La population actuelle résulte d'une multitude de métissages, qui ont débuté à la Préhistoire et n'ont jamais cessé jusqu'à aujourd'hui. Ce constat peut s'expliquer, en tout cas jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle, par la position carrefour qu'occupe la France en Europe. L'immigration à proprement parler peut être datée vers le milieu du XIXe siècle. A partir de cette période, l'industrialisation engendre un afflux considérable et régulier d'immigrés de toute provenance qui contribue pour une large part à la vitalité de la population française d'aujourd'hui.
A noter que cette immigration est le fait de plusieurs facteurs. A l'heure où la population française stagne tandis que celle de ses voisins européens est multipliée par trois, il convient de se demander quelles en sont les raisons. Les réponses se trouvent dans le malthusianisme à la française, d'abord cantonné aux populations aisées jusqu'à la fin du XIXe siècle, puis étendu à toute les strates de la société. Si l'on ajoute à cela les conséquences de l'hécatombe de la Première Guerre mondiale, il en résulte que le renouvellement de la population française ne peut être effectif. A cela s'ajoute l'initiative des pouvoirs publics et du patronat qui, au moment où les secteurs de l'industrie explosent, ne trouvent donc pas dans la population active les ressources nécessaires pour alimenter le nouveau marché du travail. En conséquence de quoi ils font venir en masse de la main-d'œuvre étrangère, sans l'aide de laquelle le « décollage » industriel du pays n'aurait pu être assuré.
Reste à se poser les questions relatives à la provenance de cette main-d'œuvre, aux secteurs auxquels ils sont malgré eux cantonnés ainsi qu'à leur intégration et aux phénomènes d'assimilation et de xénophobie qui en résultent.
[...] Par ailleurs on observe dans l'entre-deux-guerres une tendance à la dissémination de la présence étrangère sur l'ensemble du territoire national, notamment dans les grandes villes : région parisienne, banlieue lyonnaise et marseillaise. Un monde de prolétaires Au niveau des catégories socioprofessionnelles, on constate que la part des ouvriers étrangers n'a cessé de croître à partir de 1901 : plus on se tourne vers le bas de l'échelle, plus ils sont nombreux. La part des employés et celle des chefs d'établissements n'a elle cessé de diminuer. Dans tous les secteurs, la population étrangère se concentre dans les échelons inférieurs du marché du travail. [...]
[...] L'assimilation ne se produit alors qu'à la seconde génération. Ce n'est cependant totalement vrai que pour la seconde génération en âge d'aller à l'école à partir de 1936, date où l'enseignement est officiellement rendu obligatoire pour les enfants d'immigrés. à la xénophobie Il est à noter qu'à chaque nouvelle crise économique, les différentes vagues d'immigrants (les Belges, les Italiens, les Polonais, ou les Espagnols) sont l'objet de discours alarmistes présentant ces vagues migratoires comme un phénomène d'invasion par des personnes que leurs caractères propres rendraient inassimilables (on considérait par exemple que les Polonais avaient une manière étrange de pratiquer la religion chrétienne), au contraire des vagues antérieures. [...]
[...] Dans l'agriculture, les immigrés sont peu nombreux, sauf parmi les ouvriers agricoles. Au XIXe siècle, c'est le cas des Flamands qui parcourent les campagnes d'Ile de France pour l'arrachage des betteraves et des pommes de terres, tandis que dans le Midi Espagnols et Italiens fournissent la main-d'œuvre nécessaire aux vendanges. Jusque dans les années 1950, les immigrés ont aussi fourni les gros contingents de manœuvre industrielle : industrie chimique, galvanoplastique, sidérurgique. Dans le secteur secondaire, le textile n'est pas en reste. [...]
[...] Ces migrations ne se font bien souvent que dans le cadre de métiers anciens, à l'image des ramoneurs savoyards ou des verriers piémontais. Le recensement de 1851 est le premier à prendre en compte la catégorie d'étrangers ; ils sont alors de la population _ ce chiffre étant toutefois à manier avec précaution, la plupart des immigrants n'ayant pas de papiers d'identité la catégorie la plus représentée étant les Belges. En 1872 ce nombre s'élèverait à 2%. Cependant jusqu'en 1880, aucun instrument de mesure fiable ne permet avec exactitude d'apprécier la diversité humaine et géographique de ces mouvements. [...]
[...] Cette limitation des naissances a alors pour conséquence indirecte un rapide vieillissement de la population. Ce dernier point est la seconde raison qui explique la stagnation de la natalité : le groupe des soixante ans et plus qui était de en 1789 s'élève à fin XIXe. Les apports migratoires Après ce constat de stagnation de la population en France, on comprend donc que l'immigration a joué un rôle important dans le renouveau de peuplement du pays. Dès la fin du XIXe siècle, c'est grâce à cet apport extérieur que la population française ne régresse pas. [...]
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