Trois périodes semblent se détacher dans le champ d'étude : une première, de 1922 à 1926, où la prudence s'impose et où Mussolini gagne ses lettres de crédit, une seconde, de 1926 à 1936, au cours de laquelle le Duce devient un acteur incontournable et une dernière, de 1936 à 1940, qui voit Mussolini s'engager aux côtés de l'Allemagne, mais plus par raison que par cœur
[...] Malgré sa volonté intime de quitter le Führer car il ne correspondait plus à ses attentes, son respect de la parole donnée et de ses engagements le força à rester dans le giron nazi. N'avait-il pas dit à Berlin en 1937 lors d'un rassemblement monstre : quand le fascisme a un ami, il marche avec cet ami et jusqu'au bout ? Tout était donc possible avec Mussolini si les propositions des autres puissances étaient en adéquation avec l'idéal de grandeur et de puissance qu'il voulait incarner pour l'Italie. [...]
[...] Une politique de "bon voisinage" avec les démocraties Préparant la mise en place du régime fasciste, Mussolini doit éviter les contentieux internationaux. Aussi laisse-t-il Contarini, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, poursuivre la politique libérale du comte Sforza. Ses vues sur les Balkans et l'Europe danubienne, ainsi que dans la Méditerranée, ne manquent pas de froisser France et Angleterre. Mais il se montre conciliant en appuyant l'invasion de la Ruhr en 1923 et en faisant mine de suivre le système de détente international établi à Locarno, mais pour lui : "il s'agit d'une convalescence, surtout financière."(Il Popolo d'Italia). [...]
[...] Rome et le Duce au centre du monde ? (1926-1936) A. Mussolini s'impose peu à peu comme un acteur incontournable Pour satisfaire son pays maintenant mis au pas (lois fascistissimes et départ de Contarini en 1926) Mussolini, déçu par l'attitude des démocraties dans les questions coloniales, va changer de cap en renonçant à un révisionnisme d'expansion pour devenir le champion du révisionnisme des vaincus. Il établit un protectorat sur l'Albanie par les traités de Tirana de 1926 et 1927 et encercle la Yougoslavie pro-française par des alliances avec ses voisins. [...]
[...] Chamberlain l'apprécie : tous deux signent un accord colonial sur l'Éthiopie en 1925 et l'Angleterre pousse Mussolini dans la voie de la contestation de la France dans sa politique continentale. Ainsi le Duce est-il encouragé dans sa politique balkanique où il se rapproche de la Yougoslavie pro-française pour régler la question de Fiume et des Italiens de Dalmatie (Pacte de Rome en janvier 1924 et accords de Nettuno en juillet 1924). Mais si Mussolini semble suivre la voie de la conciliation il n'en reste pas moins un agitateur qui n'hésite pas à utiliser la force pour se faire respecter et briller par un coup d'éclat : tel Janus il est capable de signer un accord et de le torpiller tout de suite après (conférence de Washington sur les armements navals, esprit de Genève sont raillés par le dirigeant fasciste dans les années 20). [...]
[...] Pouvait-on s'entendre avec Mussolini ? Introduction Les contradictions ne manquent pas dans la sinueuse carrière de Mussolini : anticlérical signant les accords du Latran, anticolonialiste conquérant l'Éthiopie, socialiste métamorphosé en nationaliste à tous crins. La personnalité du Duce est donc au centre du sujet, car ses contradictions vont l'amener à de multiples retournements et ce, au gré des évènements de l'Entre-Deux Guerre. Tour à tour courtisan et courtisé, le champ d'étude de son action s'étend de 1922 avec son arrivée au pouvoir et ses premières sorties fracassantes, à 1940 où il s'engage définitivement aux côtés de l'Allemagne. [...]
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