Ce discours est daté du 6 juin 1889, et a été prononcé devant les députés de la Chambre et est cité dans l'ouvrage de Michel Mopin, Les grands débats parlementaires de 1875 à nos jours. En 1889, c'est le temps des crises, le boulangisme a éclipsé les républicains au profit des monarchistes et des bonapartistes. Pourtant, celui-ci s'effondre en avril 1889 avec la fuite de son chef, le général Boulanger, en Belgique. Très vite, il va y avoir une reprise en main des républicains et une envie de consolider rapidement et durablement la République en France.
L'orateur est Jules Ferry, homme né en 1832, membre du gouvernement de 1879 à 1885 et député des Vosges, de 1871 à 1889. C'est un républicain opportuniste, qui veut ancrer la République dans le pays par des réformes mesurées. Les républicains opportunistes dominent la vie politique locale et se font aussi appeler « républicains de gouvernement ». On les nomme opportunistes car ils veulent des réformes opportunes, qui conviennent aux français. Issu d'une famille protestante, Jules Ferry est un libre-penseur qui se caractérise par son anticléricalisme ( la presse cléricale lui donne le nom de «Ferry sans Dieu» ).Sa carrière politique commence le 6 mai 1869 lorsqu'il est élu député de la 6e circonscription de la Seine. A cette époque il réclame la séparation de l'Église et de l'État. En 1870, il lutte pour l'éducation du peuple et veut des réformes sur l'enseignement. Peu à peu, il fait figure d'opposant au sein de la gauche républicaine contre le Second Empire de Napoléon III et c'est lui qui proclame l'avènement de la troisième République le 4 septembre 1870 à l'Hôtel de ville de Paris. Lors du siège de Paris qui débute le 18 septembre, il est maire de la ville (18 novembre 1870) et est chargé du ravitaillement. Sa mauvaise gestion de ce ravitaillement lui vaudra le surnom de «Ferry famine» et sera l'un des facteurs à l'origine de la Commune. Il va être haït par la population et sera la cible de deux attentats, l'un à la chambre le 10 décembre 1887 et l'autre dans Paris le 20 mars 1888. Il est ministre de l'Instruction Publique de 1879 à 1882. C'est durant son ministère qu'il fera des réformes sur l'enseignement, notamment en 1881 et 1882 et les lois sur l'école laïque, gratuite et obligatoire.
C'est un ardent défenseur de l'éducation de la population et de l'école laïque, qui seront les œuvres
de sa vie, et pour lesquelles il luttera jusqu'à sa mort en 1893. Bien qu'ayant eu un rôle politique de premier plan dans l'avènement et la consolidation de la IIIe République, il quitta la vie politique «détesté par une partie de la gauche et haï par la droite monarchique et cléricale».
Ce discours de Jules Ferry est un éloge fait aux avances et aux réussites concernant l'éducation sous la Troisième République.
[...] Ouvrages généraux: Démier Francis, La France du XIXe siècle, 1814-1914, Le Seuil «Point» Mayeur Les débuts de la Troisième République 1871-1898, Le Seuil, «Nouvelle histoire de la France contemporaine» Ouvrages spécialisés: Sur la vie de Jules Ferry: Gaillard Jules Ferry, Fayard Ozouf Mona, Jules Ferry, Bayard Centurion, Les Grands Hommes D'état pages. Sur l'éducation et la République, Jules Ferry et l'éducation: Buisson Ferdinand, Éducation et République, Paris, Kimé pages. Darcos Xavier, L'école de Jules Ferry, Paris, Hachette pages. Lelièvre Claude, Jules Ferry, la République éducatrice, Paris, Hachette pages. [...]
[...] L'État, artisan de l'éducation: En effet, l'État a permit un développement du système éducatif et a participé activement à sa consolidation, comme nous le montre la ligne 2 («l'œuvre scolaire de la République»). Les didascalies des lignes nous montrent que le centre et la gauche sont partisans de cette politique scolaire avec diverses exclamations, applaudissements et assentiments. Cette gauche et ce centre correspondent aux républicains, notamment les républicains opportunistes (majoritaires à la chambre jusqu'à la fin du XIXe siècle) mais aussi les socialistes qui ne seront une force parlementaire qu'à partir de 1890. Par conséquent, il y a une majorité de députés qui approuvent cette politique et soutiennent Jules Ferry. [...]
[...] En 1833, la loi Guizot crée une école primaire supérieure dans chaque chef-lieu d'arrondissement et une école normale d'instituteurs dans chaque chef-lieu de département ; elle maintient l'instruction religieuse et confirme la légalité des écoles privées. En 1850, la loi Falloux réaffirme la liberté de l'enseignement au profit de l'Église, mais oblige les communes de plus de 800 habitants à ouvrir une école primaire pour les filles. Nous pouvons maintenant nous demander, dans une dernière partie, si la politique scolaire de Jules Ferry recueille tous les suffrages. III Une œuvre scolaire critiquée. [...]
[...] A cette époque il réclame la séparation de l'Église et de l'État. En 1870, il lutte pour l'éducation du peuple et veut des réformes sur l'enseignement. Peu à peu, il fait figure d'opposant au sein de la gauche républicaine contre le Second Empire de Napoléon III et c'est lui qui proclame l'avènement de la troisième République le 4 septembre 1870 à l'Hôtel de ville de Paris. Lors du siège de Paris qui débute le 18 septembre, il est maire de la ville (18 novembre 1870) et est chargé du ravitaillement. [...]
[...] En conséquence, les lois Ferry de 1880, notamment en matière de gratuité et de laïcité sont redevables aux idées exposées par Condorcet. La seule différence concrète avec les républicains de 1880 est que Condorcet assigne à l'école la mission d'instruire alors que Ferry lui demande d'éduquer. De la ligne 26 à la ligne 30, Ferry défend les hommes de la Révolution; il pense qu'il ne faut en aucun cas reprocher à la Révolution d'avoir échouée dans certaines entreprises est un peu de mode[ . ] de reprocher à la Révolution française et aux hommes de 1789 l'avortement de beaucoup d'espérances» l.27,28,29). [...]
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