Depuis la déroute militaire et l'armistice du 22 juin 1940, Paris et une importante partie du territoire français sont sous occupation allemande ; la « France libre » est quant à elle gouvernée depuis Vichy par le Maréchal Pétain.
Le texte étudié ici est un discours prononcé le 22 juin 1942 – soit 2 ans jour pour jour après l'armistice signé à Rethondes – par Pierre Laval, fervent défenseur de la politique de collaboration avec l'Allemagne et officiellement chef du gouvernement de Vichy depuis avril 1942. Ce discours, publié deux jours plus tard dans le quotidien Les Nouveaux Temps, symbolise en effet la politique de collaboration menée à cette époque par Laval et le gouvernement de Vichy – le dirigeant français souhaitant ici publiquement la victoire de l'Allemagne hitlérienne. Pierre Laval s'adresse donc là aux Français dans le but de les faire adhérer à sa politique qui est, selon ses termes, « la seule qui puisse assurer le salut de la France ».
Nous étudierons ici en quoi ce discours traduit la volonté de Pierre Laval de collaborer avec le régime nazi dans l'optique de la construction d'une Europe nouvelle. Pour cela, Laval va faire appel à la fibre pacifiste des Français pour les faire adhérer à sa politique de collaboration (I), politique de collaboration qui devra déboucher sur l'avènement d'une Europe fondée sur l'entente de la France et de l'Allemagne (II).
[...] La France comme élément indispensable de la construction de la future Europe Le discours de Pierre Laval n'est pas dénué de tout patriotisme. En effet, la France est pour lui une grande nation, et elle se doit de le rester Pour moi, Français, je voudrais que nous puissions aimer une Europe dans laquelle la France aura une place qui sera digne d'elle l et 13). Le chef du gouvernement de Vichy n'envisage d'autre perspective que celle d'une construction européenne basée sur l'entente franco-allemande : il veut par conséquent que la France soutienne sans réserves l'Allemagne, qui doit consent d'immenses sacrifices (l.14) pour triompher dans le conflit armé. [...]
[...] II) Le souhait de construire une nouvelle Europe basée sur l'entente franco- allemande Le dirigeant vichyste met en avant cette notion de nouvelle Europe (l.10) dans son discours, en misant sur une victoire des forces de l'Axe dans la guerre. Une Europe qui se construirait autour de l'Allemagne nazie, envisagée comme futur vainqueur du conflit. La collaboration avec le régime nazi dans une perspective de lutte contre le bolchevisme Laval envisage déjà la période post-guerre, et se prépare à la construction de l'Europe De cette guerre surgira une nouvelle Europe l.10). [...]
[...] En effet, la guerre de 1940 contre les forces allemandes a été une vraie débâcle pour l'armée française, vaincue en quelques semaines. De plus, le souvenir de la Première Guerre Mondiale, qui a littéralement décimé la jeunesse française, reste ancré dans les mémoires, et a rendu la population française profondément pacifiste. Par cette critique sans réserves de la guerre, Pierre Laval espère ainsi obtenir le consentement de Français usés de voir leurs jeunes générations servir indéfiniment de chair à canon. [...]
[...] Quoi qu'il en soit, ce discours semble témoigner du profond attachement de Pierre Laval à son pays, qu'il imagine comme moteur de la construction européenne avec l'Allemagne une fois la guerre achevée. Au-delà de ses accents pacifistes et vaguement pro-européens, ce discours témoigne du fait que Laval veut voir la France se relever des déroutes passées, la politique de collaboration avec l'Allemagne devant garantir son [La France] développement dans la paix future (l.26). Mais, seulement quelques mois après ce discours, les Allemands connaîtront leurs premières déconvenues militaires (la défaite de Stalingrad marquant le début de la fin pour les forces de l'Axe), et les hypothèses sur lesquelles avaient pariées Laval ne se verront pas vérifiées. [...]
[...] Pierre Laval, Discours du 22 juin dans Les Nouveaux Temps du 24 juin 1942 Depuis la déroute militaire et l'armistice du 22 juin 1940, Paris et une importante partie du territoire français sont sous occupation allemande ; la France libre est quant à elle gouvernée depuis Vichy par le Maréchal Pétain. Le texte étudié ici est un discours prononcé le 22 juin 1942 soit 2 ans jour pour jour après l'armistice signé à Rethondes par Pierre Laval, fervent défenseur de la politique de collaboration avec l'Allemagne et officiellement chef du gouvernement de Vichy depuis avril 1942. [...]
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