Dans les régimes totalitaires de l'entre deux guerres, la culture a été l'un des principaux instruments de lutte contre les démocraties libérales. L'art soviétique ne renie pas la règle, en tentant de glorifier le régime ou bien de définir les caractéristiques de l'homme nouveau, communiste. Les années 1930 ont été l'apogée de cette instrumentalisation de la culture par l'idéologie, qui se poursuivra bien après 1945 par le biais du jdanovchtchina.
Quelle place occupe la création artistique sous l'URSS ?
[...] Quelle place occupe la création artistique sous l'URSS ? Si la révolution entraîne un afflux d'avant-gardes, le temps de la Nouvelle Politique Economique (NEP) demeure une libéralisation partielle de la création artistique ( Dans un premier temps, la révolution entraîne de nouveaux artistes d'avant-gardes, comme Malevitch ou Eisenstein. La musique reflète également cette profonde effervescence : on retient les fameux ballets russes de Diagilev, la musique de Stravinski ou encore les chorégraphies de Nijinski Certes en 1917, la liberté artistique a été supprimée ; mais les passions nées des années de révolution et de guerre civile n'ont été qu'un terreau propice au développement d'inspirations nouvelles, et fécondes. [...]
[...] Sachant que l'art est contraint, définissons le réalisme socialiste Bien que celui-ci revendique une totale liberté aux artistes et écrivains, le comité central prend en main toutes les activités intellectuelles. Chaque œuvre doit exprimer l'objectif politique et social du parti. Aussi, Jdanov définira rigoureusement l'esthétique officielle du parti. Le dictionnaire philosophique a donc été spécialement conçu à cet effet : chaque œuvre doit être fidèle aux réalités de la vie (pénibilité), et l'artiste doit adopter un point de vue communiste. [...]
[...] La publication de LEF cessera en 1925. Nourri au lait du matérialisme historique conçu avant même la Révolution russe, le Proletkult peut, au contraire, être considéré comme la tentative d'appliquer pleinement à la création les théories marxistes et part d'une idée relativement simple : puisque la culture est fatalement bourgeoise (puisque liée à une idéologie bourgeoise), l'avènement triomphant du prolétariat dans les domaines technique, économique et idéologique doit engendrer naturellement une culture spécifique, prolétarienne. En 1918, Bogdanov, initiateur du Proletkult avait donc voulu encourager les classes populaires à substituer leur culture à celle des bourgeois. [...]
[...] Toutefois, certains artistes ont disposé d'un certain prestige grâce à l'art soviétisé. On retient : Gorki et Prokofiev ainsi que Ehrenbourg, Guénassimov et Platstov, ou encore Moukhina dans le domaine de la sculpture (l'ouvrier et la kolkhozienne). Avec l'arrivée de Staline au pouvoir, la création artistique tend à disparaître. Les excès de la politique d'encadrement de la création artistique vont faire disparaître les plus grands génies créateurs de l'époque. L'URSS aura bien du mal à retrouver sa vigueur artistique après la fin du stalinisme. [...]
[...] Les portraits des grands dignitaires du parti se situent tout en haut de la hiérarchie des arts plastiques, suivis par les représentations du travail ouvrier, puis le sport. Les paysages sont fréquents mais moins prestigieux. Le dogme du réalisme socialiste permet de hiérarchiser les oeuvres selon leur contribution aux objectifs dévolus à l'art. Le style est par conséquent rigide voire pesant. En d'autres termes, la création artistique semble avoir disparue. Il convient donc de préciser les conditions de cette instrumentalisation de l'art. Notons que le domaine de la création artistique a été exposé aux nombreuses purges qui ont meurtri le pays. [...]
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