Quelle place pour l'Histoire aujourd'hui, Seconde Guerre mondiale, historiographie, société moderne, roman national, relecture de l'Histoire, conscience citoyenne, Académie du futur
"Hitler...connais pas !" Par ce titre provocateur, Bertrand Blier, réalisateur, scénariste et écrivain français, dénonçait dans son premier film en 1963 les lacunes et le désintérêt de la jeunesse de l'époque pour la politique, l'histoire, quinze ans après la libération. Plus de cinquante ans plus tard, au contraire, le cinéma n'a de cesse de mettre en scène des récits tirés ou inspirés d'épisodes historiques réels : cet engouement du 7e art traduit-il un nouvel intérêt pour la discipline historique ? À l'occasion du 20e anniversaire des "Rendez-vous de l'histoire", organisés chaque année à Blois, le journal Le Monde a publié un hors-série dont le titre "les querelles de l'histoire", démontre à quel point cette discipline est source de débats parfois houleux.
[...] Ainsi, la place accordée à cette dernière au sein de la société contemporaine apparaît dès à présent, marquée par l'ambivalence. S'interroger sur l'histoire revient à poser la question de l'appréhension par la société de son passé. En effet, l'histoire renvoie en premier lieu à l'enchainement de l'ensemble des évènements survenus depuis l'origine de l'homme,et plus précisément depuis l'intervention de l'écriture (la période antérieure correspondant à la pré-histoire). Elle est donc, contrairement aux histoires, mythes et contes, le récit de ce qui est réellement survenu. [...]
[...] Les oeuvres d'art et leurs auteurs doivent-ils nécessairement correspondre aux valeurs de l'époque contemporaine pour continuer à y trouver une place ? Leader de l'AfD, Alexander Gauland "Hitler et le national socialisme ne sont que du pipi de chat sur mille ans d'histoire allemande victorieuse". Musée de l'Holocauste et centre d'éducation de l'Illinois. Hologrammes pour se souvenir de la Shoah. [...]
[...] C'est seulement en pensant la démocratie au-delà de cet ordre électoral-représentatif que l'on peut espérer répondre au défi. Quatre types de mesures ou d'institutions peuvent être envisagés pour corriger le biais "naturel" du court-termisme : introduire des principes écologiques dans l'ordre constitutionnel ; renforcer et étendre la définition patrimoniale de l'Etat ; mettre en place une grande "Académie du futur" ; instituer des forums publics mobilisant l'attention et la participation des citoyens. C'est par une telle pluralisation des modalités d'expression du souci du long terme que celui-ci pourrait progressivement être sérieusement défendu. [...]
[...] Sous la monarchie, déjà, on distinguait le domaine royal, ou les biens de la couronne, dont le roi lui-même ne pouvait librement disposer. La notion d'Etat n'a fait que moderniser cette idée d'une donnée transhistorique dans la vie politique. Au XIXe siècle, même les libéraux insistaient sur cette dimension. Ceux-là mêmes qui défendaient l'idée d'une puissance publique minimale reconnaissaient la centralité de sa dimension institutrice de la société. "L'Etat est le représentant de la perpétuité sociale, disait par exemple Paul Leroy-Beaulieu. [...]
[...] Ils doivent aussi pouvoir procéder d'initiatives décentralisées multiples. Mais la formalisation de certains d'entre eux permettrait cependant de donner un poids accru au débat citoyen à l'occasion de la détermination de certaines grandes orientations en termes de politiques publiques ou de prises de position dans des négociations internationales. Le Conseil économique, social et environnemental pourrait jouer un rôle-clé dans ce processus et trouver là l'occasion d'une redéfinition de son rôle. Un tel élargissement de l'expression de la conscience citoyenne est décisif. [...]
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