La seule vérité que reconnaît le pouvoir totalitaire est celle dont il a besoin sur le moment, et la seule liberté que reconnaît le pouvoir, c'est celle d'exprimer cette "vérité". » C'est dans ces termes très puissants que Vàclav Havel décrit dans Essais Politiques de 1989, une des caractéristiques du pouvoir totalitaire. Selon le politologue Philippe Braud le totalitarisme est une : « Situation politique caractérisée par la remise en cause au profit d'un leader (Hitler, Staline?) ou d'une organisation ('le Parti') de toutes les protections juridiques, institutionnelles ou culturelles qui, normalement, assurent aux individus des repères et ancrages indispensables à leur sécurité psychologique. »
Ainsi intitulé, le sujet « Peut-on comparer le nazisme et le communisme ? » pose la question de la pertinence ou non à rapprocher ces deux régimes. Au cours de ce travail, nous nous interrogerons : les régimes nazi et stalinien auraient-ils suffisamment de points en communs, ce qui nous permettait d'envisager une comparaison ?
Dans une première partie, nous détaillerons les points de convergences entre ces deux régimes. Dans une seconde partie, nous explorerons les antagonismes des deux systèmes. Enfin, dans une troisième partie, nous développerons le point de ralliement de ces régimes à la lumière du concept de totalitarisme qui permet d'éclairer le coeur du système hitlérien et stalinien.
[...] Dans toutes ces sphères, on peut en effet trouver un membre du parti ou un fidèle, et donc être arrêté pour une critique ou une objection. C'est d'ailleurs pour cette raison que les régimes totalitaires incitent vivement la délation politique : cela devient un devoir citoyen et ne pas participer à cette recherche de l'ennemi intérieur juif pour l'Allemagne, trotskiste pour l'URSS devient une complicité criminelle. Hannah Arendt résume bien la chose : La collaboration de toute la population pour dénoncer les opposants politiques, ses offres de services pour le mouchardage, ne sont sans doute pas des faits nouveaux ; mais ils sont si bien organisés dans les pays totalitaires que le travail des spécialistes est presque superflu[2]. [...]
[...] On juge son exercice incompatible avec celui de la démocratie. L'élimination de ses adversaires ne répond pas toujours à une volonté de violence, tel le ressentiment des humiliés ; elle participe à une exigence historique[4]. Marc Ferro note une autre différence de taille entre les deux régimes : Contre tous les pronostics des théoriciens du totalitarisme qui affirmaient que, par essence, le régime soviétique ne bougerait pas, ce sont bien les Russes eux-mêmes qui ont abattu leurs régimes, alors qu'en Allemagne, le nazisme avait disparu à la suite d'une défaite militaire, une capitulation. [...]
[...] L'État se confond avec la société jusqu'à devenir un parti-État qui apparaît simultanément au foyer de toutes les activités sociales et comme faisant corps avec le peuple. Dans l'État et entre État et société, toute frontière est abolie, il y a appropriation effective du lieu du pouvoir, dénégation de toute division interne à la société. Est ainsi affirmé, l'image d'une totalité sociale sans antagonisme ni altérité, qu'aucune hétérogénéité ne doit pouvoir venir fissurer[11]. Plus tard, dans une interview il poursuivra son analyse : Qu'est-ce qui caractérise le léninisme ? [...]
[...] De ce point de vue, le symbole du totalitarisme est bien le camp de concentration. Celui-ci peut servir à enfermer les opposants, les dissidents, des personnalités non conformes mais également à éliminer ce que l'idéologie totalitaire désigne comme nuisibles B. Sous angle économique Sous l'angle économique et social on peut observer une tendance commune aux deux régimes : les différences entre eux s'estompent en profondeur. D'abord, du point de vue de la stratification sociale les deux régimes nient les oppositions de classe et prétendent résoudre formellement la lutte des classes. [...]
[...] d'un point de vue global et fondamental, les ressemblances l'emportent : ce sont tous les deux des totalitarismes A. Sous l'angle politique et idéologique On peut d'abord relever, que, sous l'angle politique les deux régimes annulent la fonction normative c'est-à-dire la limitation du pouvoir des constitutions, qui ne sont plus que fictives et nominales. Très rapidement, Hitler vide sciemment la constitution de Weimar de son sens véritable, on a parlé à ce propos de fraude à la constitution ; de même que Staline utilise avant tout la fonction nominale c'est-à-dire à des fins de propagande de la constitution soviétique. [...]
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