Au premier abord, les femmes semblent confinées. La sédentarité apparaît comme une vertu féminine, un devoir des femmes lié à la terre, au foyer, à la famille dans les sociétés occidentales avant 1914. Pénélope et les vestales figurent leurs antiques modèles, celles qui attendent et gardent le foyer. Pour Kant, la femme EST la maison. Elle symbolise l'unité de la famille, la stabilité et la fonction reproductrice. Certaines femmes assurent l'équilibre de la société à travers la garantie d'un modèle familial traditionnel et l'accomplissement des taches ménagères. En outre, la remise en cause de l'ordre établi sous la Révolution et l'industrialisation poussent les femmes à revendiquer une autre place. Parmi elles, Olympe de Gouges qui publie une déclaration des droits de la femme et de la citoyenne dans laquelle elle arguait « femme, réveille toi ! Reconnais tes droits ». Son fameux article 10 « la femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir le droit de monter à la tribune » en dit long sur ses aspirations politiques. Dans une société ou les femmes s'intègrent progressivement dans l'ensemble des milieux professionnels, la frontière de la politique fut la plus difficile à franchir. Parce que la politique est le centre de la décision et le cœur du pouvoir, elle était considérée comme l'apanage et l'affaire des hommes.
La révolution française reconduit la loi salique et ajoute ses raisons à l'exclusion politique des femmes. « Citoyennes passives », les femmes sont faites pour être protégées. A peine sont elles punissables, puisque dépourvues de responsabilité et de statut juridique. Pour sortir de cette situation d'assistées, les femmes doivent faire leurs preuves, et montrer qu'elles sont des individus responsables. C'est la condition sine qua non à une éventuelle inclusion dans la vie politique. Les mœurs commencent à évoluer.
Pourtant, les femmes n'ont pas un statut juridique égal à celui de l'homme. Dès lors, il convient de s'interroger :
Quelle est la véritable attribuée aux femmes dans les sociétés européennes d'avant 1914 et comment varie t-il ?
[...] Seule la fonction reproductrice de la femme est reconnue. Le corset est d'ailleurs destiné à faire ressortir les hanches et la poitrine, symboles de la reproduction. Cet aspect est présenté, voire admiré mais il ne remet pas en cause la position sociale de la femme. Il l'enferme, au contraire, dans cette fonction maternelle et la condamne uniquement à éduquer ses enfants, à leur concevoir un environnement positif. Ce droit se limite à la sphère privée, tandis que l'homme représente le foyer. [...]
[...] La situation est légèrement similaire en Angleterre ou les premiers mouvements suffragistes apparaissent soutenus par Stuart Mill. Mouvements actifs et dissidents pour certains (Women's social et Political union de Mr et Mme Pankhurst), ils sont à l'origine d'actions plus ou moins violentes à fort retentissement. Face à ce mouvement l'opposition crée la Ligne nationale pour l'opposition au Suffrage des femmes. Par la violence, les femmes se mettent à dos une partie de l'opinion mais assurent à leur cause un grand retentissement. [...]
[...] La place de la femme au XIX et au début du XXe représente l'un des principaux défis de cette époque. La tradition et le modèle familial traditionnel ne s'adaptent pas à la nouvelle société et à l'industrialisation, c'est pourquoi la conquête des droits et de l'égalité dans l'emploi devient un enjeu majeur. L'on note une évolution plus rapide dans les pays nordiques et aux Etats-Unis ou les femmes obtiendront le droit de vote peu après guerre. A l'opposé, les pays méditerranéens et de l'est, plus marqués par le catholicisme, s'ouvrent moins rapidement à cette modernisation. [...]
[...] Le russe Nikolaï Nekrassov présente cette situation, notamment dans son poème Qui donc vit bien en Russie ? où il montre une femme soumise, battue par son mari. Passant Hier sur la place au Foin J'ai vu battre une femme ; Les coups de fouet cinglaient sans fin La jeune paysanne. La seule apparition publique à laquelle une femme a droit est celle de la punition et de l'humiliation. Moralement irresponsable, elle ne peut représenter le foyer et l'homme par sa punition rappelle cette infériorité au grand monde. Pourtant les femmes ont toujours travaillé (Sylvie Schweitzer). [...]
[...] Marx les place au rang des opprimés, au même niveau que le prolétariat. Le Manifeste du Parti Communiste de 1848 dénonce la situation d'une femme vue comme un simple instrument de production La nature de l'être humain, qui inclut donc la femme, est sociale, c'est-à-dire sans tutelle. Elle n'a pas besoin d'être représentée par son mari, elle est majeure et peut par elle-même s'exprimer. La prise de conscience de cette situation par la classe ouvrière est facilitée par l'approche historique de ces penseurs. [...]
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