Le débat sur la politique extérieure de Mussolini est particulièrement dense depuis les années 1970 car les enjeux qu'il implique sont décisifs. Juger la politique étrangère de Mussolini, c'est à la fois juger l'homme et la nature fondamentale du régime ; déclarer que Mussolini aurait pu s'allier avec les dictatures contre Hitler, c'est forcément remettre en cause la diplomatie française et britannique
[...] D'autre part, il développe l'idée d'une similarité des programmes nazis et fascistes (mêmes si les idées de Mussolini étaient beaucoup moins systémiques que celles d'Hitler). Pour Mussolini et Hitler, la domination intérieure et l'expansion extérieure sont intimement liées, et ils envisageaient une alliance pour détruire l'ordre mondial. A la présentation de ces deux thèses les plus extrêmes, il convient d'adopter une démarche plus analytique qui fera intervenir d'autres auteurs. Quels moteurs de la politique extérieure de Mussolini ? Idéologie, opportunisme ou réalisme de la politique extérieure de Mussolini ? [...]
[...] Une alliance possible avec les démocraties ? On peut énumérer les raisons plus ou moins objectives qui tendraient à rapprocher Mussolini d'Hitler ou des démocraties. Ainsi, parmi les facteurs poussant Mussolini vers Hitler, on peut citer une certaine culture et idéologie commune, le mépris de Mussolini pour les nations " ploutocratiques " décadentes, l'obstacle français à la révision des traités, les antagonismes d'intérêts avec les démocraties en Méditerranée et en Yougoslavie ainsi que la glorification de la guerre (contraire à l'esprit de Genève). [...]
[...] Knox et la " Common destiny " L'analyse de Knox repose entièrement sur cette parole de Mussolini en 1936 : " Between Germany and Italy, there exist a community of destiny ; they are congruent cases ! C'est l'idée que depuis son arrivée au pouvoir, l'Italie devait s'allier avec l'Allemagne révisionniste pour réaliser son rêve impérial et qu'elle a été en position d'attente jusqu'en 1936 à cause de plusieurs facteurs : la force de l'establishment italien (le roi, les diplomates et les généraux) uni contre le risque, la dépendance économique en capitaux et matières premières et le contexte international qui interdit la force jusqu'en 1933. [...]
[...] Mais la résistance d'Eden à ses tentatives de conciliation, et surtout son refus d'entériner la conquête italienne ont poussé Mussolini dans les bras d'Hitler. L'approfondissement de l'axe Rome-Berlin Si pour la plupart des auteurs, tout est joué après la guerre d'Ethiopie ou la guerre d'Espagne, l'analyse de la politique extérieure de Mussolini de 1936 à 1940 peut cependant accréditer la thèse que l'on pouvait détacher Mussolini d'Hitler avant. Milza met d'abord en avant le fait que Mussolini considérait ce rapprochement comme un moyen de pression auprès des gouvernements français et britanniques pour une attitude plus conciliante et la reconnaissance de l'empire. [...]
[...] Pouvait-on détacher Mussolini d'Hitler ? Introduction Le débat sur la politique extérieure de Mussolini est particulièrement dense depuis les années 1970 car les enjeux qu'il implique sont décisifs. Juger la politique étrangère de Mussolini, c'est à la fois juger l'homme et la nature fondamentale du régime ; déclarer que Mussolini aurait pu s'allier avec les dictatures contre Hitler, c'est forcément remettre en cause la diplomatie française et britannique. Pour résumer les grandes traits de l'historiographie sur le sujet " Pouvait- on détacher Mussolini d'Hitler Il faut distinguer plusieurs phases : dans les années 1960-1970, les auteurs s'accordent pour voir dans Mussolini un dictateur qui ne valait guère mieux qu'Hitler et dont l'alliance avec ce dernier était inéluctable. [...]
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