Divisée trois fois au XVIIIe siècle par une série de partages en 1772, en 1793 et en 1795, privé officiellement de son nom en 1797, depuis 1815 la Pologne disparaît tout simplement de la carte européenne, faisant sa réapparition qu'en 1918. Dans ce période qui dure plus d'un siècle, la Pologne connaît une féroce lutte nationale, se traduisant par multiples insurrections en 1830-1831, une série en entre 1846-1850, en 1863, et finalement, en 1905. La multiplicité de ces luttes et la « grande émigration » peuvent faire croire que tout le peuple polonais s'était soulevé à l'appel des partisans de la nation polonaise, à la manière du peuple français en 1792. Cependant, comme la note Davies, « l'action menée alors fut celle de minorités, le plus souvent nobles, mûes certes par un idéal national, mais bien décidées à ne pas poser la question agraire ou celle de servage…même les Eglises restent prudentes dans ce conflit. » Ainsi, il semble, qu'en Pologne réapparaît le problème de l'Europe centrale au XIX siècle, qui est l'intégration des différentes groupes sociaux dans la lutte nationale et sociale au fin de la rendre efficace, en particulier, l'absence de la couche sociale la plus vaste, la paysannerie. On peut donc, se poser la question suivante : au fil de non-existence de la Pologne, depuis l'Acte Final du Congrès de Vienne en 1815 jusqu'au période qui suit les « insurrections romantiques », la paysannerie a-t-elle suscité l'échec de la lutte nationale polonaise ? Effectivement, la paysannerie constitue un certain obstacle au succès de la lutte nationale au phase B de Hroch : l'absence originaire d'un soutien essentiel des masses ne peut qu'aggraver l'efficacité de la lutte. Cependant, non seulement le nationalisme populaire connaît une prise de conscience graduelle des paysans qui donne l'espoir au mouvement nationaliste, mais aussi l'échec de la lutte nationale ne doit pas être limité à l'absence paysanne, car une multiplicité des facteurs nous y conduit. Dans cet analyse de la lutte nationale, notons toutefois que malgré une certaine solidarité entre les tronçons polonais, la lutte nationale et son élan se sont énormément différenciés d'une région à l'autre, revenant a Davies, « la plupart des éléments qui composent [l'histoire de la Pologne] doivent être reconstitués à partir d'expériences séparées et opposées, vécues sous chacune des puissances copartageantes. »
[...] Amalgame des causes de l'échec : l'importance relative d'absence paysanne de la lutte nationale A. Les divisions internes des conspirateurs nuisent à l'efficacité de la lutte nationale Une des causes les plus importantes de l'échec de la lutte nationale polonaise se trouve dans les divisions internes de l'élite même qui mène les insurrections. Dès le début de la lutte nationale, les divisions se présentent comme les divisions entre conservateurs aristocratiques tels que Wielopolski et radicaux démocratiques tels que Dabrowski ou Bobrowski. [...]
[...] Massacre des nobles la nuit de 18 au 19 février de 1846 en Galicie, lors une jacquerie paysanne dans un village ruthène à Horožany, témoigne de cette division profonde de la société polonaise. En outre, les nobles eux-mêmes refusant aux paysans l'abolition de servage et la possession de la terre, excluent cette couche sociale de la lutte nationale (il existe quelques conspirateurs qui prêchent un engagement du peuple, dont on parlera plus tard). Beauvois accentue cette importance de la noblesse vs. [...]
[...] Ici on peut citer l'exemple l'encyclique Cum primum du Pape Grégoire XVI qui donne en 1832 sa bénédiction à Nicolas I. B. L'absentéisme imposé» de la paysannerie : l'attitude des magnats exclut la possibilité d'une lutte populaire Ce qu'on peut donc appeler un absentéisme de la paysannerie est d'une certaine façon imposé et conditionné par la noblesse terrienne polonaise, les magnats. Paradoxalement, l'exclusion des paysans de la lutte nationale s'effectue même au niveau de la langue, c'est-à-dire d'une manière très significative et symbolique dès le début du développement nationaliste. [...]
[...] la paysannerie, le Royaume de Pologne comptait quelques 2,5 millions de paysans qui ne possédaient que la moitié de la terre. L'autre moitié était repartie en grands domaines et appartenait, pour les trois quarts, à des propriétaires privés». Il affirme ensuite, [lors les insurrections], on estime en général que la répugnance des propriétaires terriens– qui l'avaient déclenché à faire appel aux paysans, coûta beaucoup de ses soutiens potentiels Les limites des insurrections menées par les nobles se marquent dès le début de la lutte : en 1830 la réforme de la situation paysanne débâtée par la Diète est vite rejetée, ainsi qu'en 1848 quand le Parlement de Vienne vote contre l'abolition de servage. [...]
[...] La paysannerie a-t-elle été un handicap pour la cause nationale polonaise ? Divisée trois fois au XVIIIe siècle par une série de partages en 1772, en 1793 et en 1795, privée officiellement de son nom en 1797, depuis 1815 la Pologne disparaît tout simplement de la carte européenne, faisant sa réapparition qu'en 1918. Dans cette période qui dure plus d'un siècle, la Pologne connaît une féroce lutte nationale, se traduisant par de multiples insurrections en 1830-1831, une série entre 1846-1850, en 1863, et finalement, en 1905. [...]
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