Plaidoyer pour la création de l'Hôpital général 1650, auteur anonyme, mendicité au XVIIe siècle, Louis XIV, ordres mendiants, Mazarin, charité, pauvreté, réforme tridentine, Église catholique, société du XVIIe siècle, marginalisation des pauvres, commentaire de texte
Le "Plaidoyer pour la création de l'Hôpital général" a été publié anonymement en 1650 à Nantes. Il a été écrit pour défendre le projet de la création d'hôpitaux généraux qui ont pour but d'"empêcher la mendicité en renfermant tous les pauvres dans un hôpital commun" selon Louis XIV, qui signe un édit le 27 avril 1656 pour leur construction. Après les ravages des guerres de religion, le nombre de pauvres augmente considérablement. Alors qu'au Moyen-âge, les pauvres, comme ceux des ordres mendiants qui cherchaient à mener une vie proche de celle du Christ, n'étaient pas stigmatisés, au XVIIe siècle, des changements de mentalités qui mettent en avant de nouvelles valeurs sociales comme celle du travail, font que les pauvres sont associés à la délinquance, vue comme des fainéants et la pauvreté comme du parasitisme social.
[...] Les enfants abandonnés sont par exemple placés dans ces hôpitaux et la majorité ne survit pas. [...]
[...] Les pauvres eux n'ont pas les moyens pour cela et auront donc plus difficilement leur salut. « Que cela est cause qu'ils médisent et font courir de faux bruits pour penser anéantir ces saints dessins » : les personnes qui sont opposées à ces hôpitaux : les religieux, les élites qui font des dons pour racheter leurs péchés et les pauvres eux-mêmes dénoncent le fait que ces hôpitaux généraux ne sont pas créés pour venir en aide aux miséreux, mais seulement pour les enfermer loin de la société, les marginaliser. [...]
[...] « Que personne ne peut dire avoir veu les mendiants communier, assister à la sainte-Messe à genoux, aux catéchismes et prédications » : au XVIIe siècle la spiritualité est très forte. La vie est donc organisée autour des événements et fêtes religieuses comme les mariages, les baptêmes, le carême, Noël ; autour aussi de la messe à laquelle les habitants de la paroisse assistent régulièrement, et qui selon l'auteur leur permet à eux aussi de constater qu'on y retrouve des mendiants même pas croyants qui sont seulement présents pour pouvoir demander de l'argent. [...]
[...] Les élites catholiques faisaient donc des actions charitables afin de pouvoir obtenir leur salut. Au début du siècle sont donc fondées des compagnies de charité. À Paris, le curé de Saint-Sulpice, Jean-Jacques Olier, organise l'assistance aux pauvres dans le cadre paroissial. Pendant la famine à Nantes en 1660, l'aumônier d'un hôpital de la ville dit que les élites en quête de salut voient les pauvres comme une bénédiction : « La misère, la pauvreté et la nécessité furent si grandes et si extrêmes que les pauvres gens ( ) mourants de faim émurent les Messieurs de Nantes et permirent qu'ils entrassent dans leur ville pour demander l'aumône à leur porte ( ) ne s'est jamais veu de connoissance d'homme vivant saison plus propre pour gaigner le paradis par les œuvres de charité et de l'aumône que celle-cy. ». [...]
[...] Les conditions de vie des pauvres au XVIIe siècle et le regard de la société Au XVIIe siècle les pauvres n'ont pas les moyens de se nourrir correctement et doivent donc mendier. Une grande partie de la population a une mauvaise image de ces pauvres. « Qu'ils commettent des actions horribles, les garçons n'ayant d'occupation qu'à couper les bourses et faire d'autres voleries » : De nombreux enfants sont abandonnés et se retrouvent donc sans parents pour les éduquer et les nourrir. La pauvreté les mène à chercher des moyens pour se nourrir. Comme ils n'ont pas de travail, ils n'ont de l'argent qu'en mendiant ou en volant. [...]
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