Au début du XXème siècle, Leroy Beaulieu, théoricien de l'expansionnisme, écrit : " Le XIXème siècle a été l'age héroïque de la colonisation, il se pourrait que le XXème siècle soit l'age de la critique ". Pourtant, ce qui s'avéra être une prophétie ne peut être considérée que comme une boutade en 1919. La Première Guerre Mondiale, qui se termine, a certes ébranlé le monde, mais les empires coloniaux des pays de l'Entente n'ont pas crée à leurs métropoles, même dans les moments les plus graves, de difficultés sérieuses. La domination de 200 millions d'européens sur plus de 700 millions de sujets semblait donc incontestée, et le partage des dépouilles des vaincus, Allemagne et Empire ottoman, permettait de régler certains contentieux. Pour la première fois, les colons avaient été engagés de façon massive au côté des métropoles dans un conflit qui n'était pas le leur. LA Grande Guerre marque donc une importante inflexion de l'histoire coloniale. Les opinions et les pouvoirs publics métropolitains se rendent compte du potentiel économique et stratégique que représentent les Empires. Et ceci permet à la promotion de l'idée coloniale de trouver un réel écho. De même, l'enseignement accorde une place croissante au monde colonial tandis que les expositions coloniales glorifient la colonisation. Mais l'activité d'administrateurs qui imposaient la paix et soumettaient les populations à des obligations avait à la longue une action sur le développement d'un sentiment de communauté, s'affirmant sur les limites tracées par le partage européen. Et ce sont donc les européens eux-mêmes qui ont donné des frontières politiques aux futurs nationalismes. Suite à la Première Guerre Mondiale, on peut donc se demander si les puissances coloniales européennes vont décider de mener les mêmes politiques qu'avant le conflit et surtout si elles vont le pouvoir. Car si la prise de conscience des européens a amené à définir des liens politiques nouveaux, ces politiques ne s'en sont pas moins heurtées à l'essor des mouvements nationaux.
[...] Conclusion Néanmoins, il convient pour conclure de ne pas trop grossir le trait ? En effet, à la veille de la Deuxième Guerre Mondiale, malgré le malaise et les difficultés rencontrées dans nombre de colonies, l'opposition n'apparaît encore que comme le fait d'une minorité. La confiance que l'Europe a en ses valeurs et en ses créations coloniales demeure malgré le développement des mouvements anti coloniaux et anti occidentaux. En effet, les puissances impériales ne contrôlent-elles pas toujours le tiers de la population du globe et les des territoires ? [...]
[...] L'Empire Britannique se transforme alors en une zone commerciale entourée d'une barrière extérieure (au sein de laquelle les échanges sont facilités entre associés). La France, les Pays Bas, la Belgique font de même. La constitution d'une zone sterling et d'une zone franc favorise les échanges impériaux. Ainsi, l'Empire devient le premier partenaire commercial de la France dès 1935. Et ce système de préférence favorise le développement des colonies. II . qui se heurtent à l'essor des mouvements nationaux A. trois modèles théoriques de politique coloniale Ces liens politiques nouveaux résultent en majeure partie de trois grands modèles théoriques de politique coloniale. [...]
[...] Les opinions et les pouvoirs publics métropolitains se rendent compte du potentiel économique et stratégique que représentent les Empires. Et ceci permet à la promotion de l'idée coloniale de trouver un réel écho. De même, l'enseignement accorde une place croissante au monde colonial tandis que les expositions coloniales glorifient la colonisation. Mais l'activité d'administrateurs qui imposaient la paix et soumettaient les populations à des obligations avait à la longue une action sur le développement d'un sentiment de communauté, s'affirmant sur les limites tracées par le partage européen. [...]
[...] Jusqu'en 1913, seule la Grande Bretagne investit massivement dans ses colonies, et les capitaux sont surtout d'origine privée, alors que pour la France, ils sont plutôt d'origine publique. Pour affronter la crise, les puissances coloniales se replient donc sur leurs Empires. Et à l'instar de la Grande Bretagne qui tient régulièrement des conférences impériales, la conférence économique de la France métropolitaine et d'Outre mer de 1935 cherche à renforcer la cohésion de l'Empire. Les résultats sont minces, mais la volonté impériale est indéniable. [...]
[...] Des partis nationalistes variés apparaissent donc et tentent de prendre le contre pied des politiques coloniales menées par les européens. Ainsi, en Inde, le Parti du Congrès crée en 1885, suit Gandhi, son inspirateur, dans ses campagnes non violentes de désobéissance civile et de boycott des produits anglais à partir de 1920. Des concessions seront faites et un nouvel India Act est accordé en 1935. En Tunisie, l'objectif du Néo Destur (crée en 1934) de Bourguiba et l'indépendance du pays et ses moyens sont le boycott des produits français et le refus de l'impôt. [...]
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