Peut-on considérer le discours d'investiture de Léon Blum du 6 juin 1936 comme une preuve de légitimité pour obtenir la confiance du peuple à travers son projet politique ?

Thèmes abordés

président du Conseil, Léon Blum, Chambre des députés, discours du 6 juin 1936, investiture, Front populaire, Daladier, Doumergue l'Humanité, SFIO, élections législatives

Résumé du document

Les élections législatives de mai 1936 sont remportées par le Front populaire qui constitue une coalition des partis politiques de "gauche" regroupant le Parti Radical, la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) ainsi que le Parti Communiste (PCF). Élue majoritairement, cette coalition de gauche compose à partir de mai 1936 près de 60 % du Parlement. Nommé Président du Conseil des ministres, Léon Blum énonce son discours d'investiture le 6 juin 1936 devant la Chambre des députés. Né en 1872, Blum n'a pas toujours consacré sa vie à la politique. D'abord auteur de critiques de livre et de théâtre, il fait ses premiers pas en politique au cours de l'affaire Dreyfus. Sa rencontre avec Jean Jaurès marque définitivement son entrée en politique avec la création de l'Humanité en 1904.

Extraits

[...] Mais peut-on considérer le discours de Léon Blum comme une preuve de légitimité pour obtenir confiance du peuple à travers son projet politique ? Pour répondre à ce questionnement, il semble convenir d'aborder la reconquête du peuple tentée par le Front populaire avant de se pencher sur le projet politique du Front populaire et enfin de voir les difficultés qui font face à ce programme politique. I. La reconquête du peuple tentée par le Front populaire Les élections législatives passées et le Front populaire élu, Léon Blum tente de faire un appel à la confiance du peuple en montrant la légitimité que possède le Front populaire. [...]

[...] Rien ne peut aller à l'encontre d'une victoire obtenue au suffrage universel (avec des voix). Le terme « sentence » est lourd de sens également puisqu'il rappelle une décision solennelle, en l'occurrence le vote des Français. Le nouveau Président du Conseil insiste à plusieurs reprises sur cette large victoire en souhaitant y mettre un point historique : « [ . ] s'est traduite avec plus de puissance et de clarté qu'à aucun moment de l'histoire républicaine. » (l.3). Aucune discussion n'est possible pour remettre en cause la victoire de la coalition de gauche. [...]

[...] Les difficultés qui font face à ce programme politique Face à son projet de réformes politiques, le gouvernement Blum I fait face à des difficultés déjà présentes et s'ancre de plus en plus dans le paysage français depuis la crise de 1929. En réalité, la majorité de ces réformes, qu'elles soient sociales ou économiques ne peuvent être mises en place qu'à une condition selon Blum : « [ ] et surtout à la reprise de l'activité générale » (l.36). En effet, à l'arrivée du Front populaire au pouvoir, les usines sont occupées par les ouvriers ce qui rend la situation très délicate. [...]

[...] Peut-on considérer le discours d'investiture de Léon Blum du 6 juin 1936 comme une preuve de légitimité pour obtenir la confiance du peuple à travers son projet politique ? Histoire de la France au XXème siècle Les élections législatives de mai 1936 sont remportées par le Front populaire qui constitue une coalition des partis politiques de « gauche » regroupant le Parti Radical, la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) ainsi que le Parti Communiste (PCF). Élue majoritairement, cette coalition de gauche compose à partir de mai 1936 près de du Parlement. [...]

[...] Ce discours d'investiture est prononcé dans un contexte très difficile : malgré les obtenus au cours des élections législatives, les Français ne suivent pas le Front populaire par conviction, mais par opposition aux partis de droite. Après la Première Guerre mondiale, la situation est irrégulière dans le pays, et la crise de 1929 note le début d'un déclin important en France. Peu attractives, sans cohésion politique et sur le déclin économique, les années 30 marquent une période de convalescence. La situation politique est terrible : Daladier puis Doumergue au début des années 1930 ne parviennent pas à faire entendre la voix de droite. [...]