Le 5 juin 1947, George Marshall, secrétaire d'état américain, lança, par un discours à l'université Harvard, le programme European Recovery Program (ERP), plus connu sous le nom de « plan Marshall ». Marshall proposa une « aide gratuite et importante » afin d'éviter une dislocation économique, sociale et politique. Ce programme a été adopté par le Congrès en avril 1948 (...)
[...] L'accord comportait des conditions draconiennes et choquantes. Le Quai d'Orsay repoussait la clause de la faveur commerciale pour l'Allemagne, le Japon et la Corée, et toute remise en cause de la souveraineté monétaire et les Français refusèrent d'accorder le statut diplomatique à tous les fonctionnaires américains de l'administration du plan Marshall en France. Bidault déclara devant l'Assemblée nationale : nous avons besoin des EUA pour nous passer d'eux Humiliés parce qu'assistés, les français sombraient dans la nostalgie de la grandeur passée. [...]
[...] Les attentes européennes ont été refusées par les Américains qui les estimaient trop lourdes. Mais les difficultés européennes empirant, Washington décida de mettre en place une aide d'urgence, une aide intérimaire, en attendant de s'accorder sur l'aide à long terme. Le projet de loi d'aide intérimaire fut présenté au Congrès le 17 novembre 1947, il fut voté le 15 décembre et la loi signée par le président le 17. Les pays aidés durent signer un accord bilatéral. La France le signa le 2 janvier 1948. [...]
[...] Cela dit, quand se termina l'ERP, à la mi- 1951, l'ECA s'était transformée en organisation de contrôle et de programmation. L'administration américaine a su excellemment jouer de cette dépendance quotidienne pour entrer dans le jeu de la politique intérieure française mais au point d'installer un climat très lourd qui a fini par ternir la contribution intéressée mais très réelle du plan Marshall à l'effort français de modernisation et d'adaptation au monde nouveau. Un historien fait une métaphore illustrant le rôle du plan Marshall dans l'évolution de l'industrie française. [...]
[...] On assiste à la réduction des investissements par Monnet en faveur du réarmement. En avril 1951, un accord et trouvé, les Français feront des dépenses sociales, adhérant aux thèses américaines pour contribuer efficacement à la lutte contre le communisme. La liste de 1951 marquait la fin de l'influence de Monnet sur les Américains. Nouvelle priorité de l'affection de la contre- valeur : programmes militaires, TOM et HLM. L'essentiel de la contre-valeur de 1952 alla aux dépenses militaires et à l'Indochine. [...]
[...] évidemment comme il y en a à chaque fois qu'une nation adhère à une organisation internationale ou signe un traité bilatéral répondent certains historiens. Et ils avancent qu'en acceptant de ne pas remettre en cause les dimensions et les objectifs du plan Monnet, les Américains s'interdisaient de peser comme ils l'entendaient sur le développement économique et sur la politique fiscale et financière de la France. Ainsi, malgré l'avis contraire de ses propres experts (résorption de la dette intérieure pour lutter contre l'inflation), la mission ne remit-elle pas en cause les objectifs français en matière d'investissement. Concession réduisant sensiblement leur marge d'influence. [...]
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