De Peenemünde au programme spatial américain : l’opération « paperclip » ou la récupération des scientifiques allemands par les américains

Résumé du document

La fusée, objet récurent dans l'univers des petits… et des grands, apparaît comme merveilleux lorsque l'on songe aux premiers pas de l'homme sur la Lune (Neil Armstrong 20 juillet 1969) mais a contrario, diabolique lorsque l'on évoque les armes V qui ont ravagé l'Angleterre lors de la dernière guerre mondiale. Nous verrons Peenemünde et les armes de représailles, ainsi que Dora : camps de concentration et usine de production du V2. Dans une seconde partie, nous étudierons les prémices de la course vers l'espace le cas de W. Von Braun et de ses compatriotes. Les Soviétiques et Américains se sont ainsi lancés dans la « chasse aux savants » allemands. Enfin, il convient d´étudier l'utilisation des scientifiques au début de la guerre froidela NASA et W. Von Braun.

Extraits

[...] Les scientifiques les plus convoités dans l'immédiat sont ceux qui ont fait peser la menace la plus lourde sur le camp des Alliés, c'est-à-dire ceux chargés de la conception des redoutables missiles V2. http://www.humanite.presse.fr/journal/1997-02-03/1997-02-03-771055 http://www.rr0.org/Paperclip.html http://www.rr0.org/Paperclip.html Le transfert de scientifiques aussi impliqués dans l'appareil nazi ne pouvait se passer sans encombre. Nombre d'entre eux n'ont accepté cet exil que sous la menace de poursuites judiciaires dans leur propre pays. Ce qui n'est pas un gage de fiabilité. Ces problèmes sont d'ailleurs identifiés dès le début de l'opération. Walter Jessel, lieutenant de l'armée états-unienne, a été chargé en 1945 d'évaluer la loyauté des scientifiques avant qu'ils ne quittent l'Allemagne. [...]

[...] Une opération militaire de récupération des scientifiques allemands ayant travaillé pour le IIIe Reich est donc montée par le Pentagone. Appelée Operation Paperclip (Opération Trombone), elle est confiée à la Joint Intelligence Objectives Agency (JIOA), qui regroupe alors l'ensemble des services de renseignement militaires états- uniens. L'opération se heurte à de vives résistances à la fois chez les responsables politiques et dans l'état-major. La position du président Franklin Delano Roosevelt était claire : interrogé par William Donovan, chef de l'OSS, sur l'opportunité d'accorder des privilèges aux officiers SS et aux membres du ministère des Affaires étrangères allemand, le président des États-Unis refuse. [...]

[...] Et, qu'ils se soient trouvés à Peenemünde, à Dora ou dans bien d'autres camps, ingénieurs et techniciens ne pouvaient pas ignorer les traitements que les SS faisaient subir aux déportés. http://www-spof.gsfc.nasa.gov/stargaze/Fgoddard.htm (2)Pierre Durand dans l'Humanité 3 février 1997 L'appellation armes V que j'ai déjà eu l'occasion d'employer, vient de Vergeltunswaffe qui signifie arme de représailles Il faut bien différencier le V1 (Fi 103) qui était une sorte d'avion à réaction sans pilote, ces bombes volantes qui s'abattaient sur Londres, et le V2 qui apparaît comme la première fusée (la A4, Agrégat 4). [...]

[...] Ce qui lui permit de faire produire par une main-d'œuvre en condition d'esclavage des gaz asphyxiants qu'il testait sur place sur des prisonniers, avant que leur usage ne soit généralisé à tous les camps. Déclaré coupable d'esclavage et de meurtres en série à Nuremberg, il bénéficie néanmoins de la clémence du tribunal et n'est condamné qu'à huit ans de prison. Durant sa période de détention, son nom est maintenu sur la liste d'embauche de la JIOA, qui le recrute dès sa libération prématurée par John McCloy, haut- commissaire états-unien pour l'Allemagne. [...]

[...] Dans cette chasse aux savants allemands qui s'engage chez les alliés dans les derniers temps de la guerre les américains apparaissent comme les plus volontaires, décidant de mettre en œuvre un projet ultrasecret baptisé opération Paperclip La Seconde Guerre mondiale à peine terminée sur le théâtre européen, les États-Unis et l'URSS entrent en rivalité (mais il faut aussi noter que Français et Anglais se mettent aussi en chasse pour récupérer savants ou matériel Leur priorité devient de piller le plus rapidement possible l'ennemi vaincu, le IIIe Reich. Le savoir-faire technologique développé par les scientifiques allemands suscite toutes les convoitises bien qu'il soit le fruit d'une exploitation d'une main-d'œuvre servile issue des camps de concentration. [...]