Populismes, Amérique latine, régimes latino-américains, Argentine, Ernesto Laclau, développement de l'Amérique latine, néopopulismes, Chavez, morale, Fregosi, Cristina Kirchner, politiques sociales, Perón, Getulio Vargas, transformation sociale, Alain Touraine, populisme macroéconomique, Alain Rouquié, Ludolfo Paramio, Mauricio Macri
Employée pour qualifier les partis d'extrême-droite comme le Front National en France mais aussi des mouvements de gauche tels que Podemos en Espagne, souvent avec excès et sans définition précise, la notion de populisme resurgit depuis quelques années dans l'analyse politique en Europe. Ce phénomène très complexe, sujet à de nombreuses interprétations, parfois contradictoires, peut avoir des significations différentes selon les espaces géographiques et culturels concernés. Nous allons ici étudier le cas de l'Amérique latine, tenter de définir les populismes qui la traversent de manière récurrente, et en observer les conséquences sur son développement.
Le terme "populisme" est souvent considéré péjorativement dans l'histoire contemporaine latino-américaine, mais nous allons l'étudier dans une perspective plus neutre et analytique. Nous allons traiter le populisme non pas comme un mouvement, mais comme une façon d'exercer le pouvoir, marqué par une relation politique très forte et sans intermédiation entre le leader et le peuple, ainsi que par une pratique discursive qui s'articule autour de ce peuple, dans le but de susciter l'adhésion totale d'une masse hétérogène.
[...] Rouquié (Amérique Latine. Introduction à l'Extrême-Occident, 1987). La concentration temporelle dans les années 1930 à 1950 des populismes de Juan Domingo Perón (Argentine), Getulio Vargas (Brésil) et Velasco Ibarra (Équateur), voire de Lazaro Cardenas (Mexique), légitime cette interprétation. Dans cette approche historique, le populisme serait donc intimement lié à une période et à des régimes précis, et ne serait pas atemporel. Si ces études faisant du populisme une manifestation temporaire étaient justifiées lorsqu'elles ont été publiées dans les années 1980, les récentes évolutions ont montré l'émergence de nouveaux populismes en Amérique latine, notamment au Venezuela, en Bolivie ou en Équateur. [...]
[...] Ainsi, en pensant le populisme comme une relation politique ou une pratique discursive, ce concept peut voyager dans le temps. Il conviendrait alors, au regard des différentes expériences que nous allons étudier, de parler de au pluriel et non de En effet, le populisme étant analysé ici comme une façon de faire de la politique, il peut être de droite comme de gauche, progressiste ou réactionnaire, réformateur ou conservateur. Le péronisme, par exemple, a été tout cela en même temps, augmentant la protection sociale tout en consolidant un système de relations inégalitaires (Victor Armony, « Populisme et néo-populisme en Argentine : de Juan Perón à Carlos Politique et sociétés, 2002). [...]
[...] Cette place centrale du peuple dans la politique est inhérente aux régimes populistes de gauche, qui constituent la majorité des populismes latino- américains. De nos jours, Chavez ou Correa adoptent des politiques très similaires, toujours destinées à promouvoir le peuple et ses droits. En Équateur par exemple, ont été adoptées en 2011 des réformes renforçant le droit du travail et instaurant une gratuité des soins. En somme, pour les populismes latino-américains, l'État est un instrument de la volonté populaire (Marcos Novaro, ibid). [...]
[...] Les populismes ont-ils favorisé ou freiné le développement de l'Amérique latine ? Employée pour qualifier les partis d'extrême droite comme le Front National en France, mais aussi des mouvements de gauche tels que Podemos en Espagne, souvent avec excès et sans définition précise, la notion de populisme resurgit depuis quelques années dans l'analyse politique en Europe. Ce phénomène très complexe, sujet à de nombreuses interprétations, parfois contradictoires, peut avoir des significations différentes selon les espaces géographiques et culturels concernés. Nous allons ici étudier le cas de l'Amérique latine, tenter de définir les populismes qui la traversent de manière récurrente, et en observer les conséquences sur son développement. [...]
[...] Ce patriotisme économique est également caractérisé par un rejet de la domination étrangère et par la nationalisation des services publics. Perón, encore : c'est l'Etat qui contrôle l'économie au bénéfice du peuple, ou ce sont les grandes corporations au préjudice de celui-ci ». Les populismes de gauche contemporains restent dans la lignée du péronisme. La priorité des Chavez, Morales et autre Maduro est d'obtenir la fin de la subordination du pouvoir national face aux pressions étrangères pour encourager la production intérieure et la création d'emplois pour les membres de la communauté populaire nationale. [...]
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