L'Argentine des années trente est un pays en ébullition. La crise de 1929 touche le pays et bouleverse l'économie et la société tandis que certains acteurs internationaux riches, tels la Grande-Bretagne et les Etats-Unis s'immiscent dans les affaires argentines. Les mouvements ouvriers dans le pays augmentent en nombre, en puissance et en activité, pour devenir une voix qui se fait entendre parmi les acteurs nationaux. Parallèlement, l'armée entame sa lente transformation vers une structure et un rôle calqués sur les partis politiques, modèle qui perdurera jusque dans les années quatre-vingt. C'est dans ce contexte que Peron arrive au pouvoir d'abord en tant que membre du gouvernement puis comme dirigeant. Souvent qualifié de populiste, le discours péroniste s'axe sur deux grands thèmes à savoir le nationalisme économique et les réformes sociales.
Grand Homme politique, à la fois adulé et critiqué, Peron a donné son nom à un véritable parti politique qui perdure encore avec Nestor Kirchner, l'actuel président argentin. Ce mouvement reste cependant très hétérogène à tel point que certains hommes politiques se sont déclarés péronistes tout en suivant une politique complètement différente de celle de Peron. C'est le cas de Menem notamment. Cela pose la question de la définition du péronisme. Qu'est ce qu'être péroniste? Le péronisme peut il survivre aux modifications de l'économie et de la société? Quelles évolutions ce mouvement a-t-il subi? Le péronisme d'aujourd'hui est il identique au péronisme d'hier?
[...] Le général Rawson est bientôt remplacé par le général Ramirez, puis en février 1944 par le général Farrell. Pendant cette période, un autre militaire et participant dans le coup d'Etat de juin 1943 se bâtit une position dans le gouvernement et dehors: Juan Domingo Perón. Avec l'installation du nouveau gouvernement, Perón est chargé de la création du Secrétariat d'État au travail et à la prévoyance sociale. Il n'est même pas ministre, mais il donne beaucoup d'importance à son poste. Il s'intéresse beaucoup à la condition des travailleurs et aux questions sociales: il instaure des délégations régionales auprès lesquelles les travailleurs peuvent présenter leurs doléances et met en place plusieurs conventions et lois pour améliorer la situation des ouvriers. [...]
[...] Une fois de plus, Peron se situe du côté de la majorité populaire grâce à sa politique sociale. Cependant, Peron n'a toujours pas de parti politique. Il doit se balancer entre deux courants majeurs qui le soutiennent sans être toujours compatibles. Le Parti Laboriste et un regroupement de radicaux qui sont sortis du parti éponyme pour soutenir Perón. L'unification de ces courants- ci n'est possible que grâce à l'autorité personnelle de Perón qui crée le Pari unique de la Révolution. [...]
[...] Leurs compatriotes plus âgés observent une multitude d'autres changements. Par exemple, Perón assume la charge de l'armée en même temps que celle de l'État, et leurs intérêts se fondent en un seul ensemble. C'est le début d'une organisation corporatiste et bureaucratique de l'État. On remarque sous son règne une forte tendance à la régression du pouvoir législatifs en faveur de l'exécutif, notamment par la croissance des ministères. Également, du côté des institutions, l'État, les partis et les syndicats sont souvent confondus, les rôles de chacun se superposant plus qu'auparavant. [...]
[...] Faut-il en déduire que le péronisme de Kirchner revient aux sources du péronisme de Peron ? Il s'inscrit en tous cas en rupture avec la politique menée depuis Isabel Peron qui coïncide, selon Hugo Moreno, avec le début du désastre argentin. C'est une crise qui a amené Kirchner au pouvoir comme depuis les débuts du péronisme. Il semble que, depuis son élection, Kirchner mène une politique plus conforme à celle qu'aurait menée Peron avec, cependant quelques bémols. Sa stratégie est ambiguë, privilégiant des accords avec le FMI tout en exigeant une renégociation de la dette extérieure. [...]
[...] L'idée d'un péronisme sans Peron fait chemin parmi les syndicats. En novembre 1970, en réaction à l'armée qui par le général Ongania est à l'origine de l'instauration d'un Etat militaire, les courants péronistes, radicaux et d'autres groupes encore se réunissent sous une alliance : la hora del pueblo L'heure est donc maintenant au peuple contre la politique d'un régime militaire surtout soucieux d'internationalisation du capital retour de Peron suivi d'Isabel : la victoire du péronisme tardif Dans un contexte de crise majeur au début des années soixante dix, Peron apparaît comme la solution à la solution catastrophique du pays. [...]
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