En 1962, Mao se montre très indulgent à l'égard des paysans pauvres qu'il sait dévoués à sa cause. Les paysans, c'est-à-dire les travailleurs manuels enracinés dans un terroir, n'ont en Chine que deux objectifs principaux : obtenir plus de terre, avoir moins de prélèvements. Subsistance, soumission et labeur rythment le quotidien des fermiers et métayers. Pourtant, avec l'arrivée de la politique communiste, l'espoir gagne les paysans pauvres : serait-il possible, grâce à l'union et la solidarité, de quitter l'éternelle précarité qui les accable? De 1901 à 1976, comment les paysans, tantôt par les révoltes éparpillées, tantôt par l'unité mise en place par Mao, tentent-ils de ne plus être les méprisés de la société chinoise, de se redresser – d'où l'expression fanshen « retourner son corps », de vivre plus que de ne survivre ?
[...] Les paysans en Chine de 1901 à 1976 En 1962, Mao se montre très indulgent à l'égard des paysans pauvres qu'il sait dévoués à sa cause. Les paysans, c'est-à-dire les travailleurs manuels enracinés dans un terroir, n'ont en Chine que deux objectifs principaux : obtenir plus de terre, avoir moins de prélèvements. Subsistance, soumission et labeur rythment le quotidien des fermiers et métayers. Pourtant, avec l'arrivée de la politique communiste, l'espoir gagne les paysans pauvres : serait-il possible, grâce à l'union et la solidarité, de quitter l'éternelle précarité qui les accable? [...]
[...] En réaction à cette condition qui les accable, les paysans mettent en place des unions. Ensemble, ils abattent le pouvoir des notables, confisquent des terres, réduisent du tiers la rente foncière, annulent les dettes, inaugurent leur propre puissance. Ainsi, ils engagent une vraie révolution. Ils lèsent les intérêts de la plus grande partie des officiers des armées sudistes, venant de l'univers des propriétaires fonciers. Les communistes tentent d'apaiser les paysans révolutionnaires et de les convaincre qu'il serait préférable de remettre à plus tard leur révolution malvenue. [...]
[...] Ils s'appuient sur les paysans pauvres tout en considérant les intérêts des paysans moyens an luttant contre l'usure et en réduisant, régulant, la fiscalité. Les rapports entre les paysans et les communistes sont plus complexes qu'ils ne le paraissent : la politique de ces derniers s'endurcit en période critique, comme lorsque des recrues sont nécessaires en 1947, puis s'adoucit à l'approche de la victoire ou quand il faut que la production augmente ; les paysans riches sont tantôt les alliés du peuple, tantôt leurs ennemis. [...]
[...] La réforme agraire paraissant ouvrir la voie de la modernisation, les paysans commencent à se redresser. À partir de 1949, les paysans s'unissent par l'intermédiaire de la loi agraire mais le Grand Bond en avant, par son échec, ne parvient pas à sauver les espoirs paysans Le monde de la campagne est bouleversé à partir de l'adoption de la loi agraire en juin 1950. Cette loi généralise une pratique déjà exécutée dans les régions communistes. Le principe est de collecter les terres des grands propriétaires pour les redistribuer aux 300 millions de paysans chinois qui n'en ont pas ou peu. [...]
[...] Le destin des paysans change : ils reçoivent un lopin de terre, quelques outils aratoires, des vêtements, quelques pièces de l'ancienne maison des maîtres. Le processus est révolutionnaire, la paysannerie s'est redressée. Quelles conséquences sur les récoltes, les revenus des paysans, la campagne ? À partir du 25 janvier 1956, Mao lance son plan agricole de 12 ans qui vise à changer radicalement la campagne en trois quinquennats. En intensifiant les techniques agricoles du 18e siècle, particulièrement par des semis serrés catastrophiques, il veut que la Chine, d'ici 1967, produise 450 millions de tonnes de grains. [...]
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