Le pouvoir sacré est ce sur quoi repose toute la légitimité de l'Ancien régime. Le roi, représentant de Dieu sur Terre, tire son pouvoir de la volonté divine et doit se soumettre à de nombreuses traditions telles que le sacre, prouvant son lien avec la religion ainsi que sa légitimité, ou encore le toucher des écrouelles, censé guérir les malades par une simple apposition des mains. Ainsi, le roi détenait un pouvoir puissant sacralisé.
Louis XVI sera le dernier roi de l'ancien régime, représentant cette toute-puissance sacrée, alors déjà en déclin. A partir de ce moment, on va voir une très forte évolution du caractère sacré du pouvoir, passant par plusieurs formes de régimes et différents hommes au pouvoir. Le Roi jusque-là incarne l'unité de la France alors que le pays apparait divisé en plusieurs peuples. On peut parler d'un Roi homme-Etat. Il représente directement Dieu sur Terre.
En 1789, à la veille de la Révolution, le roi est déjà remis en question. La démythification du pouvoir s'opère durant tout le XVIIIe siècle, avec une montée en puissance de la bourgeoisie, qui revendique de plus en plus sa place dans la société.
[...] Il est ramené par une personne du peuple français, qui est humaine (supériorité du peuple sur le Roi). On voit très bien ici une extraordinaire rupture et le passage à un pouvoir rabaissé. Ainsi, la patrie existe indépendamment de la personne du souverain. Le règne de la loi succède à l'arbitraire, la souveraineté du peuple et un régime respectant la séparation des pouvoirs ont succédé à l'absolutisme. B. L'Empire napoléonien ou une certaine ambigüité Le premier constat que l'on peut faire est que Napoléon entreprend de pacifier le pays après les nombreux troubles qui l'ont agité durant la période révolutionnaire. [...]
[...] Cette tradition est suivie sous le Consulat et l'Empire. On le voit notamment sur le tableau d'Ingres, représentant Napoléon Ier sur le trône impérial et datant de 1806, avec différents symboles tels que le sceptre de Charlemagne dans la main droite et la Main de la Justice dans la gauche. Napoléon utilise aussi de nouveaux symboles pour rallier la population. C'est ainsi qu'il introduit sa propre fête le 15 août (fête catholique par excellence). Il s'attribue des symboles tels que les abeilles ou les aigles, qui s'apparentent à des signes de l'ancien régime. [...]
[...] C'est le programme des ultras que l'on retrouve au pouvoir sous Louis XVIII et surtout Charles X. Il y a eu de grandes proclamations, des symboles, mais il n'y a pas eu de retour réel à l'ancien régime. Et tous ceux qui étaient nostalgiques de l'ancien régime, les Ultras, ont été déçus par la Restauration.La Charte constitutionnelle fait son apparition dès l'arrivée au pouvoir de Louis XVIII. Cette charte est un compromis, car elle conserve des acquis de la Révolution et de l'Empire tout en rétablissant l'autorité en la personne du roi, Louis XVIII (qui est roi de droit divin depuis 1795, mais exilé en Angleterre). [...]
[...] Ainsi, les juifs se voient reconnaître le statut de citoyen en 1791, donné par la constituante.La Constitution civile du clergé(12 juillet 1790) rend le clergé indépendant de Rome, instaurant une séparation plus nette entre le pouvoir et le Saint-Siège. De même, on note de nombreuses persécutions religieuses et la fermeture et la réquisition de nombreux lieux de culte durant la période révolutionnaire, le régime souhaitant rompre totalement avec la religion. L'exécution même de Louis XVI le 21 janvier 1793 est un symbole fort (peut être le plus fort) de désacralisation du pouvoir. [...]
[...] Au cours de plus d'un demi-siècle, il y a eu de nombreux changements de régime et de souverain, sans pour autant pouvoir affirmer dès le début qu'il y a une réelle désacralisation du pouvoir. Il faut attendre la Monarchie de juillet et un roi bourgeois pour assister à une très forte désacralisation du pouvoir, mais ceci tenant à divers mouvements et révoltes. Louis Philippe sera chassé par une révolution, tout comme celle qui l'a amené au pouvoir, emmenant avec lui la tradition des rois de France. Seul Louis Napoléon Bonaparte, se faisant lui aussi sacré Empereur, réintroduira une certaine sacralisation du pouvoir, seulement un temps cependant. [...]
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