Entre août 1830 et février 1848 - les dates de la Monarchie de Juillet - la France a regagné une place d'envergure sur la scène européenne. Elle avait perdu cette place après le Congrès de Vienne de 1815, marquant le triomphe des monarchies absolutistes sur le continent. Durant cette période le ministère des affaires étrangères français a changé 16 fois de main.
Les ministres qui se sont succédés ne se sont pas tous revendiqués du même courant diplomatique. En effet, les libéraux ont oeuvré pour la paix en Europe tout en ouvrant la France à de nouvelles alliances ; ils sont parvenus à modifier pacifiquement l'ordre européen. À ces tenants du libéralisme prônant l'ouverture se sont opposés d'autres, plus conservateurs. Le conservatisme en politique extérieure pourrait se caractériser par l'immobilisme diplomatique, l'acceptation d'un ordre institué pendant le Premier Empire, mais aussi la conservation d'un esprit revanchard et belliqueux.
Quels sont les éléments qui nous montrent que la politique extérieure de Louis-Philippe a bien oscillé entre libéralisme et conservatisme ?
[...] Les Français tolèrent que les Autrichiens répriment l'insurrection de Cracovie. Puis la France demande à la Suisse d'expulser les réfugiés politiques. La Suisse qui accueillait les révolutionnaires d'Europe était un foyer de troubles non loin de Vienne, ce qui menaçait la monarchie. C'est donc une France paradoxalement contre-révolutionnaire et conservatrice qui se révèle à travers cette prise de position. La France rompt partiellement avec la volonté pacificatrice franco-anglaise. LP tentera en effet de consolider ses positions en Algérie pour amoindrir l'influence sur la Méditerranée de l'Angleterre, son détroit de Gibraltar et sa Sicile. [...]
[...] Elle accepte donc de subir la diplomatie des autres pays. La France n'a pas du tout pris position et s'est contentée dans une posture très conservatrice d'accepter l'ordre établi, ce n'est plus de la non- ingérence comme dans le cas belge. Dès lors en 1840, Lord Palmerston, ministre des affaires étrangères anglais, se méfie de la France et soupçonne des alliances secrètes cachées des Anglais. Les puissances européennes n'excluent plus alors de décider sans consulter la diplomatie française jugée trop conservatrice et apathique. [...]
[...] Mais le retour de Guizot, cherchant le compromis entre ces deux tendances et les deux alliés anglais et autrichien, permit à la France de vaincre Abd El-Kader et de prendre possession de l'Algérie et surtout de dénouer enfin les vieilles alliances conclues lors du congrès de Vienne. Bibliographie indicative Louis-Philippe, le prince et le roi : La France entre deux révolutions de Munro Price et Isabelle Hausser (Broché - 23 septembre 2009) Histoire de Louis-Philippe d'Orléans et de l'Orléanisme de J. [...]
[...] Le conservatisme en politique extérieure pourrait se caractériser par l'immobilisme diplomatique, l'acceptation d'un ordre institué pendant le Premier Empire, mais aussi la conservation d'un esprit revanchard et belliqueux. Voyons maintenant quels éléments nous montrent que la politique extérieure de LP a bien oscillé entre libéralisme et conservatisme. Dans un premier temps, nous verrons comment la diplomatie française a modifié progressivement l'ordre européen par la diplomatie, puis dans un second voyons le tournant conservateur que la diplomatie française prit en 1835. Enfin, interrogeons-nous sur le retour de Guizot au ministère de 1840 à 1848. [...]
[...] En effet en 1834 le RU décide sans consultation de la France de soutenir l'Espagne dans sa lutte contre les dissidents absolutistes portugais. Ces trois pays concluent alors une triple alliance. Le traité sera peu après étendu à la France, sous la pression de Talleyrand ambassadeur à Londres, ce qui le transformera en une quadruple alliance. La France voit alors la nécessité de s'ouvrir à d'autres pays que l'Angleterre, car une alliance unique avec ce pays peut ne pas être durable. [...]
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