Révolution française, paysannerie, construction de la République, démocratie, processus révolutionnaire, vente des biens nationaux, campagnes françaises, Convention, Second Empire
Les grands événements ayant permis la construction de la République et de la démocratie en France ont presque tous eu lieu à Paris. Ainsi, il est de bon ton de mettre en contraste un peuple parisien révolutionnaire face à une France rurale nettement plus conservatrice. Mais ce clivage mérite d'être interrogé. Déjà, car dès l'été 1789, les paysans jouent un rôle majeur dans le processus révolutionnaire, démontant l'image de masses paysannes inertes face aux bouleversements politiques.
Mais aussi, car l'enracinement de la République à la fin du XIXème siècle s'est fait dans une France encore largement paysanne. Cet enracinement témoigne donc de rencontres, d'échanges et de confrontations entre les idées républicaines et démocratiques et le monde paysan de 1789 et 1899. Il convient ainsi de réinterroger l'articulation entre la France paysanne, elle-même en grande mutation entre 1789 et 1899, et les débats politiques nationaux conduisant à l'établissement d'un régime républicain stable.
[...] Les paysans de 1789 à 1815 En de la population vit à la campagne, soit près de 23,5 millions de Français. Cette population rurale comprend majoritairement des paysans (16 millions). La rédaction des cahiers de doléances au printemps 1789 constitue la véritable entrée de la France rurale dans le processus révolutionnaire. Par le biais des cahiers, les campagnes témoignent leurs très fortes oppositions au système seigneurial, en particulier sur le plan fiscal. Alors que les dernières années de l'Ancien Régime avaient été marquées par des troubles anti-féodaux qui avaient pu être circonscrits, les événements qui surviennent dans les campagnes à l'été 1789 constituent une explosion. [...]
[...] Au niveau institutionnel, un ministère de l'agriculture est créé en 1881. L'engagement politique des paysans évolue également, suivant l'évolution de la société. Leur vote se politise de plus, par le biais notamment de la montée de l'individualisme, de la crise de certaines communautés rurales traditionnelles et de la fin des notables. À partir de 1884 et la loi municipale déjà évoquées, la vie politique est particulièrement dynamisée. Des formes d'appropriation des moments civiques se maintiennent ou émergent tels les rastels lors des scrutins. [...]
[...] La spéculation est aussi très courante, et joue sur l'instabilité des assignats. Une partie de la paysannerie s'oppose clairement à ce libéralisme et donc à la bourgeoisie, ce qui explique des combats entre gardes bourgeoises et foules paysannes (dans le Mâconnais et le Dauphiné dès l'été 1789) est aussi une année de rupture dans les campagnes. La levée de 300 000 hommes décidée par la Convention enflamme plusieurs régions comme l'Alsace, le Massif central, les Pyrénées. L'insurrection vendéenne commence le 3 mars 1793 et mobilise de nombreuses foules paysannes, à laquelle il faut ajouter la chouannerie dans les régions au nord et à l'ouest de la Loire. [...]
[...] Leur vote pour Louis-Napoléon Bonaparte peut certes s'expliquer par une habile propagande de son camp, par le prestige de son nom, mais aussi par l'hostilité de la paysannerie aux républicains, suite à l'impôt des 45 centimes décidé au printemps 1848. III) Vers la République des Paysans Le monde paysan est souvent présenté comme un des piliers du Second Empire. Certes, très peu de campagnes se mobilisent contre le Second Empire, et durant toute la période, les soulèvements paysans sont très rares. Néanmoins, la des campagnes s'explique en partie autrement. Tout d'abord, le régime de Louis Napoléon Bonaparte profite largement de la très bonne conjoncture économique. [...]
[...] De nombreux paysans deviennent des entrepreneurs. Dans ce contexte, l'appui des notables du régime est indispensable pour pouvoir prospérer. Le jeu politique au village s'en ressent, surtout lors de la période libérale de l'Empire. Les républicains quant à eux, s'interrogent sur leur rapport aux masses paysannes. Choqués par les résultats donnés par le suffrage universel, ils imputent d'abord leur échec à l'ignorance des paysans, tel Jules Ferry qui dans un manuel électoral publié en 1863 déplore l'ignorance de ces derniers. [...]
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