La Révolution de 1789 a transformé les sujets du Roi – hommes et femmes – qui forment la Nation, en citoyens. Les révolutionnaires ont développé l'idée que l'appartenance à la nation a une qualité profondément politique. En effet, la nation est souveraine, et l'Etat procède d'elle : c'est l'Etat-nation démocratique. Néanmoins, toutes ces observations ne tiennent pas compte du fait que la moitié de cette nation se voit refuser l'accès aux droits politiques. Alors même qu'elles sont reconnues comme membres à part entière de la nation, les femmes sont exclues de la sphère politique, exclues de l'Etat. Pour elles, la relation entre nationalité et citoyenneté n'est pas une évidence.
C'est cette situation précise qui va nourrir les revendications des femmes dans cette période révolutionnaire. Quelle est alors la place des femmes dans la dynamique de construction d'un Etat-nation en France, pendant la Révolution ? Si la nation semble être de genre féminin, l'Etat quant à lui est de genre masculin. C'est au croisement des deux que se situe l'action des femmes.
[...] On voit donc que si la nation est fortement féminisée que les femmes acquièrent le statut d'individus et qu'elles prennent part à la Révolution, elles restent privées de droits politiques. Leurs droits politiques se limitent à l'information et à l'acquiescement. La conquête des droits civils ne comprend pas celle des droits politiques, elle rend même son absence d'autant plus inacceptable. Cette exclusion des femmes de l'espace politique se manifeste progressivement tout au long de la Révolution, puis au début du XIXème siècle. La Constitution du 24 juin 1793 instaure le suffrage masculin. Dès octobre 1793, les clubs politiques de femmes sont interdits. [...]
[...] Parce qu'elles ont une place dans la nation, les femmes ont donc une place dans la Révolution. En premier lieu, de nombreux journaux rédigés par des femmes paraissent. C'est une presse patriote, qui rend compte des bouleversements de la Révolution. On peut citer par exemple Le Journal d'Etat et du citoyen, paru pour la première fois en 1789, sous la direction de Mlle Louise de Kéralio. Celle-ci publie notamment des comptes rendus détaillés des débats à l'Assemblée, ou des extraits de discours. [...]
[...] Cette figure féminine de la Révolution souhaite entraîner les femmes à la conquête de l'espace politique, à la conquête de l'Etat, bastion masculin. Il s'agit pour Olympe de dénoncer les insuffisances de la Révolution, afin de poursuivre le combat révolutionnaire inachevé. En effet, la moitié de la nation est exclue de l'Etat, qui reste masculin. Selon Guyomar, député montagnard en 1793, les femmes à qui l'on refuse les droits politiques sont les ilotes de la République En faisant référence aux parias de la société spartiate, il souligne l'incompatibilité de l'exclusion des femmes de la vie politique avec les valeurs de la Révolution, notamment la démocratie. [...]
[...] Quelle place pour les femmes dans la dynamique de construction de l'Etat- nation en France, pendant la Révolution ? La Révolution de 1789 a transformé les sujets du Roi –hommes et femmes forment la nation, en citoyens. Les révolutionnaires ont développé l'idée que l'appartenance à la nation a une qualité profondément politique. En effet, la nation est souveraine, et l'Etat procède d'elle : c'est l'Etat- nation démocratique. Néanmoins, toutes ces observations ne tiennent pas compte du fait que la moitié de cette nation se voit refuser l'accès aux droits politiques. [...]
[...] La nation serait donc de genre féminin ? L'Etat a tendance, en effet, à représenter la nation par une symbolique féminine, comme la Marianne française, mais aussi la Germania allemande. La place accordée à la femme dans les rites et les fêtes nationaux est également très importante. C'est en tant que membres de la nation que la Révolution a reconnu aux femmes une personnalité civile. Elles sont devenues des individus, capables de jouir de leurs droits et de les exercer. [...]
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