Pie IX, un anti-moderne ?

Résumé du document

Lors de son accession au pontificat le 16 juin 1846, Pie IX apparaît aux yeux du monde et de l'Italie comme un pape libéral, résolument moderne ce qui n'est pas sans soulever l'enthousiasme des Romains et des partisans de l'unité italienne. Ainsi Metternich s'étonnait en s'écriant «Un pape libéral, voilà bien quelque chose de nouveau!».

Cependant, il apparaît bien vite que Pie IX perd cette image de pape moderne. En effet le «printemps des peuples» de 1848 permet le rétablissement de l'absolutisme dès le début des années 1850 et son retour à Rome. Ainsi il sera nécessaire de se demander si Pie IX fût réellement un Pape libéral qui glissa progressivement vers le conservatisme et l'anti-modernisme, ou si Pie IX a en réalité toujours été conservateur, faisant de son mieux pour le dissimuler sous un ensemble de modernité.
Ainsi, certains aspects de la politique de Pie IX s'inscrivent dans une idée de rupture avec la tradition papale conservatrice, sans que cela puisse l'empêcher de garder un héritage majeur de ses prédécesseurs.

Extraits

[...] De plus, Antonelli est nommé et compose un gouvernement principalement laïc qui peut grâce à la nouvelle garde civile assouvir son pouvoir. b. La réforme du régime qui devient un régime constitutionnel Un Sénat composé de 9 magistrats, mais qui ne sont pas élus au Suffrage universel direct est créé alors qu'est promulgué le statut fondamental (équivalent à une constitution) qui instaure un régime constitutionnel fonctionnant sur le bicamérisme, qui reste cependant sous le contrôle des religieux par le biais du Haut Conseil et de la chambre des représentants. [...]

[...] I./ Un début de pontificat marqué par la modernité A. /le pontificat de Pie IX, une rupture avec la tradition papale Au moment de son élection, Pie IX est déjà un candidat qui se démarque des autres prétendants. En effet, il n'a pas d'antécédent politique et a très longtemps été en contact avec des libéraux patriotes des régions de province (exemple : Joseph Pasolini). De plus, il prendra dès les années 1830 des positions de courant réformateur avec le Mémorandum de 1831 qui comporte un ensemble de programmes de réformes. [...]

[...] Cette situation se révélera donc dangereuse pour le Pape, car il est entraîné dans une spirale qui le force à concéder certaines réformes libérales. Or arrive un moment d'inévitable rupture entre les attentes des patriotes et l'action de Pie IX. B. / L'inévitable tournant conservateur de l'année 1848 L'année 1848 est marquée par le printemps des peuples Pie IX qui se veut tout de même profondément conservateur va condamner la déclaration de guerre du roi de Piémont (Charles-Albert) contre l'Autriche. [...]

[...] Il semble notamment que l'attitude libérale de Pie IX soit davantage une stratégie visant à faire de l'ombre au parti républicain de Mazzini. Il apparaît également que les mesures libérales entreprises par Pie IX soient en réalité des mesurettes en témoigne le faible nombre de ministères attribués à des laïcs. Il semble ainsi que se soit mis en place un cercle vicieux autour de Pie IX qui se transformera en victime de son propre réformisme. Le peuple est en effet confiant dans le libéralisme et le sentiment national qui existent en Pie IX (alors qu'il n'en est rien), la relation entre le Pape et la population repose donc sur une mauvaise interprétation ou une incompréhension de sa part. [...]

[...] Pie IX, un anti-moderne ? Introduction Lors de son accession au pontificat le 16 juin 1846, Pie IX apparaît aux yeux du monde et de l'Italie comme un pape libéral, résolument moderne ce qui n'est pas sans soulever l'enthousiasme des Romains et des partisans de l'unité italienne. Ainsi, Metternich s'étonnait en s'écriant Un pape libéral, voilà bien quelque chose de nouveau ! Cependant, il apparaît bien vite que Pie IX perd cette image de pape moderne. En effet, le printemps des peuples de 1848 permet le rétablissement de l'absolutisme dès le début des années 1850 et son retour à Rome. [...]