On utilise souvent pour la France l'expression « Printemps des peuples » pour qualifier la révolution de 1848. Derrière cette expression, il y a donc une référence sous-jacente à l'exemple français mais aussi à une certaine vision de l'Histoire. Après le printemps vient l'été, c'est une vision téléologique, une sorte de marche naturelle. On évoque aussi souvent le principe des nationalités. Mais ce mouvement révolutionnaire frappe toute l'Europe (voir la gravure de la potion constitutionnelle où tous les souverains essaient de la faire passer tant bien que mal). Boire la potion démocratique, cette illustration veut-elle montrer que la monarchie, à présent, est soucieuse de la démocratie ? C'est donc dans cette période qu'a lieu le développement des révolutions et l'obtention ou l'octroi des premières Constitutions.
Dans le cas italien, l'expression « Printemps des peuples » est mal choisie. Car en Italie, c'est un mouvement qui démarre directement avec l'arrivée au pouvoir du pape Pie IX qui a la volonté de réformer, dans un esprit libéral, les institutions du royaume (voir gravure en 1846-47).
[...] Celle-ci s'accompagne de la mise à mort de toute une série de militants républicains par les autrichiens. Il y a donc une vraie tension entre ces deux stratégies. Mazzini est accusé d'aventurisme, il crée pourtant le premier parti politique italien qui est présent sur l'ensemble du territoire : le parti d'action créé en 1853 et dont la direction clandestine est installée à Marseille et essaie d'avoir une action dans l'ensemble de l'Italie. Cette tentative échoue totalement et entre 1859 et 1861, c'est l'option défendue par Cavour qui triomphe. [...]
[...] C'est dans ce cadre qu'apparaissent de nouveaux acteurs. II. Démocrates et réactionnaires en guerre (août 1848-1849) La bataille des démocrates Les démocrates ne sont, en effet, pas véritablement unis. Le premier gouvernement démocrate se forme en Toscane, à Florence en octobre 1848, il veut élire une constituante italienne mais l'idée est battue en brèche par la fuite de Pie IX à l'automne 1848 dans une forteresse sur la côte. Se met alors en place à Rome une République romaine qui, dès le début de 1849, est menée par Mazzini qui la fonde et qui vient de mettre en place un régime démocratique avec la possibilité d'établir le suffrage universel dans les Etats pontificaux. [...]
[...] En 1860, à peu près brigands tentent de s'organiser, c'est une véritable guerre avec des bandes qui comptent près de 500 hommes qui s'attaquent aux villes en 1860-1870. De plus, ils ont le soutien des aristocrates locaux qui ont perdu le pouvoir. C'est un phénomène de guerre civile qui apparaît dans les campagnes italiennes, avec des gens appartenant à des classes sociales diverses et variées. En définitive, ces brigands refusent donc l'unification, ils mettent en place des solidarités de banditisme qui débouche sur l'organisation de la mafia et leur revendication est de type identitaire. [...]
[...] Elle dure plus d'une dizaine d'années 1860-1875. Elle fait plus de morts que les guerres d'indépendance. Elle est marquée par l'hostilité de la paysannerie envers l'Etat. On observe une coupure entre les élites politiques et les masses. Il faut voir la dimension de criminalité et pas la dimension politique, car il n'y en a pas. On retrouve ce brigandage dans toute l'Italie, mais il est particulièrement marqué dans le Sud à partir de 1860, notamment dans la région du Basilicate. [...]
[...] Mazzini et Garibaldi qui est désormais chef de la défense militaire de la ville de Rome après plus d'un mois de combat, sont écrasés véritablement par les français. Et c'est à ce moment là, que ces deux personnages, par leur résistance deviennent de vrais mythes politiques. On observe quand même une politisation et un maintien du souvenir (voir photo de Garibaldi en Christ). Les démocrates italiens défaits laissent donc le champ libre à la réaction et aux tentatives d'interventions du Piémont libéral. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture