La Révolution Française de 1789 a donné aux paysans français un nouveau rêve qu'ils ont poursuivi dans le courant du dix-neuvième siècle, celui de posséder chacun une parcelle de terre qu'ils pourraient cultiver pour eux-mêmes, et qui leur permettrait plus facilement que sous l'Ancien Régime de subsister. Ce rêve a longtemps déterminé leur comportement, tant sur les plans social et démographique que sur le plan économique puisque, jusqu'à une période avancée du même siècle, les paysans n'ont fait des enfants, cultivé la terre, vendu leur force de travail et fait bien d'autres choses encore que pour pouvoir un jour s'acheter un terrain.
Mais le dix-neuvième siècle, et particulièrement la fin de celui-ci, a été une grande période de changements sociaux, économiques et politiques (avec la Révolution Industrielle et la mise en place du suffrage universel, par exemple) et il est vraisemblable que les Français aient du modifier leurs modes de vie, mais aussi leur organisation, par exemple, pour s'y adapter. Il semble donc intéressant de se demander de quelle façon la Belle–Epoque, qui s'est déroulée environ du début du vingtième siècle à la Première Guerre Mondiale, a vu les paysans français renoncer à des méthodes et à des vies jusque là immuables pour s'adapter à un monde nouveau et s'y imposer.
[...] Durant la Belle Epoque, les syndicats deviendront même parfois une menace pour le gouvernement, notamment lors de la révolte des journaliers et des salariés agricoles au début du vingtième siècle, des journaliers qui exigeront une hausse des salaires et des conditions de travail décentes, et qui réuniront jusqu'à huit mille hommes lors d'une manifestation à Béziers. Ainsi, les paysans français de la Belle Epoque semblent donc bien avoir adapté leur organisation et su s'imposer sur le plan politique. On a donc vu dans un premier temps que les nouveaux contextes culturel et économique qui étaient ceux de la Belle Epoque avaient provoqué des changements dans la dynamique démographique, l'organisation de la société et les conditions de vie des paysans. [...]
[...] En effet, le nouveau contexte culturel, caractérisé par l'influence urbaine, a provoqué des changements non seulement dans la nourriture même des paysans, puisque avec l'arrivée des boulangers dans les villages les paysans ont pu manger plus souvent du pain et arrêter de le faire cuire eux-mêmes dans leurs fourneaux, par exemple, mais aussi dans leur façon de s'habiller, puisque les cotonnades, l'utilisation de sous vêtements et la mode urbaine en général ont envahi les campagnes, par exemple, dans leur type d'habitats (on a ainsi souvent ajouté des étages aux maisons des paysans, qui ont permis l'installation des chambres), et dans leurs loisirs. Il semble donc évident que les progrès culturels aient influencé et modifié la dynamique démographique, l'organisation de la société ainsi que les conditions de vie des paysans. Mais il nous faut maintenant, au-delà de ces différents aspects, nous intéresser aux réactions qu'ont eu les différentes paysanneries pour s'adapter aux nouvelles exigences économiques de la Belle Epoque. [...]
[...] Les paysans français à la Belle Epoque Bibliographie - Christophe Charle, Histoire sociale de la France au dix-neuvième siècle La Révolution Française de 1789 a donné aux paysans français un nouveau rêve qu'ils ont poursuivi dans le courant du dix-neuvième siècle, celui de posséder chacun une parcelle de terre qu'ils pourraient cultiver pour eux- mêmes, et qui leur permettrait plus facilement que sous l'Ancien Régime de subsister. Ce rêve a longtemps déterminé leur comportement, tant sur les plans social et démographique que sur le plan économique puisque, jusqu'à une période avancée du même siècle, les paysans n'ont fait des enfants, cultivé la terre, vendu leur force de travail et fait bien d'autres choses encore que pour pouvoir un jour s'acheter un terrain. [...]
[...] Ils ont de plus, en choisissant d'utiliser leur argent pour se moderniser, licencié des journaliers et des salariés agricoles, une réaction qui a bouleversé la condition de ces derniers. Mais la principale révolution dans les modes d'exploitation instaurée durant la Belle Epoque par les paysans a été la spécialisation puisque, encouragés par le chemin de fer, qui leur a permis de vendre des produits agricoles dans les grandes villes et même à Paris, ces derniers ont pour la plupart abandonné la polyculture pour se consacrer à un domaine particulier de l'agriculture. [...]
[...] Mais leur rôle est également primordial à un niveau local puisque la Belle Epoque voit de nombreux paysans s'intéresser à la vie politique dans le cadre de la mairie et du conseil municipal, deux institutions qui leur permettent de peser un poids important dans les affaires qui les intéressent réellement, celles qui les touchent de près. On peut ainsi penser qu'un paysan se sentira moins concerné par les remous de l'affaire Dreyfus que par un événement politique qui aura trait à son village. Enfin, les paysans de la Belle Epoque représentent réellement un enjeu politique à partir du moment où ils se constituent en lobbies, qui vont venir peser sur les décisions politiques des gouvernements. [...]
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