URSS Union des Républiques Socialistes Soviétiques, Staline, Khrouchtchev, Gorbatchev, système totalitaire, totalitarisme
L'essentiel de la seconde moitié du XX? siècle est marqué dans les relations internationales par l'affrontement de deux modèles politiques et économiques, les États-Unis et l'URSS, respectivement démocratie libérale d'économie de marché et système totalitaire d'inspiration communiste ; un affrontement connu sous le terme de « Guerre Froide », qui ne se traduira jamais par un conflit ouvert, mais par une guerre d'influence qui se manifestera dans les domaines de l'armement et de guerres périphériques, telles que la Guerre de Corée qui s'achève en 1953, l'année même où démarre notre étude.
[...] Sans remettre en cause le système communiste, Khrouchtchev va cependant tenter d'en éliminer les aspects les plus abusifs. L'une de ses politiques les plus connues est sa politique dite de « déstalinisation », visant à remettre clairement en cause le culte de Staline, y compris en en reconnaissant les excès : celle-ci passe d'abord, sur le plan interne, par des politiques d'amnistie des anciens opposants de son prédécesseur et la fermeture progressive des camps de prisonniers, ainsi que par une contestation plus franche de la politique de ce dernier, qui n'aurait selon Khrouchtchev pas été aussi infaillible qu'il ne le prétendait pendant la Seconde Guerre mondiale, et ne mériterait par conséquent le maintien du culte de la personnalité qui lui est associé, qui va donc être retiré entre autres des manuels scolaires ou des paroles de l'hymne soviétique. [...]
[...] Nous montrerons donc en quoi les politiques menées par deux des successeurs de Staline à la tête de l'URSS, Khrouchtchev et Gorbatchev, vont avoir pour effet d'assouplir le système totalitaire soviétique dans la seconde moitié du XXème siècle, préludant involontairement à sa disparition ? Pour ce faire, nous nous intéresserons dans un premier temps à la politique de Khrouchtchev, pour définir en quoi celle-ci, si elle reste ferme notamment dans les relations internationales, peut être considérée comme ayant vocation à réformer certains excès de l'époque stalinienne. [...]
[...] Il faut cependant garder une lecture éclairée des limites de cette politique qui pourrait apparaître comme progressiste pour l'époque : à aucun moment Khrouchtchev n'envisage ni de sortir du système dictatorial présent dans l'idéologie communiste, ni de réduire la pression exercée sur ses alliés malgré eux. L'écrasement de l'insurrection de Bucarest prouve ce maintien de la politique de la force au sein de son bloc, de même que la construction du Mur de Berlin (1961) comme la crise cubaine (1962). [...]
[...] Très différente est la politique de Gorbatchev : il ne rompt en effet plus avec son successeur, mais avec l'ensemble de l'organisation du système soviétique, jugé, non sans pertinence, inefficace économiquement, et qu'il va tenter de modifier profondément, par des mesures clairement libérales ; or, ce développement de droits politiques économiques remet fondamentalement en cause la gestion totalitaire du pays, qui doit justement s'appuyer sur l'absence de ces libertés. Il n'est donc pas si étonnant que les réformes de Gorbatchev n'assouplissent pas seulement le totalitarisme soviétique, mais en provoquent l'éclatement. Peut-être parce que l'économie soviétique était trop exténuée pour pouvoir être simplement réformée. [...]
[...] Toujours est-il qu'elle impliquera un nouveau départ de zéro pour la Russie et les autres anciennes républiques soviétiques ou alliés communistes, le totalitarisme stalinien cessant pratiquement partout d'exister. [...]
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