Géopolitique, dictature totalitaire, stasi, Jürgen Kocka, Nicolas Offenstadt, ostalgie, population allemande, capitalisme, paternalisme
Nous allons avoir un débat sur ce pays disparu qu'est la République démocratique allemande (RDA). Ce pays qui exista à peine plus de 50 ans, de 1949 à 1990, a souvent été analysé et reconnu comme une dictature totalitaire. La Stasi en est l'illustration la plus probante. Malgré cette image, nous allons tenter de comprendre si on a pu être heureux en RDA.
Je prendrai d'abord position dans ce débat pour montrer les limites présentes en RDA pour atteindre cet objectif d'être heureux et ensuite je défendrais la position inverse.
[...] Les ennemis du régime risquent l'emprisonnement, la torture voire l'élimination De plus, les habitants de la RDA n'ont également pas le droit de quitter le territoire Le parti unique, le SED, cherche à construire un État sur l'anti fascisme et également sur l'athéisme: le ministre pour la Sécurité de l'État, chef de la Stasi, Erich Mielke désignait l'Église comme "le point d'appui légal le plus puissant de l'impérialisme au sein des pays socialistes" L'historien Nicolas Offenstadt dans le podcast "Parole d'histoire" nous explique que pour certains la domination s'exerce pas au quotidien donc le rapport au politique lointain, ils n'ont pas à faire face à la Stasi tous les jours et ceux n'ayant aucune activité ou d'engagement politique ne sont pas confronté à la répression. C'est l'idée d'être heureux quand tu restes dans les clous. La répression sévit le 16 juin 1953, à la suite d'une augmentation de des quotas de production des travailleurs construisant le boulevard Staline, les émeutes de juin 1953 éclatent à Berlin-Est. Au cours de ces émeutes manifestants s'en prennent aux symboles du pouvoir. [...]
[...] Mais ces initiatives butaient sur la rigidité du parti, le manque de libéralisme politique du régime, et la répression pour les dissidents. La RDA peut se résumer par cette dichotomie répression-encadrement d'un côté et sécurité de vie de l'autre. [...]
[...] L'agitation gagne le reste du pays dès le lendemain. Walter Ulbricht fait appel aux troupes soviétiques qui rétablissent l'ordre en provoquant la mort de 55 personnes et une vague d'arrestations et de condamnations à la prison de plus de personnes. Les désordres s'arrêtent à partir du 23 juin mais les autorités décident alors de renforcer la répression : condamnations seront prononcés et membres du SED exclus. Beyond the Wall de l'historienne et journaliste germano-britannique Katja Hoyer est un énorme succès ( sorti le 6 Avril 2023 ) mais également beaucoup de contestations car cela présente une RDA où l'on était heureux, une "dictature confortable". [...]
[...] Encore aujourd'hui les populations allemandes fuient vers l'Ouest car la situation à l'Est est toujours précaire malgré quelques évolutions L'Est de l'Allemagne demeure lesté par rapport à l'Ouest ce qui conduit à une forte popularité pour l'extrême droite allemande dictature et contrôle: pour relativiser cela, il faut rappeler que peu d'allemands de l'est ont été directement confrontés à la stasi, mais il est vrai que sa présence était intériorisée de par la potentialité de son pouvoir répressif pour relativiser son importance, on peut prendre par exemple la ville de Zeitz, au Sud de la RDA près de Leipzig, au début des années 80, la Stasi surveillait seulement 1700, ce qui ne correspond qu'à de la population de la ville de plus, toutes les enquêtes de la stasi n'aboutissaient évidemment pas à des mesures répressives école: l'école était un espace d'éducation évidemment mais également de politisation, c'était un élément central du régime, comme l'entreprise que nous verrons par la suite l'école en RDA présentait de forts éléments de modernité en comparaison de l'Ouest capitaliste, les classes étaient à effectif réduit, l'activité sportive y était bien plus développée et les liens avec les entreprises permettaient une meilleur professionnalisation des étudiants de plus, dès sa création, la RDA possédait le collège unique, facteur d'égalité homme/femme pays isolé: pays pas tant isolé que cela: fin des années 60 de nombreux accords bilatéraux avec des pays frères (Algérie, Cuba, Bulgarie etc) la RDA accueillait des travailleurs étrangers provenant de ces pays amis de plus, en 1974 la RDA devient 134ème membre de l'ONU ces travailleurs étrangers avait l'accès gratuit aux soins la RDA fut même une terre d'asile pour les dissidents communistes espagnols, grecs et chiliens par exemple, fuyant les régimes fascisants de Franco, des colonels en Grèce et de Pinochet logement: en octobre 1973, une résolution du SED lança un grand programme de construction de logements, habitations, de crèches, de supermarchés, d'écoles etc ce programme était soutenu par une enveloppe de 390 milliards de mark, c'est le plus grand investissement financier de l'histoire du pays ce sont principalement de jeunes adultes qui quittaient des logements insalubres pour s'installer dans des appartements de 50 à 60 m2 de plus, le logement était peu cher par rapport à l'ouest, les dépenses liées au logement représentaient à peine 10% du budget d'une famille standard avec deux enfants et grâce à la reprise d'une loi de blocage des loyers du IIIème Reich de 1944, aucune augmentation de loyers n'était possible, à la différence de l'Ouest capitaliste 5. économie: au début des années 70, après s'être extirpé de la longue période difficile de sortie de guerre, la RDA pouvait proposer un modèle de société de consommation inférieure à l'Ouest mais tout de même significatif en comparaison des autres pays du bloc de l'Est la socialisation en RDA passait principalement par le lieu de travail, les structures des entreprises favorisaient très fortement l'esprit de groupe, la communauté socialiste. [...]
[...] Peut-on être heureux en République démocratique allemande ? Débat problématique: A-t-on pu être heureux en RDA ? Introduction: Nous allons avoir un débat sur ce pays disparu qu'est la République démocratique allemande. Ce pays qui exista à peine plus de 50 ans, de 1949 à 1990, a souvent été analysé et reconnu comme une dictature totalitaire. [...]
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