La perte de son Premier empire colonial entérinée par le congrès de Vienne (1815 : rétablit les frontières d'avant 1789) fait douter la France de sa capacité à coloniser. De son ancienne splendeur elle ne conserve que les Antilles, la Guyane, les comptoirs des Indes et du Sénégal. C'est presque par hasard et grâce à l'obstination du général Burgeaud qu'elle a fait la conquête de l'Algérie à partir de 1830, puis impose son protectorat au Cambodge. Mais la défaite de 1870 semble mettre un terme à ces aventures.
Au moment où elle se déclenche vers 1880, la seconde phase de colonisation n'apparaît pas comme le résultat d'un mouvement historique ou d'une nécessité vitale. Elle résulte de la rencontre de diverses motivations. Dans la gauche républicaine apparaît progressivement l'idée que l'image de la France peut se reconstruire hors de ses frontières, grâce à la conquête d'un empire colonial, qui lui permettrait de retrouver sa "fierté nationale". En 1872, Léon Gambetta déclare : "Pour reprendre véritablement le rang qui lui appartient dans le monde, la France se doit de ne pas accepter le repliement sur elle-même. C'est par l'expansion, par le rayonnement dans la vie du dehors, par la place qu'on prend dans la vie générale de l'humanité que les nations persistent et qu'elles durent ; si cette vie s'arrêtait, c'en serait fait de la France".
[...] La promotion de l'idée coloniale trouve un réel écho dans la presse. Une majorité de la population identifie l'Empire à la France. Cependant, l'adhésion n'est pas totale. En 1939, un sondage de l'IFOP indique que 40% des Français seulement sont disposés à se battre plutôt que de céder une partie des possessions coloniales. Le Plan Sarraut en 1921 (Albert Sarraut ministre de colonie de 1920 à 1924 est alors une des personnalités les plus représentatives du Parti radical. Auteur d'un ouvrage sur la Mise en valeur des colonies françaises, éditées en 1923, il peut apparaitre après la disparition d'Eugène Étienne comme l'un des chefs les plus écoutés de ce qui constitue toujours le Parti colonial dans les assemblées parlementaires de l'entre-deux-guerres.) et le Plan Tardieu en 1929 accordent des aides aux investissements coloniaux. [...]
[...] D'abord, voir le retour progressif de l'idée de colonisation La grande politique La fin de l'entreprise coloniale et la montée des nationalismes. D'une politique coloniale frileuse à la colonisation émancipatrice Un Nationalisme de vaincu En 1871 la France accuse la défaite contre la Prusse (en juillet 1870, Napoléon III entreprend une guerre mal préparée contre la Prusse qui le conduit rapidement à la défaite) Armée française mal préparée et commandement déficient Le sentiment national est devenu pour beaucoup de Français un sentiment de repli frileux et vaguement inquiet sur l'hexagone et pour certains d'entre eux, sur ses prolongements au-delà des mers. [...]
[...] Le salut de la France par la reprise de la colonisation, prôné par la Gauche ne fait cependant pas l'unanimité. On constate une opposition constante de la droite et des radicaux comme Clémenceau qui accuse la politique coloniale de couter trop cher et de détourner la France de la revanche. Clemenceau demande au gouvernement l'arrêt des expéditions coloniales sans succès. Après 1900 la droite et les radicaux se rallient progressivement à la politique coloniale. Et en 1902 le radical Gaston Doumergue (Président de la Rep de 24-31) devient ministre des colonies. L'opinion publique va rallier la cause coloniale. [...]
[...] (Sans doute l'hostilité envers l'Allemagne était-elle déjà sensible avant la première crise marocaine. L'humiliation subie en 1871, les souvenirs de l'invasion, l'amputation du territoire ont entretenu pendant les deux décennies qui ont suivi la guerre franco-prussienne une très forte germanophobie ambiante. Après 1890, celle-ci a toutefois une tendance à s'assoupir, ou du moins à se cantonner dans certains secteurs, conséquence à la fois de la relève des générations, du sentiment de sécurité apporté à l'opinion par l'alliance russe et du transfert d'agressivité opéré aux dépens des Britanniques, suite à l'incident de Fachoda). [...]
[...] Il est vrai que la France ne se réduit pas à l'hexagone. Elle est déjà à la tête d'un Empire qui vient au 2nd rang des grandes constructions coloniales après l'Empire britannique. Elle détient surtout 2 blocs compacts : Le premier se situe en Afrique : il comprend une partie importante du Maghreb l'Algérie pacifiée après 1830 et transformée en 3 départements, la Tunisie devenue protectorat à la suite d'une intervention militaire en 1881 et les immenses territoires de l'Afrique-Occidentale française (AOF constituée en 1885) et de l'Afrique-Équatoriale française (AEF 1910). [...]
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