La vie politique française de 1799 à 1870 est marquée par deux cycles où se succèdent respectivement une république, un empire, deux tentatives de restauration monarchique, une république et de nouveau un empire. Ce mouvement cyclique pousse à considérer dès lors le Premier et le Second Empire comme deux répétitions d'un régime politique par deux membres de la même famille.
Cependant, même s'il existe entre le règne de Napoléon Ier – de 1804 à 1815 – et celui de son neveu Napoléon III – de 1851 à 1870 – des similitudes, il n'en reste pas moins qu'il est impossible de les assimiler sans nuance.
Mais alors, dans quelle mesure l'Empire de Napoléon III n'est-il qu'une reprise plus tardive du règne de son oncle ?
[...] Sous le règne de Napoléon Ier c'est Fouché, ministre de l'Intérieur, qui doit s'occuper de ce domaine: l'interdiction est d'abord adressée à quelques départements sous un prétexte de sécurité nationale. Elle est ensuite généralisée pour servir la popularité de l'Empereur. Avec Napoléon III, le régime de la presse est aussi policier: tous les journaux sont menacés par des amendes ou encore des avertissements. En fait, la presse sous l'Empire doit célébrer le culte impérial pour être acceptée. D'autre part, les deux Empires font preuve d'opportunisme en ce qui concerne le domaine de la religion et du peuple. [...]
[...] D'une part, les deux empires sont marqués par leur tendance autoritaire. Sur le plan politique, le pouvoir législatif est affaibli et réduit à sa plus simple expression. Il est en effet à chaque fois si divisé que chaque chambre doit se partager des miettes du pouvoir. Sous le Ier empire, il n'existe pas moins de quatre chambres qui proposent, discutent ou votent des textes de loi. Pendant le Second Empire, le pouvoir législatif est séparé entre le Conseil d'Etat, le Sénat et le Corps législatif. [...]
[...] Il s'agit du Premier Consul pour Napoléon Bonaparte et du Président de la République pour Louis-Napoléon Bonaparte. C'est dans la légalité que les deux hommes s'installent pour pouvoir ensuite se présenter comme des sauveurs de la république qui leur a permis d'exister sur la scène politique. Leur objectif est alors d'augmenter leur popularité pour ne pas subir les soulèvements politiques après un coup d'Etat. Ainsi, tous les deux prennent le pouvoir par la force en tenant le rôle de sauveur de la République. [...]
[...] L'apogée de ce phénomène de libéralisation est le plébiscite du 8 mai 1870 qui fait de l'empire un régime parlementaire! A ce moment-là, l'écart est grand entre l'autoritarisme de départ et le vent de liberté qui souffle à la fin: même le droit de grève est octroyé en 1864. On aboutit ici à un paradoxe: Napoléon III est celui qui s'est montré le plus conciliant en acceptant peu à peu d'octroyer un système de liberté aux Français, mais c'est Napoléon Ier qui est vu comme le grand du règne. [...]
[...] Après le temps des victoires, la plus célèbre étant celle d'Austerlitz le 2 décembre 1805, vient le temps des défaites Wagram en 1809 puis Leipzig et Waterloo. C'est ce souvenir de la France comme grande perturbatrice de l'Europe (Chaunu) qui fascine les contemporains mais surtout les générations suivantes. Au contraire, Napoléon III a souhaité très tôt n'avoir aucune prétention de conquête comme en témoigne le discours de Bordeaux de 1852 où il déclare sa célèbre formule l'Empire, c'est la paix Mais, après l'attentat d'Orsini en 1858, il se rapproche de la cause italienne et souhaite aider à sa réunification. [...]
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