre. Le sujet n'est pas borné autrement que par la 1ère guerre mondiale et le 20ème siècle. C'est un double challenge. Il s'agit de centrer le propos sur le conflit tout en se situant dans une perspective à long terme (siècle). [...]
[...] Les classes sociales sont brassées, et les classes moyennes vivant de leur travail s'affirment. Les rentiers sont ruinés par l'inflation. Les ouvriers s'intègrent mieux et obtiennent parfois des avantages matériels après la guerre. L'émancipation de la femme est limitée et temporaire. Le mythe de la garçonne est mal perçu dan les campagnes. Une évolution des mentalités La pratique religieuse décline ou se radicalise selon les individus (excès de pratiques compensatoires). Les valeurs fondatrices connaissent une érosion. L'édifice intellectuel est ébranlé, la crise de civilisation envisagée par Valéry et Zweig semble réelle. [...]
[...] Conclusion : Il faut nuancer l'importance des changements intervenus. L'aspiration est au retour à la normale, donc à avant. Le droit de vote féminin est rejeté par trois fois pendant l'entre deux guerres. La première guerre ne fait qu'accélérer les phénomènes, elle ne les crée pas. C'est, en un mot, une évolution, et non une révolution. [...]
[...] Le suffrage universel est étendu aux femmes dans plusieurs pays, comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni. Le phénomène de contagion démocratique est souvent éphémère dans les nouveaux états, qui ne résistent pas au nationalisme et/ou révisionnisme. Les avancées restent fragiles, la démocratie est menacée. Elle est menacée par le discrédit qui touche certaines forces politiques, surtout chez les vaincus. De nouvelles forces politiques issues de la guerre s'affirment. Le faible ancrage socioculturel de la démocratie dans certains états la rende fragile et fragilisée. [...]
[...] L'apparition de cet état communiste et du communisme modifie en profondeur le jeu politique. Le constat est fait de l'antagonisme irréductible entre le communisme et les principes démocratiques des grandes puissances. Cela entraine une recomposition au sein de la gauche ouvrière, ainsi qu'une structuration et la radicalisation de l'anticommunisme. On peut y voir une annonce de la bipolarité qui s'établit lors de la seconde moitié du 20ème siècle. André Fontaine ne fait-il pas débuter la guerre froide en 1917. Elle joue un rôle décisif dans l'affirmation de la dynamique du fascisme La « victoire mutilée » de l'Italie et le « diktat » allemand alimentent les nationalismes de revanche et le nationalisme exclusif, qui postule à la prééminence d'un groupe national ou d'un groupe racial, sensée légitimer la nécessité de forger un homme nouveau. [...]
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