Place, centrale, France, histoire, 1789, aujourd'hui
Pendant la Restauration, l'interprétation de la Révolution française devient une question centrale. Est-ce une parenthèse qui pourra être refermée comme le pensent les ultras ou est-ce la conséquence d'une évolution irréversible de la société, que tout gouvernement doit prendre en compte, comme le pensent les libéraux ?
Cette question a une dimension politique puisqu'il s'agit de légitimer ou non la participation des élites bourgeoises au gouvernement de la France ainsi que la validité du compromis institutionnel ébauché par la Charte.
L'histoire de la Révolution influe celle de la nation française : la Révolution est un mouvement fondateur, mais aussi au XIXe siècle, un facteur de division. L'enjeu est alors de concevoir une histoire qui explique la rupture révolutionnaire et articule les parties disjointes de l'histoire de France. L'histoire est perçue comme la clé qui doit permettre de comprendre les divisions des Français, mais aussi ce qui les unit.
L'histoire, investie d'une mission essentielle, se renouvelle. Il ne s'agit plus d'être la chronique des hauts faits, mais de construire une histoire ambitieuse dont l'ancêtre est Michelet.
[...] Ainsi, la réflexion pour transformer le Louvre en musée permanent date des années 1770. Comme pour les archives, la volonté de détruire les symboles de l'Ancien régime précède le désir de conservation. Le 14 août 1792, la Législative décrète que les monuments, restes de la féodalité [doivent être] sans délai détruits Mais très vite, en réaction aux destructions liées aux campagnes de déchristianisation, la Révolution invente le terme de vandalisme (abbé Grégoire, 1793) et étend celui de patrimoine aux biens collectivement hérités du passé. [...]
[...] Il entreprend une histoire du Tiers Etat. Selon lui, chaque victoire partielle du peuple face à l'arbitraire féodal prépare l'affirmation du Tiers Etat. La Révolution française est considérée comme la suite logique de ces affrontements répétés. Augustin Thierry adopte une démarche régressive. Il construit l'histoire en partant du présent et se sert du passé pour expliquer les événements présents. Marx considère Thierry comme le père de la lutte des classes dans l'historiographie Pour Augustin Thierry, le Tiers Etat incarne la France et constitue le véritable vecteur de l'énergie nationale La monarchie de Juillet : une politique de la mémoire La monarchie de Juillet est le premier régime politique français à revendiquer une double filiation : la tradition monarchique et les idéaux de 1789. [...]
[...] En 1834, est créé le Comité des Travaux Historiques. C'est la première structure de recherche scientifique française financée par l'Etat (la Société d'histoire de France vit des cotisations de ses membres). Augustin Thierry y est chargé, à partir de 1835, de recueillir des documents relatifs à l'histoire du Tiers Etat. Le premier des trois volumes des Monuments inédits est publié en 1850. L'action de François Guizot concerne aussi l'enseignement. Depuis 1818, l'histoire est enseignée de la classe de sixième à celle de rhétorique (première). [...]
[...] Cette vision est aussi un avertissement : toute entreprise pour empêcher le mouvement de la société entraînera de nouvelles violences dont les ultras porteront la responsabilité. B. Des interprétations démocratiques Pour les libéraux, la révolution de Juillet conclut la Révolution et apparaît comme un compromis. Mais les désillusions engendrées par le nouveau régime favorisent l'émergence d'une historiographie radicale. La Révolution est assimilée au christianisme. Victor Hugo assimile l'arbre de la Liberté qu'il plante place des Vosges à la croix de Jésus-Christ. [...]
[...] Les enjeux de l'écriture de l'histoire 1. Une historiographie de combat Augustin Thierry (1795-1856) avoue que son intérêt pour l'histoire a été motivé par ses convictions politiques. Entré à l'Ecole normale supérieure en 1811, Augustin Thierry devient secrétaire de Saint-Simon de 1814 à 1817. Il fréquente les cercles libéraux et bénéficie de l'aide matérielle de grands notables libéraux comme le banquier Laffitte, le duc de Broglie, La Fayette. En 1821, il abandonne sa carrière de publiciste pour se consacrer pleinement à l'histoire. [...]
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