La Révolution française, révolution politique, révolution sociale et culturelle n'est pour autant pas une révolution agraire. Néanmoins elle consacre une rupture idéologique avec un ordre séculaire fondé sur la terre. La paysannerie s'est révélée : l'Empire confirme les acquis de la Révolution et la fin du prélèvement seigneurial permet à la paysannerie de disposer d'une part plus grande de la production agricole (1789-1815 :I). La Restauration marque la fin de l'émancipation paysanne à grande vitesse. La période est marquée par une lente amélioration des conditions de vie et la pression démographique se fait moins forte. La fin du Second Empire marque aussi un tournant puisqu'il manifeste l'apogée d'une lente mutation vers la modernité sous l'influence citadine. La paysannerie reste pourtant apolitisée malgré une instruction de plus en plus visible, laquelle bouleverse largement la culture paysanne (1815-1870 : II). La longue dépression agricole décrit la période comme celle des plus grandes difficultés, tandis que la banalisation des moyens de communiquer renforce l'influence du monde urbain sur la paysannerie. La fin du XIXe siècle et, partant, la Révolution industrielle apparaît donc comme le début du désenchantement paysan sur le plan économique et le développement d'un progrès technique qui semble vitale lorsqu'au même instant, dans les campagnes, l'intérêt porté à la politique s'intensifie (1870-1914 : III) (...)
[...] Ces chiffres témoignent en tout cas d'une vitalité démographique. Cette période correspond aussi à un accroissement de l'émigration rurale vers les villes. Malgré une réelle volonté de réduire la famille –ainsi de réduire les charges dans la pensée malthusienne, la baisse du taux de mortalité diminue dans les campagnes qui par ailleurs explique un taux d'accroissement naturel de sous le second Empire. Ce dernier s'éclaire surtout par une amélioration généralisée de l'alimentation. La densité rurale est en moyenne de 73 habitants au km2 (de 50 dans le Massif central à 90 en Bretagne). [...]
[...] Ils s'étendent à tous les produits agricoles en 1875 : le prix du blé baisse de 34% de 1875 à 1896 ; les produits d'élevage environ de 20%. Les paysans accusent aussitôt la politique fiscale de l'Etat ; en réalité il s'agit bien d'un accroissement de l'offre et d'une agriculture française peu protégée de la concurrence des «pays neufs». Le niveau de vie des paysans stagne et la valeur de la terre baisse sur toute la période de 20%. La crise du phylloxera gâte l'ensemble du vignoble français dès 1872-73, faisant tomber des dizaines de milliers de vignerons dans le dénuement. [...]
[...] Les paysans sont de moins en moins illettrés : de 15% des conscrits en 1887 à en 1914. On achète alors la presse (le Petit Journal), puissant facteur d'unification de la République. Le café sucré a remplacé la soupe insipide du matin ; les paysans mangent couramment de la viande. L'habitat évolue par la qualité des matériaux de construction ; on découvre le ciment. L'influence de la ville - l'accès à la ville est facilité depuis le Plan Freycinet de 1878- se manifeste par l'habillement. [...]
[...] En juillet, La prise de la Bastille et la victoire du Tiers état mêlent espoir et crainte d'une contre-révolution. Celle-ci provoque aussitôt la Grande Peur. Pour la première fois le monde paysan s'arme (faux, fléaux) non pour défendre la Révolution mais se défendre contre les Seigneurs. Puis de défensive, la démarche devient offensive. Devant les massacres et menaçant désormais les intérêts d'une partie de la bourgeoisie, il devient urgent pour l'Assemblée constituante de rétablir l'ordre. La nuit du 4 août marque un véritable tournant puisqu'elle abolit le droit féodal (servage, corvées . [...]
[...] Les campagnes sont soumises à un système plus centralisé. Les lois du 28 pluviôse an VIII (février 1800) et du 16 thermidor an X (août 1802) organisent l'administration communale. Un maire est alors nommé par le préfet pour cinq ans renouvelables. Le Code civil (1804) aura été l'une des pièces maîtresses de la stabilisation sociale puisqu'il confirme les acquis de la Révolution (abolition du régime féodal, propriété individuelle pleine et entière). La terre reste sous l'Empire la base de l'organisation sociale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture