Le statut de serf médiéval procède directement de l'esclavage antique. Dans l'Europe féodale, le servage apparaît comme une adaptation de l'esclavage aux exigences d'une morale nouvelle, et surtout aux nécessités d'une économie où le travail humain demeure un facteur fondamental de la production. Cependant, cette évolution fut inversée au Nouveau Monde. Lorsque les premiers immigrants africains involontaires débarquèrent sur le sol américain, ils n'étaient pas encore de véritables « esclaves », car l'Angleterre chrétienne ne connaissait pas l'« esclavage ». Leur condition était celle des travailleurs blancs amenés d'Angleterre sous contrat bilatéral d'indenture c'est-à-dire qu'ils servaient leur maître pendant un nombre stipulé d'années et dépendaient entièrement de sa volonté. Cette forme de servage disparut au fur et à mesure que le statut de l'esclavage se précisa et en 1661, par exemple, la colonie de Virginie reconnut l'esclavage légal.
[...] Bibliographie Abolition de l'esclavage et abolition du servage . Dictionnaires et encyclopédies - Dictionnaire encyclopédique, Paris, Philippe Auzou - Grand Larousse Universel, Tome Paris, Éditions Larousse - Grand Larousse Universel, Tome Éditions Larousse - Encyclopédie en ligne : Wikipédia . Manuels . États-Unis : - FOHLEN (Claude), De Washington à Roosevelt, l'ascension d'une grande puissance 1776-1945, Paris, Nathan - SCHOELL (Franck Histoire de la race noire aux États-Unis du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, Payot Russie : - BERSTEIN (Serge) et MILZA (Pierre), Histoire du XIXe siècle, Hatier, Paris - CARON (Jean-Claude), VERNUS (Michel), L'Europe au XIXe siècle, Des nations aux nationalisme 1815-1914, Paris, Armand Colin - CARRIERE D'ENCAUSSE Hélène, La Russie inachevée, Paris, Fayard - M. [...]
[...] Peut-on comparer l'abolition de l'esclavage et l'abolition du servage ? Le statut de serf médiéval procède directement de l'esclavage antique. Dans l'Europe féodale, le servage apparaît comme une adaptation de l'esclavage aux exigences d'une morale nouvelle, et surtout aux nécessités d'une économie où le travail humain demeure un facteur fondamental de la production. Cependant, cette évolution fut inversée au Nouveau Monde. Lorsque les premiers immigrants africains involontaires débarquèrent sur le sol américain, ils n'étaient pas encore de véritables esclaves car l'Angleterre chrétienne ne connaissait pas l'« esclavage Leur condition était celle des travailleurs blancs amenés d'Angleterre sous contrat bilatéral d'indenture c'est-à-dire qu'ils servaient leur maître pendant un nombre stipulé d'années et dépendaient entièrement de sa volonté. [...]
[...] Aux États-Unis, l'abolition mène à une ségrégation et une discrimination raciale qui n'a toujours pas disparu aujourd'hui alors qu'en Russie cette abolition s'inscrit dans la volonté de modernisation du pays. Cependant, la question de la terre subsiste toujours en Russie. C'est seulement en 1906 qu'un réformateur, le ministre Stolypine, donnera enfin aux paysans les moyens d'acquérir la pleine propriété de la terre. Cette réforme décisive aura des effets bénéfiques immédiats, mais elle viendra trop tard pour sauver le régime. Le mir et le servage seront remis en vigueur par le régime communiste sous le nom de «kolkhoze». [...]
[...] Ainsi, un certain nombre de concordances ont pu être établies entre l'abolition du servage en Russie et l'abolition de l'esclavage aux États- Unis. En effet, un certain mouvement mené par les intellectuels, mais aussi par le peuple lors de révoltes a mené progressivement à l'abolition dont l'évènement déclencheur s'est avéré être la guerre dans les deux pays. De même, Nicolas II et Lincoln partageaient cette volonté d'abolition graduelle même si ensuite les priorités quant à l'intégration des hommes nouvellement libérés étaient assez distinctes. [...]
[...] Cependant, la question de la terre occupe une place de toute autre importance en Russie qu'aux États-Unis dans le processus d'abolition. Il aurait été très dangereux d'émanciper les paysans sans leur accorder une dotation territoriale. Leur refuser cette dotation, aurait créé en Russie 22 millions de prolétaires selon Dolkoroukov, d'autant que les paysans russes n'entendaient pas se laisser émanciper sans terres. La terre est donc divisée en parcelles (nadels) attribuées aux serfs libérés : les paysans obtiennent d'abord l'usufruit des terres dont les seigneurs restent propriétaires puis ils obtiennent le droit de racheter ces terres avec le seul accord du seigneur. [...]
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