Les années 30 marquent l'ère des déceptions, mais aussi celle des illusions. C'est sans doute au Royaume-Uni que c'est le plus flagrant. La sensation du déclin est dominante; déclin moral, militaire, économique...Cette impression est à la fois partagée par l'opinion publique, mais aussi, et c'est un fait décisif, par les plus hautes autorités de l'Etat ainsi que par une majorité des membres de l'administration, des officiers de l'Etat Major aux diplomates . Elle guide la vie du Royaume-Uni durant la période, et lui impose même ses choix. Le pacifisme, le révisionnisme en sont les traits marquants, ceux qui constituent les fondements de l'action politique britannique, en particulier de sa diplomatie. la politique étrangère est en effet la plus dépendante de cet état d'esprit qui va la mener des premières démissions jusqu'aux graves compromissions de l'appeasement, avant de se résoudre à la guerre. C'est pourquoi on pourra étudier comment cette impression de déclin a dicté la prudence du début des années trente, puis a conduit à se reposer sur un appeasement poussé à l'extrême.
[...] Certes elle n'eut pas la force d'interdire les bureaux d'engagement dans les Brigades Internationales, mais beaucoup de politiques se réjouissaient de la victoire de Franco et de la défaite des communistes. D'ailleurs, si le gouvernement de Franco ne fut reconnu qu'en 1939, un de ses missaires siégeait depuis longtemps à Londres. La réalité des démissions de l'appeasement: faut-il faire le procès de Neville Chamberlain ? Neville Chamberain, Premier Ministre après le départ de Baldwin, occupa aussi les fonctions de Ministre des Affaires Etrangères après la démission de Eden. [...]
[...] Les limites de son action sont déjà perceptibles: le poids des Etats-Unis, en dépit de son isolationnisme de façade, est bien réel, et la diplomatie britannique est obligée d'en tenir compte, surtout en Extrême-Orient. La crise économique. le Royaume-Uni est assez durement touché. Le gouvernement doit réduire son budget, dont celui de l'armement. La suprématie militaire repose sur des bases fragiles. Les membres de l'Etat Major en sont conscients, et ils sont très pessimistes. B. L'influence de l'opinion publique sur les orientations de la diplomatie Le révisionnisme. C'est la volonté de modifier les traités de l'après- guerre, essentiellement celui de Versailles. [...]
[...] La presse. Elle est majoritairement révisionniste et s'en fait l'apôtre à chaque fois qu'une décision diplomatique se profile. Il s'agit surtout du Times qui n'hésite pas à faire valoir le caractère légitime des prétentions allemandes. Le pacifisme. Une majorité d'anglais est pacifiste, c'est-à-dire antimilitariste, hostile à la course aux armements, anti-belliciste. L'existence de plusieurs mouvements montre la vigueur de ce sentiment: "No War Movement", "Association pour la SDN" . mise en avant de valeurs morales humanistes, critique des industries d'armement accusées d'avoir poussé à la guerre. [...]
[...] La politique étrangère du Royaume-Uni dans les années 30 Introduction Les années 30 marquent l'ère des déceptions, mais aussi celle des illusions. C'est sans doute au Royaume-Uni que c'est le plus flagrant. La sensation du déclin est dominante; déclin moral, militaire, économique . Cette impression est à la fois partagée par l'opinion publique, mais aussi, et c'est un fait décisif, par les plus hautes autorités de l'Etat ainsi que par une majorité des membres de l'administration, des officiers de l'Etat Major aux diplomates. [...]
[...] La constitution de la politique d'appeasement. La crise mandchoue convainc les gouvernants britanniques d'adopter une politique extérieure systématiquement réaliste. Cela passe notamment par le développement, quoique encore timide, des relations avec l'URSS entreprises dès 1929. Définition de l'appeasement (Paul Kennedy, Strategy and Diplomacy): "la politique de résolutions des querelles internationales par l'acceptation et la satisfaction de griefs au prix d'une négociation et de compromis raisonnables, en éliminant ainsi le recours à un conflit armé qui aurait été coûteux, sanglant, et peut-être très dangereux." Il y a deux axes de lecture à l'appeasement: d'abord la croyance que l'on peut toujours, à force de négociations, parvenir à un compromis acceptable; ensuite que tout est préférable à un conflit armé qui ne doit être envisagé que comme une alternative extrême. [...]
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