Politique de l'Allemagne nazie, crise économique, Anna Arendt, système totalitaire, anti-libéralisme, parti national-socialiste, Feder, politique d'autarcie, solutions hitlériennes
L'expérience totalitaire de Hitler n'était pas conçue comme un projet économique cohérent qui aurait été une des finalités du NSDAP. Notons quand même que l'appréciation de la politique choisie par les nazis a donné lieu à une querelle historiographique de taille : d'un côté, les marxistes défendent la thèse que l'économie prime dans le développement de la théorie nazie (on aurait dans ce cas le nazisme au service du patronat et du capitalisme industriel) ; de l'autre, les historiens politiques inspirés par Anna Arendt qui insistent sur le primat du politique et sur la volonté de Hitler de réaliser un régime totalitaire et raciste.
Il ne s'agit pas ici de trancher, mais de mettre en lumière l'originalité de la politique économique nazie qui présente la particularité d'être une politique clairement antilibérale par essence, puisque le nazisme est un tout antilibéral (au sens politique), c'est un système totalitaire. À en croire les nazis, ils veulent soumettre l'intérêt particulier à l'intérêt général, l'économique ou politique. Ceci dit, la fixation de ce but supposait au préalable la fin de la crise économique et un changement de structure afin de soumettre l'économie.
[...] Certains historiens, en particulier britanniques, soulignent que cet échec de l'autarcie a encore conforté le choix de la guerre. Sur le plan social, certains historiens avaient, il y a 15 ou 20 ans, lourdement insisté sur la responsabilité du patronat allemand. Or il n'est pas si évident que cela que les nazis aient bénéficié de son soutien. Les patrons ont d'abord été inquiets du discours anticapitaliste, puis ils sont demeurés très méfiants. On cite toujours l'exemple d'IG Farben, entreprise dans laquelle les dirigeants adhérèrent largement aux objectifs du régime. [...]
[...] En revanche, il y a des inquiets de la fermeture des marchés extérieurs chez les producteurs de biens de consommation et aussi, cela va de soi, chez les salariés. D'autant que les patrons, comme les ouvriers, mais pour des raisons différentes, n'iront pas jusqu'à s'opposer au régime . À partir de 36 surtout de grandes différences apparaissent entre les ouvriers travaillant pour l'armée et les autres. Il y a aussi de grandes variations d'une région à l'autre, d'une fonction à une autre. On a donc un très grand éclatement de ce monde privé par ailleurs de représentants syndicaux. [...]
[...] Dès 1935, la politique nazie s'oriente à la préparation de la guerre, opération symbolisée par un plan quadriennal. À partir de 36, on a une accentuation de la volonté de Hitler rassuré quant à la faiblesse des démocraties. Schacht avait conçu son système comme un système provisoire et, pour lui, l'autarcie était un moyen dans un contexte où il fallait se méfier de l'inflation. Le choix de durcir l'autarcie est clairement expliqué par Hitler comme résultant des échecs de la reprise intérieur. [...]
[...] Il est clair que cela gonfle la dette et que, à terme, cela met les banques en position de force . En ce qui concerne les syndicats, la question est vite réglée : il faut mettre le peuple ou pas. En juillet, il y a plus de partis politiques autres que le parti nazi. Les syndicats ont d'abord tenté de faire des concessions pour se maintenir, par exemple, le 1er mai 1933 ils prêtent leur concours à la fête du travail organisé par Hitler. [...]
[...] Le principe théorisé de la femme au foyer ne diffère guère des préjugés d'alors et on a un mélange d'archaïsmes, de ressentiment nationaliste. Hitler est resté célèbre pour sa politique d'autarcie. La politique d'autarcie représente la forme extrême du repli commercial dans les années 30. C'est une réponse spécifique à une situation spécifique adoptée dans des pays bien particuliers : Allemagne, Italie, Japon. Ce n'est pas un choix théorique réfléchi, mais un remède empirique pour rétablir un certain équilibre de la balance des paiements extérieurs. Or, l'autarcie n'est pas le fait de Hitler. [...]
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